DSI et DG : des relations à entretenir
Face à la transformation numérique, les DSI sont les interlocuteurs privilégiés de la direction générale. Un moyen pour les DSI de se rapprocher des DG. Encore faut-il savoir entretenir cette relation.
Pas une entreprise aujourd'hui n'échappe à la digitalisation, des chaînes de restauration rapide aux associations en passant par les industriels, et tous ont besoin d'avoir une stratégie informatique pour assurer leur survie. En conséquence, les DSI sont devenus des membres dirigeants importants.
Si aujourd'hui, plus de la moitié des DSI avouent rencontrer de manière hebdomadaire leur DG, le succès final passe par une collaboration étroite et une compréhension mutuelle entre les deux postes.
La communication est la clé
Au sein d'une entreprise IT, il est généralement juste de supposer que le directeur général a une formation technologique ou une compréhension approfondie du sujet. Pour les entreprises qui ne sont pas nativement digitales, il est important que les DSI communiquent de manière claire et précise les éléments de la stratégie informatique pour être sûr que les DG en comprennent les bénéfices pour l'entreprise.
Darryn Warner, DSI de Dog Star Solutions, combine du storytelling et du partage d'information, pour que la direction et le conseil d'administration comprennent l'agenda technologique de l'entreprise « Je prends les métiers touchés par le changement dans le groupe et je les scénarise pour que ces histoires soient facilement comprises par le conseil d'administration ».
Avoir une approche business dans le discours
Si le côté didactique est une approche, certains dirigeants ont déjà une idée de leur stratégie digitale. Par conséquent, les DSI adoptent une autre tactique qui est d'expliquer l'impact de la stratégie informatique sur les résultats opérationnels.
Dave Roberts, DSI de Radius Payment Solutions, explique « Pour qu'un DSI gagne en crédibilité auprès du DG et du conseil d'administration, il doit parler en matière de résultats commerciaux ».
Fatima Zada, directrice de la technologie et de l'innovation du groupe Harvey Nichols, le partage « nous maîtrisons maintenant bien le digital et cette approche est désormais intégrée dans tous les départements de l'entreprise » en précisant donner de manière permanente son avis sur la technologie et le digital « car il ne s'agit pas d'une approche ponctuelle, mais d'une discussion constante qui doit être évaluée stratégiquement au fur et à mesure que le business évolue ».
Ces discussions régulières aideront les DSI à renforcer son rôle de membre de confiance au sein de la direction et d'assurer que l'informatique reçoit toute l'attention qu'elle mérite.
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Un soutien mutuel
Dans un sondage réalisé en 2018 par Gartner auprès des CEO, une majorité d'entre eux comprend l'importance d'avoir une stratégie informatique forte, mais ils ont besoin du soutien de leur DSI pour conduire le changement. L'enquête révèle que de nombreux CEO ont dû ajuster leurs attentes en matière de stratégies digitales au fur et à mesure que les difficultés, les coûts et les bénéfices réels apparaissaient. Cela implique qu'il est essentiel que les CEO et les CIO puissent travailler ensemble pour trouver un compromis sur les besoins de l'IT et ceux des métiers.
Si les directeurs généraux ont besoin d'être soutenus par les DSI pour susciter véritablement un changement au sein de l'entreprise, en retour les DSI doivent pouvoir compter sur le soutien des CEO pour mettre en oeuvre ce plan et qu'il soit compris à tous les niveaux d'une organisation.
Laura Dawson, CIO de la London School for Economics, explique les avantages d'avoir un DG soutenant les initiatives digitales. « Mon directeur général est très doué sur le plan technique. Il vient d'une start-up et a gardé cette mentalité ». Et ajoute, « ce qui est important, c'est que tout le monde du responsable financier au DRH comprenne que nous sommes aussi une entreprise de technologie ».
Le rôle du DAF
Selon Deloitte, en 2018 :
- 46% des DSI rapportent au DG
- 28% des DSI rapportent au DAF
L’étude vient rappeler que 54 % des DSI ne relèvent pas de la direction générale et qu’une grande partie rapporte au DAF.
Celui-ci exerçant le plus souvent une influence organisationnelle considérable, les DSI ont tout intérêt à s’en faire un allié pour soutenir les investissements technologiques devant la direction générale. La contre-partie est que les DSI peuvent faire l'objet d'un examen plus approfondi des budgets technologiques et des analyses de rentabilisation, en particulier sur les projets comportant des investissements importants et des délais prolongés.
Un point négatif a cette relation imposée entre la DAF et la DSI est que généralement les directions financières allouent plus de budget aux opérations commerciales qu'à l’innovation, la transformation et aux changements d’activités que lorsque les DSI relèvent des DG, qui allouent plus d’intérêt au changement progressif de l’entreprise et à l’innovation, qui mécaniquement réduit la part du budget alloué aux opérations.
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source CIO-Online et Deloitte