ET SI LA VIE PROFESSIONNELLE ÉTAIT UNE SUITE DE « PREMIÈRES FOIS » ?
-J’ai été recruté par le groupe de communication qui m’emploie aujourd’hui le 14 novembre 1994, il y a donc exactement trente ans ! Ce n’était pas mon premier emploi puisque j’avais travaillé auparavant 6 ans chez Saatchi et 6 ans chez CLM/BBDO, preuve que je ne me destinais pas forcément à être l’homme d’une seule entreprise. Et j’étais programmé mentalement pour une nouvelle période de 6 ans lorsque j’ai poussé les portes du 162 rue de Billancourt à Boulogne, un lieu qui a formé tant de talents du métier comme Rémi Babinet , Eric Tong Cuong , Gilles Masson , Natalie Rastoin , Olivier Altmann , Valérie Hénaff , ou Arthur Sadoun pour n’en citer que quelques-uns, présents cette année à la fête des 40 ans de l’agence BDDP devenue TBWA (cliquer ici) … Pourquoi n’ai-je pas, comme eux, cédé à d’autres sirènes ou opportunités, qui n’ont pourtant pas manquées, au cours de ces trente dernières années ? Pour une raison simple, qui est celle mise en avant par Jean-Marie Dru (qui m’a recruté) et Guillaume Pannaud (qui m’a succédé à la tête du groupe TBWA\France) dans une récente interview au magazine Stratégies : la culture d’entreprise. La culture d’une entreprise que j’aime profondément et qui me l’a bien rendu. Qu’est-ce qui peut bien amener un être normalement constitué à travailler trente ans pour la même entreprise ? C’est le sujet de cet article un peu plus autocentré que d’habitude. Mais bon, on ne fête pas ses trente ans d’ancienneté tous les jours ! Un article qui, je l’espère, vous donnera envie de poursuivre plus longtemps votre aventure professionnelle avec votre entreprise actuelle, ou bien, sait-on jamais, de rejoindre TBWA pour les trente prochaines années !
C’EST LA CULTURE DE L’ENTREPRISE QUI FIDÉLISE.
Pour une agence conseil en communication comme pour toute entreprise, la culture s’exprime au travers de valeurs explicites (comme l’audace, l’intégrité, et le respect), mais surtout au travers d’un état d’esprit quotidien qui oriente le travail collectif, et qui s’incarne, chez TBWA, par une réelle volonté de produire le meilleur pour nos clients. Cette culture est partagée par les agences du groupe TBWA dans tous les pays du monde, autour d’un concept qui est notre mot d’ordre, que l’on doit à Jean-Marie Dru : la Disruption. La Disruption est à la fois une approche méthodologique propriétaire (que nos clients expérimentent lors de workshops de co-création que l’on appelle des Disruption Days, pour trouver des idées directrices fortes), et une démarche systématique qui consiste à maximiser la différenciation de chaque message pour donner aux marques et aux entreprises une plus grande part de futur. A l’exemple de ce que nous faisons depuis toujours pour notre plus grand client mondial, Apple. Comme le dit Troy Ruhanen , le CEO de TBWA\Worldwide qui vient d’être nommé CEO d’Omnicom Advertising Group, la disruption a pour effet de produire des « first times », des actions de communication « never done before ! ». A l’image de ce que Cyril de Froissard , co-fondateur d’Auditoire aux côtés de Cyril Giorgini (l’agence événementielle du groupe TBWA), a accompli récemment à la tête du consortium PANAME 24 (vidéo ci-dessous) pour les cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques et paralympiques de PARIS 2024 (dont j’ai souligné le caractère particulièrement disruptif dans l’article « Les dix idées les plus disruptives des JO 2024 »).
LE PLAISIR INFINI D’APPRENDRE : LA JUBILATION DES PREMIÈRES FOIS.
