Et c’est l’impasse…
En ces temps de peur et d’incertitude, on refait toujours les mêmes erreurs et on s’attend à des résultats différents, on nourrit les grandes craintes et on mène le pays à la ruine! Aujourd’hui, certains semblent avoir toute la certitude qu’un nouveau gouvernement ou un autre remaniement ministériel pourraient permettre à la Tunisie de dépasser ses crises.
Dans un système qui n’a jamais réellement pu fonctionner, tous les gouvernements post-révolution ont tenté de justifier leurs échecs et n’ont jamais été prêts à en assumer la responsabilité.
Pour le cas du gouvernement dit d’Union nationale, censé trouver les voies de sorties de crise, son chef n’avait d’autre choix que de défendre ses récents efforts pour imposer des réformes et justifier tant de promesses non tenues.
A moins d’une semaine de la déclaration du secrétaire général de la centrale syndicale revendiquant du sang neuf au sein du gouvernement d’Union nationale, Youssef Chahed est apparu hier à la télévision pour dire au pays que l’instabilité politique ne mène nulle part, que la continuité est le meilleur gage de succès et que le pays va mieux. Dans la conjoncture actuelle, il va mieux peut-être que l’année dernière, mais certes mieux que l’année prochaine.
Voilà plusieurs mois que nous avons vécu avec le gouvernement d’Union nationale et malgré cela, l’instabilité et les soucis persistent. Le drame, c’est qu’on descend encore une fois une pente plus vite qu’on ne l’avait montée. Une économie s’effondre plus vite qu’elle ne se développe et une conscience nationale marquée du sceau du désespoir généralisé, de passivité et d’opportunisme.
A l’approche des échéances électorales, les intérêts personnels et partisans continuent de primer sur l’intérêt national. Malgré tous les blocs et les barrages qu’on a formés, aucun gouvernement, ni parti n’a fait bloc avec le Peuple dans sa lutte pour le développement, contre la pauvreté, le chômage, la corruption et l’application des lois. C’est une réalité tangible et les résultats sont là. Le pays est déjà assez près du gouffre. Avec l’effondrement du dinar tunisien, une inflation et un taux d’endettement atteignant des niveaux records, la Tunisie a beaucoup perdu de sa marge de manœuvre.
Sans projets d’avenir, tous les gouvernements ont manqué de caractère, de clairvoyance et de grandeur et se sont laissés dominer par l’amour-propre, des mobiles électoraux ou des considérations partisanes, faisant fi de l’intérêt du peuple qui saute aux yeux.
Ce petit peuple ignoré, démuni de tout ou presque, à l’agonie arrive, à force de souffrances, à être convaincu qu’il est déjà mort. Et c’est l’impasse, d’où le pays risque de ne plus pouvoir en sortir.
Mais le mal serait plutôt de s’abstenir et de persévérer dans l’erreur. Quelle issue finale alors? Pour certains, la solution est politique. Pour d’autres, la seule solution qui reste, le peuple la connaît très bien et l’a préconisée lui-même, il y a presque sept ans. Commencer par le commencement pour un nouveau départ.