Economie circulaire: le soft power est possible
Comme le souligne Daniel Kaplan de la Fondation Internet Nouvelle Génération (Fing) :
« Il n’existe pas d’objet indépendant du système technique et social dans lequel il naît. En revanche, il peut y avoir des intentions transformatrices, ou non. »
C’est ainsi que je souhaiterais situer cette table ronde du MIPIM 2018 où je suis intervenue sur l’économie circulaire. En effet, parler d’économie circulaire et de fonctionnalité revient, aujourd’hui, à inscrire l’entreprise à l’Ère du numérique.
C’est se positionner à l’aube de la quatrième révolution industrielle et d’une économie de l’innovation où les nouvelles technologies offrent d'immenses possibilités de transformer nos modèles d’affaires et le « modèle d’impact » d’un projet. Mais c’est aussi apprendre à enrayer les émissions de gaz à effet de serre de nos activités (objectif Facteur 4) et réduire les inégalités croissantes.
La volonté de passer d’une économie linéaire à une économie décentralisée - et à son corollaire la sobriété - devient un choix de gouvernance, d’investissement et de performance des entités.
Elle est également l’occasion de mettre l’innovation technique au service d’une économie frugale, raisonnée et responsable.
Nous devons à présent chercher la création de valeur dans l’efficience du cycle de vie des bâtiments, des chantiers, de la ville. D’un côté, il s’agit de préserver les « actifs naturels » (OECD, Croissance verte, 2011), de l’autre, de miser sur des investissements productifs.
Pour être compétitif, il faut alors innover par les matériaux et les équipements de dernière génération. Entre le bâtiment biosourcé et connecté, l’optimisation de l’ensemble de la chaîne de valeur et la créativité des systèmes embarqués permettent de lutter contre l’obsolescence du parc immobilier et – en même temps - de développer des richesses au niveau du territoire. C’est investir à la fois dans les technologies vertes (Clean Tech, Green Tech) tels que les logiciels de gestion de l’énergie ; et en même temps miser sur des cycles R&D. Des logiciels - comme Hypervision - permettent de suivre en temps réel la consommation énergétique de l’ensemble du patrimoine de bureau de Gecina et ainsi d’évaluer notre démarche responsable.
Mais la responsabilité sociale des entreprises (RSE) s’inscrit dans un concept plus global qui impose de résoudre l’équation de l’attractivité, de l’innovation et de la responsabilité environnementale. Elle se nourrit des nouveaux modèles de la finance et vient dicter de nouveaux référentiels pour placer rentabilité et croissance au même niveau que l’impact .
Ainsi si l’innovation est devenue un Graal total, celle-ci ne peut être génératrice de valeur que dès lors qu’elle se mobilise au profit de modèles tirés de l’entreprise contributive. Attractivité, Innovation et responsabilité environnementale sont désormais intrinsèquement liées. Paris, à cet égard, défend vigoureusement sa place de Capitale de la finance verte, et l’Europe compte 16 métropoles mondiales parmi les 20 les plus attractives pour leur soutenabilité et pour leurs qualités environnementales.
Les chiffres enjoignant à changer de paradigme (économique) sont nombreux, et tous viennent marquer nos esprits : ce sont par exemple les métropoles comptant moins de la moitié de la population mondiale mais générant de 70 à 80 % de la consommation énergétique et de la production de gaz à effet de serre, ou bien encore les prévisions d’ici 2030 d’une population mondiale qui aura besoin de 40% plus d'eau, bien plus que la planète ne peut en fournir durablement. Grâce à des partenariats spécifiques comme avec Eco Clean, 400 litres d’eau par jour sont, par exemple, récupérés et valorisés pour le nettoyage ou l’arrosage des espaces verts sur le site de l’immeuble Défense Ouest chez Gecina. Recyclage des ressources, réemploi des matériaux et produits, j’y vois – personnellement un potentiel évident. Mais, c’est aussi un potentiel calculé et de bon sens :
Seulement 9% des ressources de l'économie actuelle sont recyclées, rappelle le rapport Circular Economy Gap .
Le facteur environnemental n’est donc plus un simple bonus, et face aux enjeux de la ville résiliente, demain, il le sera encore moins. L’économie circulaire, c’est offrir aux salariés, aux citadins et aux familles de demain un cadre de vie qui soit capable de répondre à la pression urbaine. C’est, enfin et surtout, une nouvelle façon de faire société.
J'inspire 1M de personnes et 1K entreprises à adopter l'Économie Circulaire d'ici 2030 | Formateur & Conférencier | Ingénieur en Performance Durable et Économie Circulaire
6 ansMerci pour cet article qui rappel que nous devons changer notre manière de penser afin de minimiser nos impacts quelque soit nos objectifs personnels et industriels. Merci!
Cheffe de projet Transition écologique et Adaptation - Ville d'Echirolles
6 ansCamille Baud