Il peut, bien sûr, exister de bonnes raisons de quitter son entreprise, si l’on n’est plus aligné avec sa stratégie, ses valeurs, son projet, son management, ou tout simplement si on ne s’entend pas avec les personnes avec qui l’on partage son quotidien. Mais de mon point de vue, l’épanouissement professionnel vient de ce que l’on accomplit collectivement, au-delà de l’estime (ou de l’amitié) que l’on peut porter aux personnes avec qui l’on travaille. Nous en parlions encore récemment avec les équipes de TBWA\Corporate ( Christel Jacolot , Alice Janson , Pauline ELFASSY …) qui ont piloté avec moi la communication du changement de nom de l’entreprise Plastic Omnium, devenue OPmobility en début de cette année : rien n’est plus jubilatoire que de réussir des choses nouvelles, ambitieuses que l’on n’aurait jamais pu faire seul, et qui vont au-delà de ce que l’on croyait possible d’accomplir. Ce sont ces « premières fois » qui nous transforment, et nous permettent d’explorer de nouveaux territoires et de cultiver notre envie insatiable d’apprendre. Car le plaisir d’apprendre est infini. Et la nouvelle génération a, selon moi, raison de placer le critère « Qu’ai-je appris cette semaine ou ce mois-ci ? » devant tous les autres critères de motivation au travail. La principale raison de ma fidélité au groupe TBWA tient donc au fait qu’il m’a permis, et me permet encore, d’apprendre tous les jours, sur de multiples sujets (ce qui est le privilège des métiers de conseil en entreprise), et de connaitre encore la jubilation des premières fois, au croisement de mes passions personnelles et de mes passions professionnelles. C’est pourquoi je vous propose une lecture de mes trente dernières années au travers de cinq « premières fois » qui m’ont permis d’explorer plus loin mon propre océan bleu, tout en en faisant profiter mon entreprise. L’occasion pour moi de remercier au passage quelques-unes des personnes clés qui ont été déterminantes dans mon parcours. Bien sûr, les dirigeants du groupe qui m’ont accordé leur confiance, à l’origine Jean-Marie Dru et Marie-Catherine Dupuy, puis Denis Streiff et Troy Ruhanen , mais aussi tous les managers français et internationaux du groupe TBWA avec qui j’ai toujours autant de plaisir à travailler. Je ne peux les citer tous, mais une mention spéciale s'impose pour celles et ceux qui sont sur la voie des 30 ans d'ancienneté en France puisqu'ils nous ont rejoint depuis plus de vingt ans, comme Anne Vincent , Jean-Marie Prenaud , Vincent Garel , Benoît Vacher , Jean-David Sichel , Isabelle Jacquot , Alain SIVAN , Antoine Lesec , Nicolas Couagnon , Ewan Veitch , Maxime Boiron , Frédéric Elkoubi , Philippe GOURE , Catherine Michaud , Catherine Caussade , Marie-Christine DARIDE ...
Voici donc une tentative de rétrospective de mes 30 ans chez TBWA autour de cinq « premières fois », que j’ai sélectionnées pour vous, et qui ont été particulièrement riches d'enseignements.
1 • PASSION POUR LES NOUVELLES TECHNOLOGIES : MON PREMIER SITE WEB (1995).
