Dynamique du COVID-19 en France au 3 avril : Premiers signes de ralentissement à Mulhouse ?

Dynamique du COVID-19 en France au 3 avril : Premiers signes de ralentissement à Mulhouse ?

Dans un message sur LinkedIn publié vendredi 3 avril, Marc Noizet, chef du service SAMU 68 – Urgences Mulhouse signale une inversion de tendance sur quatre indicateurs de suivi du COVID-19 et espère y voir les « premiers signes du ralentissement ». Nous vous proposons aujourd’hui de visualiser ce ralentissement et de le comparer aux tendances des autres régions.

 

Pour analyser précisément la situation dans le Haut-Rhin, le découpage en zones utilisé dans nos deux précédents points a été modifié : une zone spéciale, en rouge sur la carte, a été constituée avec ce département auquel on a ajouté le territoire de Belfort, car la dynamique de ces deux départements voisins est similaire (départements 68 et 90). Les zones Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté ont donc été diminuées de ces deux départements.

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Avec ce découpage, le graphique des nouvelles hospitalisations permet en effet de visualiser dans la zone « 68 et 90 » une décroissance de l’incidence depuis 4 jours et celui du nombre de personnes en réanimation un plateau depuis deux jours. Le nombre d’hospitalisations quotidiennes par million d’habitant dans le 68 et le 90 a rejoint celui observé dans le reste du Grand-Est et en région parisienne. On imagine bien l’espoir que cela suscite auprès des soignants, mais cela reste une valeur très élevée.

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Le graphique des nouvelles hospitalisations dessine une France divisée en trois grandes zones pour la dynamique de cette épidémie :

-      Le Haut-Rhin et le Territoire de Belfort, l’épicentre de l’épidémie en France. Dans cette zone le pic d’incidence des hospitalisations aurait été atteint le 25 mars et la tendance semble depuis globalement à la baisse, malgré une remontée autour du 31 mars.

-      Le reste du Grand-Est et la région Parisienne, qui ont des dynamiques similaires, avec une incidence haute et globalement en plateau depuis le 24 mars.

-      Le Nord et Ouest et le Sud-Est où l’incidence reste faible et globalement stable. La Bourgogne-Franche-Comté a un comportement proche, avec des variations plus importantes.

 

Ce tableau de l’incidence offre donc quelques signes d’optimisme. Cependant, Il ne faut pas perdre de vue que le nombre de patients en réanimation (second graphique) continue d’augmenter partout en France (sauf dans le 68 et 90). Dans son point presse du 3 avril, le Pr Jérôme Salomon a déclaré “nous ne sommes pas du tout encore au sommet de la vague”. Il parlait ici du nombre de patients en réanimation, car "c'est un indicateur important qui permet de percevoir la tension dans les établissements de santé". Les deux indicateurs : celui de l’incidence et celui de la tension dans les hôpitaux sont donc bien à regarder en parallèle.

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Remarques sur la méthode :

  • Les comptages en réanimation ne prennent pas en compte les transferts de patients entre hôpitaux.
  • Pour l’incidence, la date étudiée ici est la date d’hospitalisation. Ce n’est pas la date de contamination ni celle de l’apparition des premiers symptômes. Il y a souvent plusieurs jours entre les premiers symptômes et l’hospitalisation.


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