Echec mais pas mat
J'ai assisté à une soirée organisée par l'association 60 000 rebonds Hauts-de-France : "L'Echec si on en parlait". Des intervenants de poids - si je puis dire - même si la Présidente de Business Professional Women Lille que je suis, regrette le manque de présence féminine sur la scène. Mais soit, ce n'est pas le propos du jour. Je soulèverai juste un petit "couac" qui nous montre que nos propos stéréotypés sont solides "Un entrepreneur peut rebondir plus facilement quand une femme l'attend à la maison"... Même si je suis convaincue que ce fut une phrase maladroite, elle a fait réagir dans la salle et ce sont contre ces maladresses que nous devons agir petit bout par petit bout. Encore une fois, ce n'est pas le propos, mais c'est dit.
Dans cette salle de plus de 500 personnes, je m'installe au 3ème rang avec ma Vice-Présidente et je me rends vite compte que, moi qui suis venue pour prendre des contacts pour les adhérentes de BPW qui pourraient se trouver en situation délicate, j'aurais dû/pu contacter 60 000 rebonds à la fermeture de mon entreprise.
Les témoignages se succédaient et je mesurais l'ampleur des actions de cette association. Toutes les vidéos me parlaient, tous les témoignages m'ont émue. Oui j'ai vécu le repli, oui j'ai vécu la honte, oui j'ai vécu le dénis, l'humiliation, la trahison, la perte de confiance et j'en passe. Je me suis même souvenue qu'un membre de 60 000 rebonds m'avait conseillé de venir à leur rencontre. Evidemment, je ne l'ai pas fait. Par fierté ? Par orgueil ? Par honte ? qui sait ? même moi je serai incapable de vous répondre. Tout est si confus dans nos têtes à ces périodes.
"L'échec, c'est un diplôme supérieur que vous vous offrez pour réussir demain" Philippe Leclair (PL)
Il fallait effectivement trouver, chercher, puiser au fond de soi pour rebondir et repartir d'un bon pied. Ma nature battante a fait que je suis en phase de rebond mais il s'en faut de peu parfois. Il y a le regard de la famille, des enfants, les courriers qui font mal, les relations professionnelles qui s'abîment qu'il va falloir reconstruire, la confiance en soi et en les autres, et tant de paramètres à recaler mais bon sang ! Quelle expérience formidable ! J'ai tellement appris ! Oh oui il y a des dettes mais parmi mes phrases bouée de sauvetage, il y a de l'autosuggestion, la foi en soi, cette petite voix intérieure qui revient en force.
"Je suis tombée, je fais la queue pour les bons alimentaires pour nourrir ma famille, mais aujourd'hui, ces épreuves sont ma plus grande richesse! Je sais enfin comment ne pas faire ! Avant, je ne savais pas !" Il est clair qu'en sortant de l'Armée, plonger dans le grand bain de l'entreprenariat était culotté. Mais c'est ça la vie non ? Essayer, se tromper, apprendre, écouter, réessayer...
Je me souviens qu'en 2016, j'avais envoyé les vœux à toutes nos relations professionnelles avec la phrase "OSER SANS DOSER". Je l'ai fait, j'ai plongé, je me suis relevée. J'ai encore trébuché, je me suis relevée plus vite.
Un vrai jeu d'"échecs" finalement où il faut veiller, en permanence, à ne pas être mat.