Lorsque j’ai quitté CLM/BBDO en 1994, un peu plus d’un an après le décès de son fondateur charismatique, Philippe Michel, j’envisageais d’écrire un livre sur les nouvelles technologies et la manière dont elles allaient transformer la communication. CLM/BBDO était l’agence d’Apple en Europe, et nous étions à l’avènement de l’ère digitale avec ce que nous appelions « le multimédia » et les balbutiements d’internet. Il se trouve que je ressemblais un peu physiquement à Bill Gates (cf photo ci-dessus), au point que les collaborateurs de CLM/BBDO m’avaient dédicacé un tirage photo de Bill Gates en couverture du magazine LE POINT lors de mon pot de départ avec tous leurs messages d’adieux. J’intègre BDDP en Novembre 1994 en tant que co-directeur général, avec Natalie Rastoin , de l’agence de publicité BDDP Conseil (qui s’appelle aujourd’hui TBWA\Paris), avec une réputation de geek, d’autant plus que j’avais demandé à disposer d’un Newton de fonction, cet appareil ancêtre de l’Ipad qui fut le plus grand échec commercial d’Apple, avec lequel je me promenais partout dans l’agence. Je me souviendrai toute ma vie d’avoir convaincu Jean-Marie Dru de renoncer aux paper boards écrits à la main et aux « transparents » pour les pitchs, en migrant sur une projection des présentations depuis nos ordinateurs, comme nous le faisions dans mon agence précédente. Mon premier pitch fut un fiasco technique car le barco tomba en panne à la troisième seconde de présentation, même si ce fut finalement une compétition victorieuse. L’un de mes grands clients préférés, à l’époque, était France Telecom pour qui j’eus la charge de campagnes mémorables pour quelques produits aujourd’hui disparus : l’incroyable « Bi-Bop », le balbutiant Itinéris (« Radiocom 2000 - Ne quittez pas … »), ou le pager « Tatoo » , à qui notre campagne signée « Votre tribu garde le contact avec vous » valut un prix Effie. Une efficacité publicitaire hors-norme pour un produit qui ne pouvait transmettre … que des chiffres (alors que les concurrents Tam Tam et Kobby envoyaient aussi des messages écrits en toutes lettres). Nous sommes même allés jusqu’à produire une très belle campagne pour la relance du Minitel, que vous n’avez jamais vue, car elle a été stoppée quelques semaines avant sa publication par le discours prononcé par le premier ministre Lionel Jospin à Hourtin, dans lequel il affirmait que le minitel ne devait pas freiner le développement d’internet en France …
C’est durant cette période que j’ai eu la chance de participer à la création et à la production de l’un des tout premiers sites web de contenu de marque pour Virgin Megastore, qui fit l’objet d’un bel article dans le journal Libération, signé du journaliste Frederic Filloux , que je recrutais un peu plus tard comme directeur du multimédia de BDDP, avant qu’il ne retourne à ses amours journalistiques. Un site incroyablement riche et ambitieux, prélude à un autre superbe projet, le Virgin Netport, qui proposait à Virgin de devenir un fournisseur d’accès en offrant une homepage à chacun avec un mur d’information que nous avions appelé un « wall ». Et ce, dix ans avant l’apparition de Facebook ! Un projet que Virgin n’a finalement pas voulu poursuivre pour se concentrer sur ses activités de distribution physique de produits culturels… Au travers de ces succès et de ces échecs, j'ai appris à toujours chercher à voir les bons côtés de la technologie, tout en étant conscient de ses risques et limites. Ma technophilie sera ultérieurement à l’origine de mon grand intérêt pour les réseaux sociaux, capables du meilleur comme du pire, et pour les développements de l'IA aujourd’hui qui ne présentent pas moins de risques que d'opportunités … Mais, pour reprendre une logique chronologique, mon évolution de carrière à l’époque ne doit rien à la technologie. Elle s’est faite, comme toujours, sur un facteur humain. Lorsque Natalie Rastoin avec qui j’ai adoré travailler à la tête de BDDP Conseil est partie chez Ogilvy pour accélérer sa carrière internationale, le Groupe BDDP m’a donné l’opportunité de répondre à mon envie d’entreprendre, en me permettant de créer l’agence BDDP&Fils en janvier 1998. Une autre première fois, particulièrement formatrice et structurante ...
2 • PASSION POUR LA CRÉATION : MON PREMIER DOUBLÉ LION D’OR /PRIX EFFIE (2000).
Pour assurer sa croissance, le groupe BDDP avait besoin d’une deuxième agence de pub afin de gérer les potentiels conflits d’intérêts entre clients co-occurrents. Et l’idée de créer une agence me titillait quelque peu. Mais c’est en fait le risque de voir partir Olivier Altmann chez Y&R (pour succéder au génial Bruno Le Moult décédé accidentellement en juin 1997), qui m’a valu de proposer à Jean-Marie Dru la création de BDDP&Fils avec deux autres associés, Olivier, en tant que directeur de la création et Valérie Hénaff en tant que directrice de la stratégie. Nous avons opéré un spin off de BDDP, et sommes allés nous installer à 900 mètres de la maison mère, au 5 bis Rue Mahias, à Boulogne Billancourt, avec 23 personnes et sept clients qui avaient accepté de prendre le risque de nous suivre, dont Pernod Ricard, France Telecom, la Caisse d'Epargne et l’Aerospatiale qui ne s’appelait pas encore Airbus. Nous avons très vite remporté des compétitions visibles comme Air Liberté (qui s’est illustré par une campagne très créative primée aux Cannes Lions), ou Microsoft France, mais aussi pour une toute petite marque qui avait très peu de moyens : les capotes MANIX, pour qui nous avons accompli un travail incroyable. Notre volonté était de démontrer que la création audacieuse était aussi la plus efficace. Et nous avons produit le film ci-dessous (fruit du talent créatif de Bruno delhomme et damien bellon , et à l’impressionnante ténacité commerciale de Florent Sallard ).
