Et si la Formation continue était le graal du XXIe S. ?
Organiser le Module intitulé « Piloter la communication de marque » dans le cadre du #DAS_Responsable_Communication de la HEG - Genève et en animer une partie avec mes deux co-intervenants Youri Sawerschel et Mark Shepherd est toujours un plaisir et surtout une expérience du plus grand intérêt. En effet, la Formation Continue co-dirigée à la HEG Genève par Guillaume MATHELIER et Grégory Tesnier, Ph.D. , constitue un terrain d’expérimentation idéal pour chacune et chacun, à mi-chemin entre l’école et l’entreprise. C’est toute la force de la formation continue en général et HEG - Genève en particulier. Elle permet aux professionnels.lles qui deviennent étudiants pour un temps de se sortir du quotidien professionnel, pour voir plus haut, plus loin, plus vaste. En effet, non seulement les intervenants, tous tres expérimentés dans leurs domaines spécifiques, mais aussi les participants.es, issus.es d’univers très différents, constituent un apport extrêmement riche pour chaque participant.e. C’est cette alchimie, quasi immédiate, cette conscience réelle d’une richesse à partager, qui constitue à mes yeux une des valeurs ajoutées majeures de ce type de formation. Pouvoir découvrir des pratiques nouvelles, les confronter avec les expériences de ses co-participants.es en sus de la sienne propre, cela constitue un apport inestimable en effet, pour enrichir et développer son propre domaine de compétences.
En outre, j’opère un constat quasi systématique lorsque j’anime les exercices de groupes, qu’il s’agisse de la Brand identity, du Brand positioning ou du briefing aux prestataires (diverses agences), l’intelligence collective se met en oeuvre de la meilleure des manières, sans retenue, de façon réellement collaborative et spontanée, cela ne ressemble en rien à « une contrainte imposée par l’intervenant », j’irai jusqu’à dire que les participants.es y prennent plaisir. Pourquoi ? Je ne pense pas que ce soit de mon fait, je n’aurai pas cette immodestie, je pense qu’ils et elles y voient immédiatement l’intérêt pour elles et eux. Faire un exercice qui correspond à ce que j’ai déjà pu faire dans mon quotidien mais avec des outils nouveaux, une méthode nouvelle et des « collègues nouveaux » pour expérimenter avec moi, quoi de mieux si j’ai décidé de me développer ? ...
Une autre raison à cette collaboration spontanée et sans retenue peut-être aussi : parce qu’il n’y a pas d’enjeu. Ah oui évidemment, l’enjeu … Et pourquoi y-a-t-il un enjeu au travail, en entreprise ? La vie de quelqu’un est-elle vraiment en jeu ? La plupart du temps non, tout de même 😉. Ah non ? Mais quoi alors ? Ah ! La vie émotionnelle de tout un chacun est en jeu via son image dans le regard des autres ?
Quelles sont les solutions à cela ? Car il faut bien reconnaître que c’est un problème qui freine la productivité et la créativité des équipes..
Or, à l’ère de CHATGpt, la créativité c’est à peu près tout ce qui va rester, et encore, la créativité efficace, Léonard de Vinci puis Giacometti diraient « créativité contrainte » …
90% des équipes les plus performantes sont le fait de personnes ayant développé un QE élevé (Quotient Emotionnel), c’est-à-dire une intelligence émotionnelle élevée à très élevée nous disent les études. Oui, pas de créativité sans intelligence émotionnelle élevée....
Qu’est-ce exactement, à propos, l’intelligence émotionnelle ? il est peut-être temps qu’on l’explique simplement. Le Professeur Klaus Scherer, de l'Université de Genève, notre éminent spécialiste genevois le plus éminent en Europe en psychologie du travail et ponte mondialement reconnu de l'intelligence émotionnelle, a coutume de dire : il s’agit à son plus haut niveau d’une excellence dans les quatre registres suivants :
- Connaissance de soi
- Conscience de soi
- Conscience de son impact sur autrui
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- Conscience de l’impact d’autrui sur soi.
Autant dire un vrai chemin de développement de notre sagesse à nous toutes et tous, mais un défi pour nos relations aux autres.
Pour en revenir au fameux enjeu, d’ordre émotionnel, qui freine la spontanéité des relations en entreprise et notamment la collaboration spontanée. Comment se débarrasser de ce fameux enjeu émotionnel ? Et tout d’abord, permettez-moi de souligner ici qu’un certain nombre d’entreprises, depuis une petite dizaine d’années maintenant ne subissent pas ou plus ce genre de phénomènes. IL s’agit plus la plupart d’entreprises qui ont moins de 10 ans, crées par la jeune génération d’entrepreneurs qui ont une vision plus « lean » du management ou encore des entreprises plus anciennes qui ont fait leur « révolution managériale », souvent avec l’arrivée d’un nouveau dirigeant. Oui il faut que ça vienne d’en haut pour que ça marche en général.
Mais pour les autres, plus anciennes, plus rompues à un management traditionnel, certains diront « à l’ancienne » issu de la fameuse « conduite des hommes » (oui les femmes n’y étaient pas encore conviées 😉), comment faire évoluer les choses ? Par le passé, j’ai vu des dirigeants décider de faire un EMBA Heg Genève, un DAS RESPONSABLE COM peut aussi suffire dans la mesure où nous sommes au cœur du sujet : la communication. Et sinon, développer son intelligence émotionnelle plus avant, se montrer ainsi exemplaire en changeant soi-même vraiment, telle est la meilleure manière procéder mais pas la plus simple sans accompagnement mais une chose est certaine, en changeant sa manière communiquer on change sa manière de manager, et partant, on fait changer celle des autres quand on est soi-même leader d’une organisation.
La Formation continue et/ou l’accompagnement personnel : les deux clés pour transformer le management de son organisation donc son organisation toute entière.
Beaucoup commencent par changer les processus, les outils, et se rendent compte qu’ils n’atteignent pas le résultat escompté après les premières satisfactions personnelles d’avoir implémenté le changement. Or le changement est un processus d’apprentissage de niveau 3, il implique de changer les comportements, c’est-à-dire votre manière de gérer les émotions. Certains outils vous y contraignent par nature, mais ils ne changent pas votre mindset et le naturel revient au galop.
Nos biais cognitifs nous freinent naturellement à prendre le risque de changer. Notre cerveau primitif ne veut surtout pas que nous changions quoi que ce soit, il a pour rôle d’économiser notre énergie, la routine est sa meilleure amie 😉... Notre néocortex est conscient, quand il veut se donner la peine d’y penser un peu, que le biais d’ethnocentrisme et le biais d’auto-complaisance floutent un peu notre raisonnement.
Formation continue ou accompagnement personnel ? Ou les deux ? A vous d’évaluer la nature de l’enjeu.
Se former continuellement, c'est comme continuer de se nourrir. Qui s'arrête de se nourrir ? On peut choisir de se nourrir plus ou moins bien, mais pas de s'arrêter ...