Et si les DSI reprenaient (enfin) la main sur leur réseau!
La transformation digitale n'est pas possible sans un réseau adapté

Et si les DSI reprenaient (enfin) la main sur leur réseau!

Les directeurs des systèmes d’informations ont désormais la possibilité de réduire les frais télécoms tout en améliorant les performances et la sécurité des applications métier grâce à la technologie SD WAN. Certains se jettent à l’eau mais encore beaucoup sont frileux à l’idée de se lancer.

« Si les promesses sont réelles, pourquoi toutes les DSI n’ont pas encore migré ? » , me direz-vous. La raison principale ne serait-elle pas la peur de sortir de sa zone de confort ?

Explications :

Quand les KPI engendrent le bas débit !

Dans une architecture classique, un système d’information d’entreprise est connecté par un réseau privé de type MPLS. Cette technologie rend de très bons services et les opérateurs télécoms offrent des garanties financières en cas d’indisponibilité prolongée mais son cout est très élevé et avec des délais de livraison pouvant aller jusqu’à plusieurs mois, délais incompatibles avec le besoin d’agilité et de réactivité d’une entreprise. Dans cette architecture, l’accès à internet est centralisé et sécurisé dans le centre de données de l’entreprise. Cette approche faisait sens lorsque les applications métier étaient hébergées au sein de l’entreprise et qu’il était difficile de sécuriser internet. L’entreprise avait la certitude d’avoir un réseau étanche difficile à pénétrer pour une personne malveillante.

Désormais, les applications métier étant de plus en plus hébergées en dehors de l’entreprise, dans le cloud public, privé ou sous forme de SaaS, les utilisateurs doivent passer par Internet pour accéder à leurs outils de travail. Face à ce changement, les architectures réseaux classiques ne sont plus adaptées. En effet, on comprend aisément qu’un utilisateur en Thaïlande obligé de passer par un centre de données en France pour utiliser une application hébergée en Inde obtienne des temps de réponse insatisfaisants. Cela engendre de la frustration des utilisateurs et de la perte de productivité.

Le multi, la meilleure des garanties !

Il est donc nécessaire de repenser l’architecture classique et la faire évoluer vers une solution plus adaptée à la transformation numérique des entreprises. C’est là que le SD WAN intervient. En permettant aux sites distants de l‘entreprise de bénéficier d’accès internet locaux (et low cost !), le SD WAN améliore la performances des applications et réduit les frais télécoms.

De plus, le SD WAN permet de s’affranchir des opérateurs ou du mode de connexion utilisé pour créer un réseau homogène et sécurisé. C‘est la digitalisation du réseau ou l’ « UBERisation » des opérateurs télécoms. En bref, une entreprise faisant une fusion/acquisition va pouvoir intégrer rapidement et simplement la nouvelle entité dans le réseau du groupe car peu importe le tuyau utilisé pour connecter des sites entre eux (ADSL, FTTH, 4G, MPLS, satellite etc) ou l’opérateur qui fournit ces liens, la couche d’intelligence logicielle SD WAN va se positionner au-dessus pour créer une cohérence et choisir dynamiquement les meilleurs trajets pour connecter un utilisateur à une application.

Cela nous amène à un autre avantage du SD WAN qui est la garantie de disponibilité d’un site. Il n’est plus question qu’une usine ou une boutique ne puisse plus travailler car une pelleteuse municipale a coupé les câbles qui connecte le site. Le fait de multiplier les modes de connexion sur une filiale permet de garantir la continuité du business.

Pourquoi donc les DSI sont-ils encore hésitants à franchir le pas au vu de tous les bénéfices offerts par le SD WAN?

Pour les utilisateurs, agilité rime avec disponibilité !

Certains diront qu’il revient moins cher de gonfler la taille des tuyaux MPLS pour régler les problèmes de performance que de se lancer dans une migration SD WAN. A court terme, cela peut régler momentanément des problèmes de performance mais cette approche ne fait que reporter le problème aux années suivantes. Les besoins en bande passante ne faisant qu’augmenter de par les usages de plus en plus prépondérants du numérique dans l’entreprise. De plus, cela ne résout pas les problèmes de ralentissement des applications cloud, des délais de livraison trop longs qui pénalisent le business. Cela ne traite pas non plus le besoin de haute disponibilité d'un site qui ne peut plus se permettre d'avoir sa productivité et son chiffre d'affaires en berne lorsqu'un lien télécom tombe.

Par ailleurs, en ayant un réseau MPLS, le DSI sait qu’en cas d’indisponibilité d’un site, l’opérateur télécom va payer des pénalités, internet ne disposant pas de garanties similaires. Paradoxalement, ce sont les métiers qui vont subir les pertes d’exploitation liées à un incident réseau mais c’est le service informatique qui sera dédommagé !

Que vaut-il mieux privilégier ? le fait de récupérer une pénalité quand un site est indisponible (pénalité souvent inférieure aux pertes d’exploitation causées par l’incident), ou garantir que le site soit toujours disponible en utilisant des accès internet locaux ?

D’autant plus que cette « assurance » qu’offre le MPLS se paye a prix d’or alors que les accès internet grand public sont peu onéreux.

L’opérateur est mort, vive les opérateurs !

Le SD WAN étant un marché porteur, de nombreux constructeurs/éditeurs se sont lancés dans la bataille. Certains venant du monde du routage, d’autres de la sécurité ou du Wifi…Les DSI ont du mal à différencier les discours marketing des fonctionnalités réellement offertes. Cela freine l’adoption du SDWAN car certains préfèrent ne pas prendre de décision plutôt que de risquer de prendre la mauvaise.

Changer pour le SDWAN c’est également remettre en cause la place de l’opérateur télécom pour l’entreprise. En effet, le SD WAN est censé permettre de challenger les opérateurs et pouvoir faire du sourcing local du lien au meilleur rapport qualité/prix/délais de livraison. Il n’est donc plus question qu’un opérateur global dicte sa loi et ses prix. Cela implique une gestion différente des fournisseurs et du suivi des contrats et par conséquent une modification des méthodes de travail.

Par ailleurs, il est vrai que changer d’architecture pour une architecture SDWAN est un projet ambitieux et peu faire peur aux équipes. Il convient de bien identifier le réseau existant afin de définir la bonne architecture cible, de choisir le bon partenaire pour être accompagné et de convenir d’un plan de déploiement par étapes pour garantir le succès de la migration.

En conclusion, il est compréhensible que cette transition vers le SDWAN ne soit pas vue d’un bon œil par tous les DSI, toutefois ce changement sera inévitable dans les années à venir afin que l’entreprise puisse poursuivre une réelle transformation digitale. Celles qui le font dès maintenant prennent un avantage sur leurs concurrents.

Êtes-vous d’accord avec cette analyse ? Donnez-moi votre vision en commentaires.

PS : j’ai volontairement oublié certains bénéfices du SDWAN. Saurez-vous les retrouver ?

 

 

 

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