Ce film intitulé "L'empreinte" (ci-dessus) fut le premier de l’histoire de la publicité, à ma connaissance, à obtenir à la fois, un Lion d’or au Festival des Cannes Lions de la publicité, mais aussi un prix EFFIE, fondé sur la performance des campagnes, la même année, preuve de son efficacité immédiate. Jusqu’alors, les prix créatifs étaient attribués à des publicités indépendamment de leur efficacité, et les prix Effie étaient souvent attribués à des campagnes efficaces par les moyens mis en œuvre, mais pas toujours remarquables en termes de création publicitaire. Aujourd’hui, création et efficacité vont davantage de pair : le festival Cannes Lions a intégré une catégorie efficacité, et les prix Effies sont souvent le fruit de campagnes très créatives. TBWA/Paris accumulera plus tard, en particulier sous l’impulsion d’Erik Vervrogen et d’Arthur Sadoun, de très nombreux prix à Cannes (trois fois agence de l’année consécutivement) et aux prix Effies, et c’est toujours le cas depuis que Benjamin marchal et Faustin Claverie ont la charge de la création de l’agence TBWA\Paris, présidée par Guillaume Pannaud. Mais je dois dire que cette première de Manix (qui fut suivie d’une autre campagne très drôle et très efficace que vous pouvez voir ci-dessous, , reste pour moi l’une des plus belles satisfactions de ma carrière de publicitaire, me confortant définitivement dans la conviction que l’idée audacieuse paie.
BDDP&FILS a été une formidable aventure humaine, où se sont épanouis les meilleurs talents créatifs de leur génération (Poke Robin de Lestrade , damien bellon , Bruno delhomme , Rémy Tricot , Olivier Couradjut , Olivier Camensuli , xavier beauregard , Jorge Carreño , Eric Helias , Thierry Albert , Caroline de Vibraye , Andrea Leupold , Laurent Duvoux …), mais aussi les talents stratégiques ( christian baujard , Marco de la Fuente …), les talents de la prod ( Sylvie Etchémaïté , Christine Bouffort , Géraldine FAU , Erika Lausmann ...), du département communication ( Cécile Hellouin de Menibus , Delphine Schaack ) et les talents commerciaux à l’exemple d' Emmanuel Ferry , Irache Martinez , Amandine Dubessay , Alban Callet , Mathieu Chevalier , Ilonka van Gerven , Charlotte Deraison , VIRGINIE MATIAS , Gregoire Champetier qui fit une belle carrière hors pub chez McDonald’s, Accor et Eurodisney, ou Sophie Ebrard qui est devenue aujourd’hui une photographe internationalement reconnue (voir son portfolio ci-dessous).
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3 • PASSION POUR LA COMMUNICATION : MA PREMIÈRE CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE (2012).
