D’un virus à l’autre : le syndrome de l’étagère vide
Et si les rayons vides dans les magasins, vides d’huile de tournesol, de moutarde, de pâtes, d’œufs, de volailles, de café…, n’étaient pas qu’un phénomène ponctuel ?
Et si commander une voiture basique en mars 2022, pour une livraison en septembre, toujours non livrée en décembre et sans doute pas livrée avant mars 2023, était désormais juste normal ?
Et si ne pas produire des conserves pendant 4 mois parce que l’énergie est trop chère, devait se répéter tous les ans ?
Et si de trop nombreuses entreprises du bâtiment continuaient à établir des devis sans date de livraison et sans prix fixes (parce qu’elles-mêmes n’ont aucune garantie de la part de leurs fournisseurs) ?
Et si le manque de main d’œuvre avec 7,4 % de chômage mettait en péril des secteurs complets d’activité ?
Et si, finalement notre économie de marché ne marchait plus si bien que cela ? Aujourd’hui l’individualisme prend le dessus, mettant parfois la société en difficultés voire même en accusation ?
L’année 2022 aura été une vraie année de crise majeure et de rupture.
Les années Covid ont été vécues par certains comme des années de crise, mais en étaient-ce vraiment ?
En tout cas, pas sur le plan économique pour la plupart des entreprises.
En 2022, à l’inflation et la crise de l’énergie renforcées par la guerre en Ukraine, s’ajoute la crise de l’influenza aviaire pour notre filière avec toutes ses conséquences :
- Désarroi des producteurs devant l’apparition de la maladie
- Réduction des mises en élevage pour limiter la propagation
- Fragilisation extrême du secteur d’excellence que sont la sélection et l’accouvage (la France est un des principaux pays européens pour la sélection avicole)
- Clients mal ou non livrés
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- Augmentation de l’importation, alors que le secteur d’activité fait déjà trop appel à l’importation (plus de 50 %)
- Attente de solutions vaccinales qui ne seront sans doute pas miraculeuses dans ce domaine, mais qui donnent de l’espérance à ceux qui n’en ont plus beaucoup.
Bien sûr l’Etat essaie d’accompagner du mieux qu’il peut cette situation sanitaire dramatique.
Il y met des moyens économiques et humains conséquents.
Mais lutter contre un virus n’est jamais chose simple.
Dans toutes ces difficultés, je suis impressionné de l’énergie, de la force, de la volonté, de l’engagement des hommes et des femmes de nos filières, qui se battent et cherchent des solutions sans relâche.
J’ai souvent dit qu’avant de produire des biens, on produit d’abord des relations humaines. C’est dans ces situations impossibles, que cela devient une évidence.
Un grand merci à tous les professionnels de notre secteur d’activité qui continuent à croire en l’avenir de notre filière.
Il y aura des moments plus faciles, soyons-en certains.
Et pour finir, du côté des Fermiers de Loué, nous devons constater une très belle résistance avec des conséquences limitées bien inférieures à ce que l’on pouvait craindre.
Est-ce dû à la force de notre modèle, à la confiance que nos consommateurs et les distributeurs nous accordent ?
Merci pour votre soutien sans faille, nous ne sommes rien sans vous.
Bonne année 2023.
Commercial chez TUFFIGO RAPIDEX
1 ansMerci Yves
Docteur de l'Inalco & Auteur - "Histoire, mémoires et représentations des Juifs d'Odessa, Un vieux rêve intime"
1 ansUne réflexion pertinente en ces temps d'individualisme et d'égoïsme forcenés ! Merci !
Élevé en plein air, élevé en plein Gers!
1 ansExcellente analyse Yves!…comme d’habitude!
Franchisé Temporis Tours Nord avec l'humain au cœur #dénicheur de talents🎯 Lauréat 2022 Réseau Entreprendre Loire Vallée
1 ansTout à fait d’accord Yves
Chroniqueur économique et social, éditorialiste chez Ouest-France
1 ansEt bravo pour cette analyse. «Avant de produire des biens, on produit d’abord des relations humaines. » À méditer.