En avril, ne te découvre pas d'un fil...
Ça y est, on est le 1er avril. Le jour du Poisson du même métal. Le jour des blagues à deux balles et des canulars nullards...
On est aussi le premier jour du mois. Quand on est chômeur, c'est le jour où on compte les jours avant le versement de notre indemnité.
Et quand on est chômeur de 60 ans avec des dettes insurmontables en l'état, c'est aussi le jour où, après avoir épluché comme chaque autre jour les offres d'emploi dans la région, on se dit que, décidément, on est parti pour un autre mois à se serrer la ceinture et à serrer les fesses pour que le Ciel ne nous tombe pas sur la tête...
Un jour comme un autre, comme tous les autres depuis qu'on s'est retrouvé dans cette situation malgré soi, à se demander qu'est-ce qu'on a bien (ou mal, en l'occurence) fait au Bon Dieu pour se retrouver en galère... Pourquoi, après avoir été Roi du Pétrole, on se retrouve particule infime...
Le "on", c'est "je", bien sûr. Tiens, j'ai utilisé trois fois le mot "retrouver". Un signe, non ?
Alors, les offres d'emploi. A lire entre les lignes, j'en laisse 80% de côté. Celles pour des stagiaires/alternants/juniors, bien sûr (je n'ai pas l'âge). Celles pour les services à la personne, aussi (je n'ai pas le mental). Et enfin, celles pour les métiers du Bâtiment (je n'ai plus le physique). Restent donc les 20% d'offres pour lesquelles je me dis "pourquoi pas". Et puis je réfléchis, je me mets dans la position du recruteur (je connais, j'ai moi-même été dans cette position à de nombreuses reprises dans ma carrière...), et je me dis qu'au fond, ça ne vaut pas la peine de lui faire perdre son temps.
Alors, ce 1er avril, c'est un jour comme les autres. Un jour où je me dis que vraiment, à 60 ans si t'as pas un CDI t'as raté ta vie. Ben ouais, je crois bien que j'ai loupé un truc. Mais quoi ?
Alors, quand en plus tu te prends des "OK Boomer" à longueur de commentaires sur Facebook, tu comprends que ce mois qui commence doit impérativement être le dernier qui commence comme ça, à te poser encore et toujours les mêmes questions, à réfléchir aux meilleurs moyens d'honorer tes dettes, à sentir comme une pression dans la poitrine du matin au soir... Sept mois de chômage, c'est six de trop quand on a soixante ans.
Oui, je travaille sur un projet d'entreprise. Oui, ce projet est "Le" projet de ma vie. Oui, je sais que ça va marcher.
Cependant, comme tout projet du genre, c'est pas demain la veille que je pourrai en vivre. D'où ma recherche constante pour un job qui puisse m'assurer a) la subsistance, b) la tranquillité d'esprit, c) le sentiment d'utilité.
D'où ma question, à vous chères lectrices et chers lecteurs de plus ou moins le même âge que Bibi qui auront tenu jusqu'au bout de ce court billet de pacotille (ou de Pâques au till selon l'endroit où vous vous trouvez) et qui êtes dans la même situation : Comment faites-vous pour garder espoir de jours meilleurs ?