Cédant les rênes de BDDP&Fils à Olivier Altmann, avant que l’agence ne change de nom pour devenir ICI BARBES (sous la direction de François Blachere ), puis LES PRÉSIDENTS, (sous la direction de Marco de la Fuente ), j’ai été nommé vice- Président du groupe TBWA\France en 2002, puis Président en 2004. Un groupe composé alors de 1300 personnes et de 13 agences dont certaines portaient le nom TBWA et d’autres non (comme Auditoire). Il me faudrait écrire un livre de souvenirs entier, pour vous raconter ces 9 années intenses à la tête de ce qui est encore aujourd’hui la plus grosse unité du groupe TBWA dans le monde après les Etats-Unis. La fusion entre BDDP et TBWA en 1998 ayant permis de réussir l’internationalisation d’un groupe ultra-créatif, à l’exemple de l’agence Chiat Day à Los Angeles, Hunt Lascaris en Afrique du Sud, ou TBWA\Hakuhodo au Japon, au service de grands clients mondiaux comme Apple, Nissan ou McDonald’s, Sony Playstation, mais aussi de grandes entreprises françaises à vocation internationale comme Michelin ou Pernod Ricard, ou plus locales comme Cetelem ou Système U. L’agence de publicité étant en de très bonnes mains (Arthur Sadoun puis Guillaume Pannaud après le départ d’Arthur), mon rôle était surtout de contribuer à développer le groupe de communication sur tous les autres métiers et à maximiser les synergies, ce qui m’a appris à m’intéresser à toutes les facettes de la communication, du design à la production en passant par la communication corporate, médicale ou digitale. Une époque où, avec Gerard Cicurel et Pascal Mariani , nous avons eu les moyens de créer ou d’acquérir les activités qui manquaient au groupe en France pour lui permettre d’être présent sur tous les secteurs d’activité et de consolider sa troisième place en France derrière Publicis et Havas. C’est ce savoir-faire d’orchestration de tous les moyens autour d’une idée de communication, bien au-delà de la publicité, qui m’a permis de vivre ce que l’on peut appeler un « torture test » communicationnel, en pilotant la conception et la production d’une campagne électorale présidentielle dont vous vous souvenez probablement du slogan « Le changement, c’est maintenant ».
J’avais découvert la communication politique dans les coulisses de la campagne de Lionel Jospin en 2002. Bien que n’étant pas directement en charge de cette campagne pilotée par Jacques Seguela et Stephane Fouks, j’étais intervenu bénévolement, aux cotés de Michèle Sabban , Nicole Baldet et Marie-France Lavarini , pour tenter de créer un Gender Gap au profit de Lionel Jospin, en capitalisant sur les actions efficaces qu’il avait mené en faveur des femmes durant son mandat de premier ministre. Ce gender gap pour Lionel Jospin a bien eu lieu au moment du vote, mais ce sont les voix des hommes qui lui ont manqué pour arriver au deuxième tour de l’élection ! Deux ans plus tard, en 2004, j’ai eu l’occasion, avec notre unité de consulting TBWA\Connect (pilotée par Lyoko Miyoshi ) de produire une campagne électorale gagnante aux Européennes sur le thème de l’Europe sociale. C’est la raison pour laquelle j'ai été appelé en 2011 pour donner un coup de main communicationnel pour aider François Hollande à gagner la primaire face à Martine Aubry, puis pour piloter la campagne présidentielle que j’ai conduite, en liaison directe avec Manuel Valls, Pierre Moscovici et Stéphane Le Foll, avec une petite équipe extraordinairement soudée : François Blachere , Marco de la Fuente , et Valérie Lecasble . De l’étude des sondages à la définition du slogan, de la production des films de campagne à celle de l’hymne « Le changement, c’est maintenant » utilisé dans les meetings (en cours d’écoute sur la photo ci-dessus), de l’édition du programme (qui a failli ne pas être livré à temps pour la conférence de presse) à la préparation du meeting de lancement au Bourget, en passant par les réunions du dimanche soir en petit comité au domicile du candidat, je ne vous cache pas que cette période d’un an, de juin 2011 à mai 2012 a été une des plus belles aventures professionnelles de ma vie. J’y ai en particulier appris l’importance de la bonne gestion de la temporalité pour réussir une campagne de communication. Une campagne électorale vous fait vivre en quelques mois ce que vous vivez d’habitude en quelques années et vous apprend à garder le cap stratégique tout en réagissant en temps réel à un environnement incroyablement mouvant. Ce savoir-faire de mon expérience de communication politique m’est encore très utile aujourd’hui pour accompagner les dirigeants d’entreprise dans un environnement particulièrement agité…
4 • PASSION POUR L’INTERNATIONAL : MA PREMIÈRE EXPATRIATION (2018).
