Du potentiel au talent : quand nos racines s'en mêlent...
Depuis le démarrage de ma psychogénéalogie et d'un génosociogramme, j'ai eu maintes occasions de constater à quel point nos racines familiales influent sur notre personnalité, notre métier, nos ressentis, nos événements de vie ou encore notre énergie et, ce, bien souvent par le biais de nos inconscients. En tant que coach - spécialisée en émergence et développement de potentiels & talents, notamment pour des personnes ayant envie de vivre une carrière professionnelle en harmonie avec leur soi profond - il m'a semblé intéressant de repérer quelques exemples qui peuvent parfois bloquer mes clients à différents stades de leur développement. Depuis l'émergence de leur potentialité jusqu'à la mise en lumière de leurs talents, leurs racines s'en mêlent...(s'emmêlent ?)
D'après André Virel (Psych.1977) la potentialité se définit comme une "aptitude qui ne s'est pas manifestée ou développée chez le sujet, faute d'occasion ou le plus souvent en raison d'un interdit, d'une situation conflictuelle ou d'une situation traumatisante. Ces dernières seront plus ou moins exploitées selon le milieu familial ou l'environnement dans lequel vous êtes. Souvent, les aptitudes développées dans l'enfance se retrouvent dans les lignées familiales. Nous avons donc TOUS des potentialités en nous, non observables, et dont l'exploitation peut d'ores et déjà être inhibée par nos racines. Heureusement, l'exploitation de nouvelles potentialités pourra se faire à tout autre moment de sa vie. Cette utilisation d'une ou plusieurs aptitudes s'appelle alors une capacité et fait appel à une volonté d'agir. Le mot capacité venant du latin capax, capio : prendre, saisir il semble assez évident que pour certains de mes clients (es) - ceux dont l'entourage familial n'a pas encouragé la mise en action par exemple - ont des blocages au moment de se mettre en mouvement pour exploiter leurs potentiels. Aussi, certaines de nos capacités peuvent donc être en latence, non exploitées. Le manque de confiance, les doutes, les environnements maladifs, dépressifs ne sont que quelques exemples de blocages engendrés par nos racines familiales rendant difficile le chemin vers la compétence. Difficile, ne signifiant aucunement impossible, le développement de nouvelles capacités est le cœur des missions de formation et coaching.
En outre, parler de compétences (cump, péto : se réunir, se rencontrer) évoque la notion de plusieurs capacités (savoir, savoir faire et savoir être) mobilisées en même temps à la réalisation d'une activité. A cela, doit s'ajoute un désir de maîtrise suffisant puis une envie forte d'une réussite. A ce stade encore, nos racines s'emmêlent parfois et ne permettent pas à certains d'agir en compétences sur une activité, c'est à dire de parvenir à cette réunion savoir / savoir faire et savoir être. Le désir de maîtrise n'est pas le lot commun de toutes les familles, et la réussite va impliquer des savoir-être tels que confiance en soi, estime de soi, optimisme, bienveillance etc... dont certains arbres généalogiques sont extérieurement dépourvus. Par chance encore, nous savons bien que c'est l'arbre qui cache la forêt...et en l’occurrence nos nombreuses potentialités inexploitées. Il se peut alors que certains clients entrent en coaching à ce niveau là. Enfin, la dernière marche après la compétence, est celle du talent.
Ce dernier implique une reconnaissance. En effet, selon Brunault et Pagès, "le terme de talent se réfère à un type de capacité ou de compétence non seulement épanouie mais également reconnue socialement". En référence à la racine du mot talentum : poids grec, somme d'argent, Edgar Morin nous rappelle que l'étymologie nous renvoie à ce qui est pesé et évalué publiquement. Là encore, nos racines influeront fortement sur notre capacité à se faire reconnaître publiquement, à s'évaluer justement et se faire payer pour cela... Certaines personnes agissent donc en compétences mais ne vont pas jusqu'à la reconnaissance de leurs talents, eu égard à certains facteurs environnementaux (familiaux, socioculturels, scolaires etc...). Il est assez incroyable de découvrir que, même si nous avons un désir conscient de réussite, notre inconscient peut lui porter les traces d'un désir inverse. Ainsi, certains de mes clients, "par loyauté familiale" vont - inconsciemment bien sûr - tout faire pour être fidèle à la tradition familiale de l'échec, par exemple. Parce que si l'on regarde de plus près... devenir celle ou celui qui est plein de talent dans une famille qui n'a encore jamais connu le succès, c'est un sacré poids à porter :-) Certains préféreront alors, pendant un certain temps, ne pas se faire payer exactement le poids du talent, juste celui de la compétence...
En tant que coachs, nous ne cherchons bien évidemment pas à guérir ces racines, ceci étant réservé à un accompagnement thérapeutique. Ainsi, le travail psychogénéalogique et thérapeutique est-il primordial pour appréhender les blocages et accompagner au mieux nos clients dans le dépassement de leurs croyances inconscientes limitantes.
Par Sonia Daniellou, coach PCC - Fondatrice Harmonie RH et praticienne en relation d'aide
Sans refaire l'histoire familiale, il me semble plus propice de tenter du côté des émotions pour libérer le potentiel que les barrières de timidité ne permettent pas encore de réaliser.