Est si le développement des médicaments biosimilaires ne reposait que sur 40 établissements de Santé en France ?

Est si le développement des médicaments biosimilaires ne reposait que sur 40 établissements de Santé en France ?

Afin de promouvoir le recours aux molécules biosimilaires, les autorités de Santé ont mis en place une phase d’expérimentation pour 3 ans. Ce projet repose sur 40 établissements et vise à favoriser la prescription à l’hôpital de ces médicaments dispensés en ville.

Ils sont maintenant trois molécules biosimilaires à faire partie de cette phase d’expérimentation. Jusqu’en 2021, ces candidats vont faire l’objet d’une attention particulière par l’assurance maladie. En jeu, des économies potentielles pour la société, car ces médicaments « génériques » de molécule biologique de référence sont moins couteux. Mais, tout ce projet repose uniquement sur 40 structures hospitalières sélectionnées à la suite d’un appel à projets.

Une frappe chirurgicale dont la cible est les services hospitaliers

La stratégie employée pour rapidement avoir des résultats sur les remboursements est simple. Elle repose sur une frappe chirurgicale dont la cible est les services hospitaliers prescripteurs de ces molécules. La stratégie employée est logique quand on sait que ces thérapeutiques sont prescrites par un nombre restreint de professionnels. Si les objectifs fixés dans le plan de cette phase d’expérimentation sont atteints, les services prescripteurs se verront récompensés financièrement.

Des dommages collatéraux sont-ils à craindre ?

À première vue, cette stratégie semble logique afin d’avoir rapidement des résultats sur les dépenses de santé. Mais, des dommages collatéraux sont-ils à craindre ? La réponse est probablement oui, et cela à différents niveaux.

Tout d’abord, les autres structures hospitalières sont oubliées de ce système d’incitation financière spécifique. Seule une quarantaine d’établissements avec une activité importante ont été sélectionnés pour cette phase d’expérimentation. Les candidats non retenus (c’est-à-dire toutes les autres structures de soins) sont exclus de ce projet. Mais néanmoins, ils sont quand même obligés d’agir sur les biosimilaires par les indicateurs du CAQES 2018-2019.

Enfin, les grands perdants de cette expérimentation sont les soins de ville. Médecins et pharmaciens semblent être mis de côté eux aussi dans ce projet expérimental. Et pourtant, c’est bien les généralistes qui renouvellent les ordonnances de l’hôpital et les pharmaciens de ville qui dispensent ces médicaments.

Cette d’expérimentation a commencée depuis cette année 2019. Dans les différents décrets d’application publiés au journal officiel, des objectifs chiffrés sont quantifiés dans ces textes de loi.

Il ne reste plus maintenant qu’à suivre ces données pour donner tort ou raison à cette politique de promotion des médicaments biosimilaires en France.

Pour aller plus loin :

Les médicaments biosimilaires sont-ils les nouveaux génériques ?: Présentation et analyse de cette nouvelle famille de médicaments issus des biotechnologies.





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