Ecouter la tête ou le coeur?

Quand, pour la dernière fois, as-tu pris un risque en choisissant d’écouter ton cœur ?

Mercredi soir je devais prendre un avion pour me rendre à Toulouse et donner deux jours d'ateliers de pleine conscience aux étudiants du MSEI. Le matin, j'apprends par Romaine que Macron va faire un discours à 20H et fort probablement annoncer un reconfinement...

Gros dilemme : est-ce que je monte dans cet avion, prenant le risque de me déplacer pour rien si les ateliers sont annulés et de me retrouver coincée en plein confinement en France, ou je choisis de ne pas y aller ? Après avoir parlé avec Roman (qui me connaissant, n'hésite pas à faire appel à mon bon cœur, me disant que c'est probablement le dernier atelier en présentiel qu'auront les étudiants avant un long moment) je décide de monter de cet avion !

Et, effectivement, nous avons pu donner notre atelier jeudi toute la journée, mais le confinement a commencé jeudi à minuit et donc la journée de vendredi a dû être annulée...

Pourtant, à aucun moment je n'ai regretté ma décision !

Si c'est vrai que dans le narratif de la séparation, (celui qui domine actuellement, qui nous pousse à agir en calculant nos risques de manière rationnelle, quantifiant nos impacts et suivant les règles en vigueur) ma décision était ridicule : me déplacer jusqu'à Toulouse en pleine crise sanitaire pour parler de résilience, de pleine conscience et d'intelligence collective à 21 étudiants, n'est pas justifiable...

Et pourtant, si je choisis d'écouter un nouveau narratif qui peu à peu commence à émerger, (porter par des auteurs comme Charles Eisenstein), le narratif de l'interdépendance, ou comme l'appelle le maître bouddhiste Thich-Naht Hahn, l'inter-être, peut-être cela fait sens...

Ce nouveau narratif choisit d'écouter le cœur plutôt que la tête, et nous invite à croire qu'il existe des impacts que nous ne pouvons pas mesurer. Comme par exemple, celui de cette phrase dite au moment d'un partage et qui faire naître de l'espoir dans le cœur d'une jeune étudiante. Elle vient me trouver à la fin de la journée pour me dire que grâce à moi, elle imagine à nouveau la possibilité d'avoir des enfants... Non, tout n'est pas quantifiable, et je rentre chez moi heureuse, remplie de joie de ces moments de reliance. Oui, j'ai bien fait de monter dans cet avion !

Et toi, quand perçois-tu le nouveau narratif de l'inter-être ? Quelles décisions as-tu prises dernièrement en choisissant d'écouter le cœur plutôt que la tête ?