En quête de sens... en IMP 140

En quête de sens... en IMP 140

Si nous définissions notre activité à partir des besoins des jeunes, permanence et sécurité viendraient surement en tête. Lien et attachement, respect ne seraient pas loin et nous parlerions très vite d’amour. Le tout enveloppé dans des attitudes soignantes.

Définissant nos services à partir de l’offre de soin, nous abandonnerions l’étiquetage « caractériel » qui est/était la condition d’obtention d’une prise en « charge » .

Notre prise en compte, soumise à des catégories, des symptômes susceptibles de prendre une décision d’octroi de l’aide spécialisée les évoquerait comme des jeunes en refus de ce dont ils ont besoin pour grandir, se construire et acquérir des compétences qui leur permettront de contribuer aux actions de la société.

Nous serions subsidiés pour leur prodiguer des soins, de l’éducation, de la formation avec la contribution des parents chez lesquels nous soutiendrions « le pouvoir d’agir ». Nos dispositifs institutionnels se développeraient à géométrie variable et s’adapteraient par la construction de protocoles susceptibles d’individualiser nos offres. Une vision qui inverserait les rôles, où les jeunes pourraient recevoir cette bonne attention sans devoir se mouler à un mode de fonctionnement qui exige d’eux qu’ils s’adaptent à notre système. Je n’évoque rien d’autre que les intentions déclarées par les auteurs des révisions des modalités de subvention.

Cependant, j’ajoute au paradigme ancien qui nous « coinçait » dans des actions essentiellement éducatives que nous avons à « équiper » nos collaborateurs pour qu’ils puissent passer de l’action éducative à la clinique éducative grâce à une authentique interdisciplinarité. Une clinique qui intègre la famille, son environnement social et culturel et développe des soins de la relation qu’ils développent de façons brutales, désorientées et même destructrices avec leurs parents, leurs environnements social et scolaire et, inversément.

Un environnement dont nous accepterions qu’il nous instruise de sa culture, de ses croyances. Une posture d’efficacité, fruit d’un travail d’équipe qui s’élargit dès que possible aux compétences que les services généraux proches des familles puissent relayer.

Parce qu’ils s’appuient sur toutes ces forces de soutien, des agents de changement locaux proches des familles plutôt que de systématiser la « séparation à but thérapeutique » nos services deviendraient des agents, des acteurs de changements sociétaux par l’externalisation de certaines de ses actions.

Refuge temporaire, remobilisation, actions sur la société susciteraient d’autres sympathies que les regards négatifs portés sur nos services qui représentent un coût important dans la politique régionale en faveur des personnes porteuses de handicap.

Nous sortirions de cette image fourre-tout qui pèse sur nos services que la société subit comme par nécessité.

Cette vision nécessite créativité, inventivité, liberté, responsabilité, éthique, engagement desquels nous sommes en droit d’espérer de la reconnaissance des partenariats que nous établirions.

Luc Fouarge

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