Du procès de Socrate et du succès de Platon

Du procès de Socrate et du succès de Platon

Dans la démocratie en Grèce au temps de Platon, chaque jour, sur la place publique, les gens prenaient un temps de prière pour tel ou tel dieu. Leurs "saints" étaient les dieux grecs, personnifiant par exemple la justice qui combat (Athéna - dikè). L'impiété, et surtout l'enseignement d'une philosophie impie, était l'un des crimes passibles de mort, tout comme l'incitation de la jeunesse à la débauche. Au terme d'un faux-procès, les athéniens condamnèrent Socrate, innocent père de famille, philosophe et militaire de réserve, à mourir empoisonné.
Socrate passait trois heures par semaine à l'écart de la ville, dans une grotte solitaire, dans les collines voisines, en contemplation du Bien souverain, qu'il adorait et vénérait comme le Principe régissant tout être, y compris les dieux.
Sa vie, mieux que celle du peuple athénien, obéissait à ce qu'il apprenait du divin. Chacune de ses journées était inspirée, ou organisée peut-être, mais assez librement semble-t-il, par la divine splendeur, qui est dans la Vérité, source de tout bien et de toute richesse.
Pourtant jamais il ne courut après l'or ou les honneurs. Refusant même la gloire d'écrire et de publier, il se tint à la modestie des échanges. Il parlait là où on voulait bien l'écouter, pour entraîner les autres avec lui dans sa course vers le mystère de l'Etre et de la vie.
Loin de débaucher les jeunes, il leur indiquait les signes pour lesquels la jouissance n'est pas la définition du bien-être, et pourquoi la sagesse, la pensée, la compréhension ou l'art sont des autoroutes de la plénitude d'une vie heureuse, qui impose à ses adeptes pas mal de sacrifices, au moins en ce qui concerne le temps que l'on passerait à faire autres choses, et souvent aussi en ce qui concerne le réseau de ses amis.
Platon suivit ses pas, mais sa tournure d'esprit plus ambitieuse en politique lui fit remarquer les fragilités de la démocratie, qu'il étudia dans le détail, afin d'instaurer un régime, appuyé par l'un des Tyrans (Denys), qu'il eût voulu réformer rapidement. Il n'y parvint pas, et l'on aura compris une fois pour toutes qu'un intellectuel et philosophe ne peut pas en même temps être premier ministre, fût-ce d'une monarchie constitutionnelle.
L'oeuvre de Platon eut heureusement une efficacité et une influence immenses, de loin supérieures à son voeu d'homme politique de son vivant. C'est bien le signe qu'un livre bien écrit ne l'est jamais seulement pour les hommes de son temps.

Robert B.

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8 ans

Yes and Socrates was right back then that truth is the source of all good and of all wealth. I would only add the word "lasting" before wealth. Thank you for this post!

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