En numérique comme en Vespa...

En numérique comme en Vespa...

… si tu négocies mal le virage, t’en manges toute une.

Ce n’est pas que nos entreprises ne savent pas négocier le virage du numérique, bien au contraire, elles s’y sont plongé à grande vitesse (ok, avec un freinage un peu tardif, juste avant de rentrer droit dans le mur). C’est surtout qu’elles s’y intéressent de la mauvaise façon, ou plutôt avec des objectifs qui ne sont pas forcément en adéquation avec ce que dicte ce genre de transformation. La plupart des décideurs abordent la révolution numérique dans un esprit « comme au bon vieux temps ».

Je m’explique.

Quand je parle d’esprit d’antan, je parle de façons d’aborder l’économie en mode 1.0 et non pas 2.0. On cherche, avec le renfort du numérique, à rebâtir ce que l’on a déjà, à revenir à l’ordre ancien, à faire du neuf avec du vieux. Minimiser les risques de bouleversement.

On cherche a faire du numérique en refusant l’économie numérique. C'est pas mal ça.

C’est comme si notre ancien modèle économique était devenu un monde parallèle, que nous n’avons pas quitté. Nos entreprises restent à côté de la société qui s’en vient. Comme si nous avions actuellement deux sysèmes qui cohabitent, utilisent les mêmes mots, mais ne se comprennent pas. Le genre de dialogue de sourds surréaliste qui nous dépasse et nous fascine à la fois. Des voies qui vont rester parallèles jusqu’à l’extinction de l’une d’elle. Weird. Il y a un certain danger à cela, car cette révolution numérique embrasse non seulement l’économie, mais aussi le social, et là on parle d’une toute autre ampleur. Elle s’est accaparé la technologie, l’économie et la société, boulversant absolument tout sur son passage. Un tsunami ? 

Pour la première fois de l’histoire, l’adoption par le public a été plus rapide que le renouvellement des générations. C’est l’accélération de l’accélération.[1]

A-t-on pris le temps de mesurer ou évaluer la charge émotionelle d’une telle accélération ? Cet espace de liberté et de créativité qu’est l’Internet, bulle d’oxygène pour une génération croissante dans un monde tellement organisé pour la préservation des intérêts acquis par les générations précédentes, nous a fait entrer dans une société de pair-à-pair, de confiance distribuée et de relations horizontales. Et pour bien des personnes aujourd’hui – et veut / veut pas pour bien des entreprises aussi – il y a un fossé d’incompréhension qui s’est creusé là. Les enfants du numérique ne sont pas les enfants d’avant. Réfléchissez un instant, remontez quelques années en arrière, sur les bancs d’école. Un professeur d’Université enseignait à ses étudiants quasiment 70% de ce que lui-même avait appris sur ces mêmes bancs il y a 20 ou 30 ans. Aujourd’hui, 80% de ce que le professeur a appris est obsolète. Nous avons les moyens de ne plus subir, alors on ne veut plus subir. C’est ça la véritable révolution sociale, dont l’assise est basée sur le numérique. Et c’est à ça que nous entreprises doivent faire face, pour leurs consommateurs, mais aussi dans leur culture interne, pour leurs employés.

Dans un monde hyperfluide, une organisation qui stagne paraît régresser. Une organisation qui bouge à la même vitesse que les individus semble immobile. L’objectif réel à poursuivre pour les entreprises qui l’auront compris et à atteindre pour celles qui en auront les capacités, c’est, - dans une société numérique où l’espace est si vaste, les contraintes et les rigidités si faibles - celui de fournir un très haut niveau de qualité pour retenir l’attention des gens. Pas le choix. 

Et si on parlait de votre contenu dans votre site Web ou dans vos réseaux sociaux ?

 

 

[1] Ref. « L’âge de la multitude » de Nicolas Colin et Henri Verdier, pis pas juste cette citation, c'est vraiment un bouquin dont il faut s'inspirer...

Crédit photo : Vespa Americas

Et non, ce n'est pas moi sur la photo, le mien de Vespa est aquamarine... :-)

Yann SADOK

Conseiller en pilotage de TPE / Manager de transition / Direction Transformation digitale / Performance opérationnelle / Lean Black Belt / SAFe SPC

9 ans

Wow wow wow... Tu devrais etre mon porte parole Stephane Ricoul!

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