Envie de COOPÉRATION
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Envie de COOPÉRATION

« Si la coopération est d’abord la capacité à échanger nos représentations, à les fertiliser réciproquement, la véritable richesse est celle de nos rencontres » Hervé Gouil

Construction d’échanges durables, réciproques et équilibrés pour faire œuvre commune et s’entraider à réussir

Commençons peut-être par une définition simple que j’aime beaucoup, celle d'Hervé Gouil, et qui consiste à dire que la « Coopération est la construction d’échanges durables, réciproques et équilibrés pour faire œuvre commune et s’entraider à réussir ».

C’est un sujet qui revient sans doute beaucoup, mais qui reste encore au niveau de la tête avec une difficulté d'action, car sa mise en œuvre nécessite le désapprentissage d’un certain nombre de comportements professionnels, voire pédagogiques qui ont transformé nos actions au quotidien et peut-être même notre état d’esprit.

Et aujourd’hui, les grandes actions en ce sens ont du mal à être visibles en entreprises comme dans la vie politique. Et pourtant le défi est à la fois idéologique, culturel, sociétal, social, car s’entraider c’est « survivre » dignement ensemble. 


Et pourquoi la coopération est-elle si difficile en entreprise ? 

Une des premières raisons tient dans le modèle organisationnel de beaucoup d’entreprises qui repose sur la compétition et non sur la coopération.

Ce modèle organisationnel qui est en passe d’atteindre sa limite, au risque de voir partir celles et ceux qui aspirent à fonctionner différemment, aboutit à de nombreuses conséquences (Hystérie et Urgence : la Gouvernance du nombre).

Et parmi elles, le développement de l’égo en entreprise -et ailleurs-, qui pourrait se résumer par le « désir d’asseoir sa renommée, ou la tentation de prouver qu’on est le ‘plus malin’ ». Et dès lors, cela condamne toute tentative de développement coopératif.

Au niveau sociétal, cela se traduit également par le principe qui consiste à penser que le monde est un gâteau à se partager et qu’il faut se battre pour avoir la plus grosse part.

Ceci est évidemment à l’opposé de la pensée coopérative qui prend l’échange comme un jeu à somme nulle, créateur de richesse et de valeur humaine ajoutée.

C’est le paradoxe de l’approche opportuniste et court-termiste, par opposition à une vision long-terme. Et qui dit « vision », dit « leadership ». Qui dit « leadership », dit « courage ».

Nous impliquer personnellement, intellectuellement, authentiquement, émotionnellement avec l’autre

Beaucoup de managers sont souvent dans des logiques ou stratégies de « gagnant-perdant », « perdant-gagnant » ou même « perdant-perdant » ; probablement parce que c’est plus facile de vouloir écraser l’autre, de devoir se soumettre ou de penser « après moi le déluge ».

Oui c’est plus facile d’être dans ces stratégies que dans celle qui oblige à nous impliquer personnellement, intellectuellement, authentiquement, émotionnellement avec l’autre. Etre DANS la relation. Cela veut dire de s’engager dans un lien dont les caractéristiques sont à construire ensemble. Or, il y a un problème général d’engagement dans notre société moderne, d’un point de vue professionnel aussi bien que d’un point de vue privé, statistiques à l’appui.

S’engager implique de dépasser ses peurs. S’engager implique de prendre le risque de perdre, comme de gagner. S’engager, c’est accepter de se montrer tel que l’on est, avec ses forces et ses failles, c’est accepter de se dévoiler à l’autre sans armes. Et forcément, ça renvoie chacun à soi, en contradiction aux jeux qui se développent en entreprise. S’engager, c’est accepter que l’échec est possible et que ce n’est pas grave en soi, puisque l’on apprend de ses erreurs. C’est d’ailleurs ce qui fait l’expérience.

 La volonté et l’envie personnelles de se transformer et de transformer positivement son environnement

Mais alors, coopérer c’est quoi ?

-     c'est donner à chacun la puissance de devenir stratège à son niveau, même le plus modeste, sans renoncer à ce qu’il est,

-     c'est redévelopper notre capacité de rencontre de l’autre,

-     c'est écouter vraiment pour comprendre et non pour répondre et réagir,

-     c'est être préoccupé par le long terme.

Pour réussir tout ceci, il y a d’abord et avant tout la volonté et l’envie personnelles de se transformer et de transformer positivement son environnement. Et ensuite, il y a quelques mots qui constituent les fondamentaux de la coopération et qu’il va sans doute falloir réapprendre de ci de là :

-      savoir faire confiance et être digne de la recevoir de l’autre,

-      accepter la prise de risque,

-      accepter l’erreur et l’échec et les considérer comme un système d’apprentissage à part entière,

-      aller à la découverte de l’autre et l’accepter tel qu’il est, sans vouloir en faire le clone d’untel ou de tel autre,

-      respecter la différence,

-      écouter, oser la bienveillance et arrêter de juger à tort et à travers.

Développer la coopération, c’est développer sa flexibilité dans une certaine définition positive qui consiste à penser que l’on considère le besoin de l’autre, au moins aussi important que le sien.

 

Pour conclure, je dirais qu’arriver à se transformer relève d’une véritable conduite personnelle de changement, avant d’oser demander aux autres de le faire à leur tour. C’est une formidable aventure à la rencontre de soi, une belle transformation qui s’accompagne.

La coopération est le modèle qui nous permettra de vivre ensemble.

Et comme dirait Tiimiakatemia « on apprend mieux et plus vite en équipe ».


Claire Couroyer, Faites de votre Différence, une Force

Références : « Réapprendre à coopérer » Hervé Gouil. « Dynamiques de groupes » Carl Rogers.

 

Frederique Dupin

Responsable des maisons des familles de la direction de la petite enfance de la ville de Courbevoie

7 ans

Pour développer des projets artistiques et coopératifs rendez-vous sur www.petit-pois.net n

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