On doit continuer à investir dans le numérique pour éviter la relégation économique en deuxième division

On doit continuer à investir dans le numérique pour éviter la relégation économique en deuxième division

Lors de sa Déclaration de politique générale au Parlement, le Premier ministre Jean Castex a détaillé les grands contours du Plan de relance qui sera présenté au parlement à partir du 24 août prochain. 100 milliards d’euros seront mobilisés pour effectuer une double relance, de l’offre et de la demande. 

Certains observateurs ou membres de l’écosystème numérique ont pu faire remarquer le peu de place réservé au numérique dans les nouvelles priorités de l’Exécutif, un peu comme si ce second temps du quinquennat devait s’inscrire en rupture avec les idéaux du Nouveau Monde et de la Start-Up Nation, fortement mis en avant au cours de la première période. D’autres ont vu dans l’absence de promotion ministérielle du numérique dans la nouvelle combinaison gouvernementale l’autre signe d’un passage au second plan de l’impératif de transformation, voire une forme de retour en arrière. 

Le Premier ministre a certes fait une mention brève dans sa déclaration, mais elle est très explicite. 40 milliards d’euros seront investis, notamment dans le développement des technologies d’avenir et l’accélération de la numérisation. C’est le grand plan d’investissement et de grands travaux que nous avions réclamé aux pouvoirs publics ces deux derniers mois, tout droit inspiré du New Deal américain des années 30 pour relancer l’économie grâce au déficit public en (forte) phase récessive du cycle. 

La logique économique de ces grands travaux se justifie bien évidemment par l’effet accélérateur de court terme permettant de stimuler la demande inter-entreprises tout en répondant à des préoccupations de croissance endogène – et désormais durable – pour jeter les bases du futur. Une pierre, deux coups en quelque sorte. 

Tout le monde comprend que l’investissement dans les technologies d’avenir (internet industriel, IA, 5G, robotisation…) et la numérisation des entreprises, de l’Etat et des collectivités locales sont aujourd’hui décisifs pour faire passer notre pays à la vitesse supérieure et surtout au diapason du 21ème siècle. Fracture numérique, territoires relégués, lenteur administrative ne sont plus possibles quand tout s’accélère. L’indice européen Desi qui évalue chaque année la compétitivité numérique des Etats-membres de l’UE est là pour nous le rappeler. La France n’est en effet classée en 2020 que 15ème sur 28, et elle stagne à ce rang faute de rattrapage. 

Tout le monde a pu aussi mesurer très concrètement l’impact de la technologie et le rôle joué par le numérique pendant le confinement sanitaire. Vente en ligne, télétravail, services financiers innovants, signature électronique, télémédecine, enseignement à distance… Les flux inhérents à l’Economie ont pu se poursuivre pendant l’arrêt de l’activité réelle, ce qui a permis un redémarrage plus rapide, surprenant d’ailleurs les économistes qui réévaluent tous leurs prévisions. 

Résistant à la crise, le numérique dispose aussi d’un fort potentiel de relance. 

Mais il convient de dissiper dès maintenant un malentendu qui pourrait nous faire prendre encore du retard. La technologie et le numérique ne doivent pas être compris comme un simple outillage, un support de diffusion de biens comme le e-commerce du début des années 2000, de nouveaux services désintermédiés comme dans les années 2010, ou un process de simplification administrative. L’Economie numérique et l’économie réelle sont appelées à n’en former plus qu’une. Le numérique et la Tech sont appelés à devenir l’économie tout court. 

Manquer les rendez-vous technologiques ne se rattrape pas et pourrait nous conduire – France et Europe – en deuxième division économique. 

Le plan d’investissement comprendra également un volet formation et c’est heureux, car jamais elle n’aura été aussi importante pour évoluer/travailler/créer dans la société de la connaissance. Ces compétences, de plus en plus numériques, seront essentielles pour exercer un métier – existant ou à venir – autant que pour faire ses courses ou réserver un chauffeur. 

Avec nos programmes Numéric emploi et Numéric Actifs développés avec les entreprises et associant les Régions et peut-être bientôt l’Etat, nous voulons être les co-acteurs du système en matière d’emploi des jeunes et de reconversion, afin de lisser le plus possible les effets collatéraux de la « destruction créatrice ». 

La relance doit dépasser les stricts ressorts conjoncturels car les enjeux numériques sont désormais décisifs pour la transformation de l’économie et le devenir même de nos sociétés.

Paul Ortais

Sustainable cities planner and high-end control systems architect - I do not invite without telling why

4 ans

Empiler beaucoup de numérique inefficace mais à la mode est aussi une bonne façon de partir en Nième division.

Bruno Quémener ⚡ Innovation et Transformation digitale

👉 Accompagnateur d'innovation pour PME et ETI - Je transforme grâce à l'IA vos idées en produits et services innovants, propulseurs de votre croissance.

4 ans

En effet il y a confusion dans les termes de la transformation digitale. Ce n’est pas un suite d’outils mais c’est d’abord une autre façon de penser car le monde a changer et les clients aussi. Le digital c’est mettre en place un business model en cohérence avec un ou plusieurs personas d’une audience. On parle bien d’une audience ! La stratégie change complètement également car faut passer d’une stratégie par l’offre à une stratégie par la demande. Toute ce qui se passe dans la transformation digitale : inbound marketing, personnalisation, flexibilité, agilité ne sont que la résultante. Ce n’est pas un autre discourt lu dans un livre car je l’ai vécu dans des expériences précédentes et mesurer l’importance de cette obligation de changer. Nous sommes présent pour accompagner nos entreprises vers le succès qu’elles méritent.

Patrick ADAM

ULTRA RED Retournement,Externalisation,Développement

4 ans

Oui vive le numérique mais mesurons bien cette dépendance. Quand les réseaux ou les infrastructures s’effondrent, la vie de l’entreprise s’arrête. Nous ne savons plus agir ni faire des choses basiques comme communiquer entre nous, encaisser des factures, passer des commandes...Nous devenons complètement dépourvus. Chez Rabot Dutilleul, leader de la construction, nous venons de subir le 22 juillet 2020 une cyber attaque sur une partie de l’infrastructure hébergée en France. Notre service informatique a immédiatement pris des mesures de protection destinées à stopper la propagation du rançongiciel. Les meilleurs experts en cybercriminalité nous accompagnent pour retrouver une situation normale au plus vite sachant qu’au plus vite’ reste indéterminé. Le numérique oui avec toutes ses vertus mais c’est aussi l’arme de cybercriminels avec tous leurs effets dévastateurs.

Totalement en phase, la transformation digitale n’est plus opérationnelle mais stratégique. Elle est centrée sur l’humain et l’amélioration de son expérience utilisateur. Le changement des composants numériques de l’organisation sans schéma directeur (vision) mène obligatoire à la déception car limité à de l’optimisation du simple processus abordé par le projet. En cette période de transition et inédite, la transformation digitale n’est plus une option. Elle a une seule et unique finalité la survie et la croissance de nos entreprises.

Nous avons de superbes ESN en France qui rayonnent mondialement et sont des gisements d’emplois - il faut « mettre le paquet » pour consolider et accentuer ce leadership 😉 https://www.channelnews.fr/croissance-de-51-des-revenus-du-top-10-francais-des-esn-98248

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