Ecoles d’ingénieurs et embauche : l’humain ou le technicien ?
Nous sommes dans un monde où tout va toujours très vite. Il faut donc être plus agile, plus digital, plus international et cela concerne toutes les fonctions. Le métier d’ingénieurs évolue et connait certainement plusieurs innovations. Si, un temps, la connaissance et le savoir-faire suffisaient à l’ingénieur d’arracher ce qu’il voudrait que ce soit sur le territoire national ou même international, force est aujourd'hui de constater de nouvelles tendances qui touchent cette formation.
En effet, les soft skills sont la plus-value de l’ingénieur, ils sont devenus un élément différenciant en termes de recrutement et de marque employeur.
L’employabilité table sur la mise en place de ces soft skills depuis belle lurette. Elle répond d’abord à un besoin pragmatique des diplômés. À compétences égales, la personnalité, la façon d’affirmer son leadership ou encore la capacité à se montrer concis et convaincant seront des qualités payantes pour obtenir le poste visé. D'un point de vue opérationnel, ces soft skills sont d’autant plus recherchés que les projets ont gagné en complexité et donc inéluctablement en process, en réunions, en interlocuteurs, en efforts de gestion et d’analyse. Mener aujourd'hui un projet qui mobilise l’ingénieur sur un pilotage stratégique avec des partenaires industriels, voire des clients, mais aussi sur un management d’équipe, oblige les nouveaux diplômés à faire parler bien plus que leur technique et leur expertise.
Un ingénieur capable de se nourrir d’information et de la retranscrire de façon synthétique prouve qu’il est adapté à son époque. Il sait simplifier les choses et va droit au but. Ce sont des qualités très recherchées. De plus, les recruteurs cherchent aussi des profils positifs et dynamiques, ce qui s’avère très important pour mener des équipes. Tout cela signifie qu’il faut être un bon communiquant car la plupart des ingénieurs sont amenés à devenir des managers.
Cela dit, l’enjeu pour les ingénieurs d'aujourd'hui et de demain, au-delà des compétences techniques, réside dans leur capacité à assimiler l’évolution de leur métier et de leur image. D'où le développement des soft skills dans les écoles. Une évolution qui illustre bien ce qui se passe au niveau industriel: les ingénieurs recrutés aujourd'hui le sont moins sur leur savoir technique – les formations en interne après le recrutement deviennent la norme – que sur l’évaluation de leur capacité à travailler en équipe et surtout à comprendre les enjeux globaux qui sont corrélés à leur fonction dans l’entreprise.