Lorsque je passe le témoin de la présidence du groupe France à Guillaume Pannaud en janvier 2013, c’est pour prendre des fonctions plus internationales en tant que Vice-Président de TBWA\Europe, puis de TBWA\Worldwide qui m’ont amené à beaucoup voyager, Dans les souvenir les plus marquants de mes voyages professionnels, il y a la rencontre avec Steve Jobs et Franck Gehry lors d’un séminaire épique à Los Angeles, ou un diner improbable à Tokyo avec le patron d’un client qui ne parlait pas anglais et dont les blagues étaient traduites en différé par sa traductrice, en passant par le pilotage d’une équipe implantée à Doha pour la Qatar Foundation. Je continue d’avoir de nombreux meetings internationaux aujourd’hui, en particulier dans mes missions mondiales concernant les sujets d’Environmental sustainability, dont je suis responsable pour TBWA\Worldwide, mais ils se font tous par Teams, ce qui est mieux pour mon bilan carbone. Mais je dois avouer que la relation directe sur le terrain me manque singulièrement !
C’est pourquoi je remercie Troy Ruhanen , CEO de TBWA\Worldwide, d’avoir pensé à moi quand il a eu besoin d’envoyer un manager, en intérim de la présidente de TBWA\Toronto qui devait s’absenter quelques mois, pour aider notre agence locale. J’ai eu la chance d’y vivre un moment extraordinaire, aux côtés du directeur général de l’agence, David Toto , qui avait déjà travaillé avec moi chez BDDP dans les années 90, et qui m’a fait découvrir une ville, Toronto, un pays, le Canada et des gens extraordinairement accueillants. Ce fut certes une courte expatriation, mais un de mes plus beaux souvenirs professionnels hors de France. L’international, c’est encore mieux quand on le vit sur place !
5 • PASSION POUR LE PARTAGE DES IDÉES : MON PREMIER LIVRE RÉÉDITÉ (2022).
Enrichi par mon expérience professionnelle, mais aussi par mon enseignement à Sciences Po en tant que professeur affilié, enseignant le cours sur la marque depuis 2007 en formation initiale, et dirigeant de l’Executive Master Communication jusqu’en 2024, j’ai eu envie d’écrire un livre sur ce qui fait l’essence de mon métier : l’idée. Non pas un livre sur la manière dont les idées naissent, mais un livre sur la manière dont les idées se propagent : comment les idées deviennent idéologies. Pourquoi de mauvaises idées aboutissent alors que de bonnes idées ne marchent pas. Cette réflexion a débouché, dans la douleur de l’écriture matinale pendant plusieurs congés annuels, à une première version du livre l’Idée qui tue, publiée en 2009, accompagné d’un blog « L’idée qui tue », qui fut actif de 2009 à 2019 avec plus d’un million de visiteurs uniques cumulés.
J’ai été ravi que mon éditeur (Les Editions Eyrolles) me propose d’en republier une version actualisée et enrichie, qui est sortie en novembre 2022. J’y ai ajouté un chapitre qui me tient particulièrement à cœur, et qui est le fruit de la practice LiveBosses d’accompagnements dirigeants que je pilote aujourd’hui en tant que Chairman de l’agence TBWA\Corporate. Profitant de ma connaissance concrète de LinkedIn depuis que ce réseau m’a proposé de faire partie des tout premiers français de son programme influenceur en 2012, je travaille avec de nombreux dirigeants français et internationaux sur leur plate-forme de marque personnelle, qui croise l’intérêt de leur entreprise avec leurs passions professionnelles. Cette pratique est à l’origine du chapitre « L’idée qui vous guide » écrit pour la version 2022 de mon livre, qui vise à aider chacune et chacun à trouver son Ikigaï (cliquer ici). Je crois avoir trouvé le mien, et c’est la raison pour laquelle je me suis lancé en juin 2023, dans l’écriture de la newsletter hebdomadaire, dont vous êtes en train de lire le 75ème opus.
ACCUEILLIR L’INATTENDU.
