Emploi des jeunes : faisons sauter les verrous
Le groupe Saint-Gobain sait ce qu’il doit aux jeunes entrant sur le marché de l’emploi. En 2015, 43% de nos embauches en France concernaient des moins de 26 ans. Ces jeunes nous rejoignent avec leurs talents, leur dynamisme, leurs regards neufs. Ils ont envie d’entreprendre et font « bouger les lignes ». J’aime l’idée que notre entreprise, l’une des plus anciennes du monde, trouve avec eux les ingrédients de sa modernité et son goût pour l’innovation permanente. Pourrions-nous par exemple réussir sans eux la transformation digitale du groupe, l’un de nos plus grands défis ? J’en doute.
Chaque année nous recrutons (près de 2000 jeunes), formons (1 700 contrats d’alternance), promouvons, dans un mouvement d’enrichissement mutuel. Pourquoi l’économie de notre pays n’arrive-t-elle elle aussi pas à tirer tout le potentiel de sa jeunesse ?
L’actualité autour de loi « El Khomri » permet de poser certains termes du débat sur l’emploi des jeunes, dont le taux de chômage dépasse 25%. Le cadre légal français n’encourage pas la création d’emplois en CDI, au contraire, il la dissuade. Le chef d’entreprise a trop d’incertitudes quand il embauche : pourra-t-il s’adapter à la conjoncture ? Quel sera le coût d’un licenciement s’il est contraint de diminuer ses effectifs en cas de difficultés ? C’est le grand flou. La seule certitude, c’est que ce sera difficile. Résultat : au nom de bonnes intentions, le système français ne protège que les salariés les plus anciens, déjà titulaires d’un CDI, et crée de la précarité pour les jeunes qui ne trouvent que des CDD. Pour reprendre la terminologie du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, il y a en France une trop grande barrière entre les « insiders » et les « outsiders » qui en sont privés : 90% des embauches se font en CDD.
La France est un grand pays, et parmi ses richesses, elle a une école d’économie à la réputation mondiale, avec des économistes qui ne sont pas réputés pour être des ultralibéraux. Beaucoup de ceux-ci, comme Philippe Aghion du Collège de France, ou Jean Tirole, Prix Nobel d’Economie, ont signé dans Le Monde un article en soutien à ce projet de loi. J’en cite une phrase simple et forte : « cette réforme est une avancée pour les plus fragiles ». J’espère que mes concitoyens, à commencer par les étudiants, écouteront la voix de ces chercheurs et enseignants de renom.
L’autre grand sujet de l’emploi des jeunes, c’est celui de la formation. Nous avons des filières d’excellence dans le supérieur. Mais Il est crucial que la France s’inspire de l’Allemagne pour structurer encore davantage l’ouverture de son système éducatif au monde de l’emploi, en renforçant notamment ses filières d’apprentissage. Trop de jeunes sortent de l’école sans formation. Dans un autre article du Monde Economie du 25 mars, l’éditorialiste Philippe Escande cite une étude de Patrick Artus montrant que la qualité de l’appareil éducatif est « le critère le plus spectaculaire » pour comparer les performances des pays de l’OCDE en termes d’emploi des jeunes. C’est l’autre grand chantier que nos gouvernements, acteurs de l’école et de l’entreprise, doivent poursuivre.
A l’instar de Saint-Gobain, l’économie française pourrait profiter davantage de son réservoir de talents. Si l’on parvient à faire sauter ces deux seuls verrous qui entravent l’arrivée sur le marché du travail des plus jeunes, la France peut en quelques années obtenir des résultats. Mais pour cela, il faut cesser l’illusion d’une exception économique française, à l’opposé de notre légitime exception culturelle : en économie, ce qui marche ailleurs en Europe marchera en France, sans qu’il soit nécessaire de sacrifier les grands principes de notre modèle social et républicain.
TRANSMISSION D' ENTREPRISES chez BUSINESS CONSULTING GROUP
8 ansBien vu Il faut créer dès la seconde des filières d 'apprentissage valorisée et porteuses d 'avenir. Nous le proposons avec notre mouvement REVONS LA FRANCE Ce sont les PME et TPE qui doivent prendre le relais.
Outplacement de dirigeants I Executive coaching I Coaching de prise de poste I Point carrière I Bilan stratégique de carrière
8 ansIl me semble aussi que le droit social, malgré toutes ses bonnes intentions, ne fait pas "grandir" la relation salarié-entreprise : "subordination" et rébellion pourraient la place à une relation plus adulte ... que les entreprises ne sont d'ailleurs pas toujours prêtes à accepter !
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8 ansle problème il n y a plus bcp de travail.. bcp de chefs d entreprises ont déposé ke bilan quittent ou vont quitter la France !!
Responsable de site chez Securitas France, BTS MOS, SST, BE Manœuvre.
8 ansBravo pour cette démarche qu'encore trop peu d'entreprises mettent en pratique. Mais pourquoi ne pas aussi faire "sauter les verrous" et donner la chance à des personnes plus âgées, pouvant mettre leur maturité et leurs expériences diverses au profit de votre entreprise !? Apporter un regard neuf ? Je cherche actuellement à me recycler professionnellement, après plus de 10 ans en sécurité privé, avec des postes divers mais toujours enrichissants. J'ai décidé de reprendre mes études malgré les difficultés (chômage, 3 enfants...) pour entreprendre un métier qui m'attire particulièrement : le domaine QHSE. Comme je veux mettre en pratique au plus vite mes connaissances théoriques, j'ai voulu m'orienter vers une licence pro en alternance (contrat de professionnalisation). Or, j'ai 34 ans... et je remarque que cela freine beaucoup les entreprises car je leur coûterai plus cher. Je n'essuie donc que des refus, même de la part des sociétés "partenaires" de l'IUT de Valenciennes où j'ai monté mon dossier.... votre entreprise d'Emerchicourt inclue ... Je continue de me battre pour prouver que je peux rendre au centuple ce que l'on me donne, que je peux également apporter des idées nouvelles, mais il faudrait que les entreprises pensent aux potentiels des plus âgés et pas seulement au fait qu'une personne de plus de 26 ans coûterait 15/20% de plus qu'un "jeune" et ainsi nous écarter. Merci de votre soutien, et merci de m'avoir lu.
Dirigeant salarié chez SAS Max H2 Mobility
8 ansLe vrai problème se trouve en trois dimensions : la Culture, l'Éducation, les Sciences, l'ouverture d'esprit du jeune en question enfin qu'il soit suffisamment souple et agile pour bien savoir appréhender tout les différents environnements de l'entreprise en question.