Eh oui ! sans maillon « Culture » associé, le maillon « Sport » noyé dans un ministère de l’Éducation, ne peut qu’être marginalisé

Lorsqu’il parle d’éducation dans son ouvrage « Enseigner à vivre » *, Edgar Morin évoque « un mode de connaissance qui relie » et il ajoute : « Il ne suffit pas de dire « il faut relier » pour relier : relier nécessite des concepts, des conceptions, et ce que j’appelle des « opérateurs de reliances »

Les « concepts » qui sous-tendent les entreprises de spectacle sportif et ceux qui relèvent de l’éducation des enfants sont-ils semblables au point d’en envisager une gouvernance commune ?  La réponse est probablement dans la question.

En revanche, si l’on s’attache à ce qui relève du « volet social » des pratiques sportives, un rapprochement avec l’Éducation nationale mérite probablement d’être envisagé ; à condition, bien sûr, d’en échafauder les « reliances ».

Des « reliances » d’autant plus nécessaires que, face à la prééminence de l’Éducation nationale, le sport, pourtant pratiqué par des millions d’amateurs dans les clubs et les associations, ne peut qu’être marginalisé.

Seul, dans la grande chaîne de l’éducation des enfants, le maillon « sport » est un maillon faible. Par contre, associé au maillon « culture » dans un accompagnement de l’éducation, il prend toute sa force.

Peu de temps avant la chute du Front populaire, Jean Zay, ministre de l’Éducation, pris contact avec le sous-secrétaire d’Etat aux Sports Léo Lagrange afin d’envisager un rapprochement « Éducation - Sport - Culture » ; mais c’était bien après avoir négocié auprès de Léon Blum que son ministère couvre à la fois l’Éducation populaire … et les Beaux-arts. Une mise en synergie qu’il envisageait peut-être à un niveau ministériel mais qui doit être envisagée aujourd’hui, à minima, dans le cadre d’une délégation interministérielle.

          * Ouvrage sous-titré « Manifeste pour changer l’éducation »