En temps de guerre

Si l'historien doit se préserver plus que quiconque de tout anachronisme, il arrive que la lecture d'une archive trouve un écho avec une situation du moment. C'est ce qui vient de m'arriver en analysant un rapport d'inspection de la 3ème légion de gendarmerie en date du 15 septembre 1942.

Le général Balley, inspecteur de la gendarmerie de la zone occupée, tient à cette occasion à souligner au haut commandement de l'Arme le comportement exemplaire des gendarmes locaux face aux bombardements dont Rouen et sa région sont le théâtre. Témoin d'un raid aérien durant sa visite, provoquant l'effondrement de deux maisons proches de la caserne et l'ensevelissement des victimes, l'inspecteur ne peut cacher son admiration devant l'attitude des personnels : « j'ai pu constater le sang-froid de nos subordonnés qui portèrent les premiers secours et s'efforcèrent, par des moyens de fortune, à éteindre un commencement d'incendie atteignant les décombres. »

Autre temps, autre guerre, certes, mais comment ne pas penser à celles et ceux qui, également avec des moyens de fortune, sont aujourd'hui en première ligne dans la guerre contre le coronavirus. Autre parallèle que nous pouvons faire, au-delà des moyens, c'est bien la solidarité qui est une des composantes majeures de la résilience.

Soyons donc solidaires, pas seulement en faisant du bruit aux fenêtres même si cela est une belle marque de soutien, mais surtout en respectant le confinement et les gestes barrières.