Double tranchant

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Lubrizol, Notre-Dame de Paris... À chaque fois, un sinistre en cache un autre, l’amiante pour l’un, le plomb pour l’autre. Cette (prise de) conscience environnementale et sanitaire n'a décidément rien de nouveau, mais elle semble désormais plus saillante. Au point d’écraser de son poids toutes les autres considérations bassement économiques.

Les risques amiante et plomb ne peuvent plus être négligés, sous peine d’alimenter demain un scandale. Amiante et plomb, mais aussi les silices, les HAP, les métaux lourds, bref, tous les polluants du bâtiment qui du jour au lendemain désormais, à la faveur d’un fait divers ou d’une mobilisation citoyenne par exemple, peuvent faire les choux gras de la presse.

L’emballement médiatique profite à la filière et offre de nouvelles opportunités de marchés. Opérateurs de repérages, spécialistes du déplombage ou labos disent parfois ressentir un regain d'intérêt pour le plomb, auquel on peut penser que l'incendie de Notre-Dame n'est pas tout à fait étranger.

Mais cette conscience environnementale est aussi à double tranchant. Elle oblige la filière à redoubler de vigilance et à se montrer toujours plus vertueuse dans les moyens mis en œuvre pour protéger ses salariés. Exemplaire même, pourrait-on dire. Car dans un contexte de judiciarisation croissante, avec une jurisprudence décidément peu indulgente à l’égard des employeurs, cette conscience environnementale aigüe risque désormais de se retourner contre les employeurs de la filière à la moindre de leurs défaillances.

Christophe Demay, rédacteur en chef de Dimension amiante

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