Données sensibles : chiffrement ou anonymisation ?
Quelques principes
Le chiffrement (encryption en anglais) est le procédé par lequel on rend la compréhension de données impossible à toute personne ou système d’information n’ayant pas la clé de déchiffrement.
Quant au déchiffrement, c’est l’opération inverse, à l’aide de la clé de chiffrement, qui consiste à rendre claires les données chiffrées (decryption en anglais).
L’anonymisation des données fait référence à un ensemble de techniques dont l’objectif est d’enlever toute possibilité de pouvoir identifier à quel individu appartiennent les données personnelles. Ce processus consiste à modifier le contenu ou la structure des données en question afin de rendre la « ré-identification » des personnes quasi impossible, même après traitement. Par extension, l’anonymisation des données financières poursuit les mêmes objectifs avec un périmètre de données différentes.
Par convention, l’anonymisation est considérée comme irréversible, il est d’usage de parler d’anonymisation persistante. A noter que le cadre de la réglementation RGPD, l’anonymisation doit répondre à certaines règles spécifiques.
A contrario, la pseudo anonymisation consiste à rendre l’opération réversible, c’est-à-dire conserver la possibilité de revenir au stade d’avant le traitement d’anonymisation. De ce fait, les données ne sont ni complètement anonymes, ni identifiables pour autant.
Attention, les termes de cryptage et décryptage sont plutôt utilisés pour des messages codés et pour des signaux électriques ou radioélectriques.
Chiffrer ou anonymiser selon les environnements techniques ?
Les besoins en termes de chiffrement et d’anonymisation sont propres à chaque métier, à chaque application, chaque projet associé. Certaines grandes lignes peuvent être esquissées :
En environnement de production, le chiffrement des données peut être requis selon le niveau de confidentialité des données traitées et leur nature (données financières ou données à caractères personnelles). Les modalités de chiffrement peuvent prendre plusieurs formes selon le media (fichiers, base de données, flux). Quant à l’anonymisation, étant par définition irréversible, elle ne peut en général s’appliquer à des données en production utilisées par des processus métier, car celles-ci seraient alors inutilisables.
En environnement hors production, les données sensibles doivent être « modifiées pour préserver leur confidentialité ou à défaut, des mesures de sécurité compensatoires doivent être identifiées, documentées et mises en œuvre au regard du risque » (article DEV-5.04 de la PSSI).
Il n’est pas exclu de devoir anonymiser des données en environnement de production et de chiffrer les données des environnements de hors production.
Un sujet parmi d’autres dans la gestion des exigences SSI et leur déclinaison opérationnelle
Les exigences de chiffrement et d’anonymisation sont des sujets communs à toutes les parties prenantes, leur déclinaisons opérationnelles doivent être instruites dès la phase de cadrage des projets, les experts sécurité BPCE SA et BPCE IT étant en accompagnement des équipes. Aussi, en parallèle de ces mesures de sécurité, il y a les sujets accès aux données, gestion des droits et habilitations, gestion des traces qui sont autant de chantiers à traiter pour s’inscrire dans les meilleures pratiques au regard des exigences en matière de sécurité des systèmes d’information.
Hervé Prévost
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