Si vous avez lu cet article jusqu’ici, je pense que vous comprenez mieux maintenant les secrets d’une fidélité à un groupe qui m’a autant apporté, et qui m’a permis de vivre tant de belles expériences professionnelles et personnelles nouvelles. J’aurais aussi pu vous parler d’autres passions et d’autres premières fois, en particulier pour les sujets d’intérêt général et les grandes causes, avec quelques-uns de mes engagements associatifs comme Connect Lab (association d’aide à l’emploi des seniors des métiers de la communication) ou Nouvelle Cour (association d’aide à l’insertion des jeunes des quartiers dans les métiers de la communication), deux associations parrainés par TBWA, ou ma contribution à l’AACC (le syndicat professionnel des agences en France) autrefois, et l’EACA (Association européenne des agences conseil en communication) aujourd’hui, en particulier sur les sujets de transition environnementale (voir cet article). Toutes ces opportunités se sont présentées à moi dans une logique naturelle, en conjonction avec mes activités professionnelles chez TBWA. En ligne avec ce que décrit Jean-Marie Dru dans son tout nouveau livre « Les canards majuscules » (dont je vous parlerai bientôt dans ma newsletter), lorsqu’il écrit : « Ce livre raconte mes hasards heureux. Tout m’a étonné. Rien n’était prévu. Ni les doutes, ni les espoirs, ni les échecs, ni les succès. Je ne m’attendais en rien à ce que l’avenir me réservait. La vie est une suite d’inattendus ». Je ne peux que vous souhaiter, à toutes et à tous, beaucoup de belles « premières fois » qui conjuguent vos passions personnelles avec vos enjeux professionnels dans l’entreprise qui est la vôtre aujourd’hui. A moins que vous ne choisissiez de rejoindre TBWA. Mais vous voilà désormais informé, on sait quand on y rentre, mais on ne sait pas quand on en sort ! Sans compter que le temps y passe très vite, peut-être même un peu trop vite. Je compte bien avoir l’occasion d’y vivre encore quelques belles premières fois, et je regrette de ne pouvoir vous en dire plus sur certains projets en cours que vous découvrirez bientôt. Je profite de cet anniversaire pour remercier toutes celles et ceux que je n'ai pas pu citer (comme mes formidables assistantes Susanna Lie-Taschler et Nataliya Mauroux ), et avec qui j’ai bossé depuis 30 ans, et même avant, lors de mes premières expériences professionnelles dont je parle dans le podcast ci-dessous.
Et je vous donne rendez-vous dans dix ans pour l'article anniversaire de mes 40 ans d’ancienneté, qui ne manquera pas d’intégrer les enseignements de mes prochaines premières fois les plus marquantes !
Être aux côtés de ceux qui osent et qui risquent
1 sem.Comment ai-je pu rater cette newsletter du 1811 ??! Joyeux anniversaire avec beaucoup de retard Nicolas, mais toujours avec autant d’enthousiasme à te lire !
CEO chez Les Fées Existent
1 moisMais 30 ans après, tu ressembles toujours à Bill Gates non? 🤔
Conseil stratégies de communication
1 moisTellement d’accord
Strategic Advisor and Consultant, International Marketing and Communications.
1 moisMeric Nicolas pour ton récit personnel au fil de ces 3O années. Je me rappelle de toi chez CLM qui au fond me donnait l’impression comme je ne t’ai pas connu plus tôt d'être ta première fois tant Philippe Michel était inspirant et capable de faire tout ressentir d’un regard neuf. Très belles toutes tes premières fois depuis. La magie de ce métier comme tu le décris si bien est qu’il garde l’excitation d’éternels commencements sans même devoir nécessairement changer de décor comme tu l’as prouvé. Tu as eu raison :-)
Former president Juniper Park \ TBWA, Effie Canada Agency of the Year 2021, Top 3 Agency Good Report 2022
1 moisHappy Anniversary, Nicolas! Lire la liste de tes premieres fois sur ces 30 dernières années, m'a fait revivre de supers moments partagés à Paris ou Toronto, et me rappeler de tant de belles choses observées avec admiration ! Félicitations!!!