ECM - Portrait : Christophe, Projeteur

Découvrez le portrait de Christophe, Projeteur au sein des équipes ECM.

Christophe partage ici avec nous son parcours professionnel, ainsi que les spécificités liées à son handicap.

ECM s'engage en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap. N'hésitez pas à contacter nos équipes Recrutement pour toutes informations complémentaires sur nos offres de stage et d'emploi.

Comment se sont passés tes études puis ton parcours dans la vie active ?

Du CP au CM1, j’ai été intégré dans une classe spécialisée " malentendants ", j'ai beaucoup apprécié l'enseignant et j'en ai de bons souvenirs. On n'y apprend pas le langage des signes mais on fait en sorte de faire un peu comme les entendants. J’ai aussi fait plusieurs séances avec un orthophoniste pour travailler sur l’audition et le langage.

A partir du CM2 et jusqu’à la fin de mes études, j’étais avec les entendants, comme les autres. J’ai bénéficié d’un équipement, un micro porté par les professeurs à chaque cours afin que je puisse bien retenir les leçons.

Du collège au lycée, au moins 2 fois par semaine à la fin des cours, je bénéficiais d’un professeur de soutien pour me faire progresser avec mon handicap et grâce à cela, j’ai pu aller jusqu’au bout de mes études, les diplômes bien en poche (Brevet des collèges, BEP, Bac STI et enfin BTS). Ce parcours scolaire n’a pas été une partie facile, il y a des hauts et des bas, j’ai su surmonter quelques difficultés, rester motivé et persévérer. J’ai été bien aidé avec mes camarades et le relationnel a été bon.

A l’entrée de la vie active, en 2002, j’ai travaillé 1 an dans une entreprise industrielle mécanique comme pilote de la ligne de production, dans un environnement bruyant mais passionnant. C’était une première étape avant mon objectif professionnel : travailler en bureau d’études dans l’aéronautique.

Depuis 2005, j’ai été embarqué dans l’aventure à ECM. Je me suis bien adapté et mes collègues se sont bien adaptés avec mon handicap.

As-tu éprouvé des freins au travail en raison de ton handicap ? Te sens-tu bien intégré ?

Il y a plusieurs niveaux de surdité. Il y a ceux qui n’entendent quasiment pas et communiquent grâce au langage des signes. Et ceux avec les prothèses auditives, qui vivent à peu près comme les entendants. Je ne peux pas téléphoner, la voix n’est pas naturelle et pour moi difficilement compréhensible. Je lis parfois les lèvres pour comprendre. Ma surdité est profonde, avec les prothèses auditives que je porte depuis petit, je peux entendre presque correctement. Je rencontre des difficultés de compréhension et il me faut demander de répéter plus doucement et à haute voix (sans crier bien sûr), sinon on m’écrit.

Depuis 17 ans, je me suis bien intégré dans le monde de travail. Il faut bien expliquer le handicap aux collègues et comment bien s’adapter pour que tout se passe bien. C’est très important de bien expliquer chaque handicap pour bien s’adapter.

Ce qui est très important, ce sont les compétences, pas le handicap. Il ne faut pas craindre d’intégrer des personnes handicapées. Ce sont de belles personnes et de bonnes expériences à vivre ensemble, quel que soit le handicap.

De plus, il y a une reconnaissance de la qualité du travailleur handicapé (RQTH) délivré par la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). C'est un document très important qui permet aux personnes handicapées d'avoir le plein droit à l'accès au travail. Et il existe des organismes comme l'AGEFIPH ou la MDPH, qui permettent de financer l'aménagement du poste ou de couvrir le frais de renouvellement des prothèses auditives.

Quel est ton poste actuel et tes principales missions ?

Je suis projecteur aéronautique dans le bureau d’études Structures, avec une équipe articulée par le chef de projet. Je travaille sur le logiciel CAO CATIA V5, sur les structures pour l’Airbus A320 et les aménagements cabine pour ATR. Mes tâches consistent à faire les liasses, modifier les éléments 3D. Je fais aussi le contrôle CTD (Contrôle Technique des Dessins) des liasses. De ce poste il faut être polyvalent, être rigoureux et respecter les données techniques des clients. Il faut aussi aimer faire ce métier.

Pourquoi l'aéronautique ?

Depuis le BEP, j’ai voulu travailler dans l’aéronautique. C’est un secteur en constante évolution et qui offre des opportunités de travailler sur du long terme. Il faut aimer l’aéronautique, être curieux. Les meetings aériens, que ce soit au salon du Bourget ou ailleurs, m’ont conforté dans le choix de travailler dans ce secteur.

Ton poste a-t-il pu être aménagé comme tu l’aurais voulu ?

Il n’y a pas d’aménagement particulier concernant ma surdité. Il faut juste s’adapter avec les collègues. Il existe des applications comme AVA ou SKYPE qui permettent de communiquer avec plus d'aisance. Je suis bien à mon poste et je préfère être dans une équipe que seul, c’est plus facile pour moi.

Peux-tu nous parler d’une passion qui t’anime ?

J’ai deux passions : la photographie et la montagne.

La photographie, que ce soit paysage, aviation, etc…, ça me donne des inspirations et me permet d’exprimer des émotions.

La montagne : je fais beaucoup de randonnées en été et des sorties ski en hiver. Là-haut, c’est un endroit idéal pour décompresser, admirer les paysages et aussi c'est bon pour la santé !