Et si l’herbe était vraiment plus verte ailleurs… ?
En 2018, il apparaît clairement comme étant rare qu’un salarié réalise toute sa carrière dans la même entreprise tel que ce fut le cas de nos parents et/ou grands-parents qui, eux, ne se posaient peut-être pas la même question « jardino-paysagère » !
En moyenne, selon l’INSEE, un actif entrant aujourd’hui sur le marché du travail changera entre 4 et 5 fois d’entreprise, c’est dire si la question se pose fréquemment!
Si elles sont au cœur de nos préoccupations de recruteurs, les raisons du changement de poste, notamment chez les cadres, restent bien-sûr variables d’un secteur, d’une région, d’une entreprise et d’un métier à un autre.
Tâchons néanmoins d’analyser les dénominateurs communs de ces nouveaux départs quand ils sont volontaires (ce qui est le cas de plus de 53% des salariés français).
Autrement appelés « pains » dans notre jargon anglicisé (mes excuses à Molière !), ces manques, frustrations ou insatisfactions sont généralement des vecteurs qui se cumulent et qui, à l’apparition d’une nouvelle perspective, provoquent ainsi le déclic.
Que ce soit par lassitude du quotidien, par frustration du manque de reconnaissance de la hiérarchie (financière ou pas d’ailleurs), par incompatibilité d’humeur avec les collègues de bureau, par divergence de point de vue sur la stratégie de l’entreprise,… : ces sentiments méritent toujours d’être interrogés objectivement.
En effet, si il y a une leçon professionnelle que je retiendrai toujours et que je vous partage volontiers, c’est bien celle qui revient à dire qu’il faut toujours changer de job « pour quelque chose » et jamais « contre » !
Il n’est malheureusement pas rare pour nous de recevoir en entretien des personnes mentionnant dans leur parcours une décision hâtive, une porte claquée sous le coup de l’émotion qui a débouché sur un choix bien mal avisé.
On est d’ailleurs en droit de penser qu’il est en partie de la responsabilité du recruteur (interne ou prestataire) de savoir identifier ces signaux et d’avoir un rôle de conseil objectif auprès des candidats afin de limiter ces accidents de parcours qui sont dommageables pour tous.
Parmi les plus fréquemment citées, la principale raison évoquée reste l’intérêt du poste qui incitait 67% des cadres à changer d’entreprise en 2017.
Autrefois perçue comme un manque de stabilité professionnelle, une carrière professionnelle composée d’une « expérience employeurs » variée est aujourd’hui perçue différemment sur le marché de l'emploi, notamment celui de l’IT et du digital.
Si tant est que les raisons évoquées soient structurées et réfléchies, ce type de candidat pourra désormais être perçu comme sainement ambitieux là où celui qui n’aura pas tenté l’aventure pourra être taxé, comble du comble, d’immobilisme par certains recruteurs.
Le thème étant de saison, le printemps laissant peu à peu place à un été ensoleillé, je vous laisse réfléchir sur le sujet et si cela vous tente d’en discuter : n’hésitez pas à nous contacter !
Technomancer / DevSecOps Magician
6 ans"On est d’ailleurs en droit de penser qu’il est en partie de la responsabilité du recruteur (interne ou prestataire) de savoir identifier ces signaux et d’avoir un rôle de conseil objectif auprès des candidats afin de limiter ces accidents de parcours qui sont dommageables pour tous." On est effectivement en droit de se l'imaginer, et même de l'attendre de la part des professionnels du recrutement, mais triste est de constater que c'est majoritairement très loin de la réalité. J'ai moi-même été davantage confronté à de la réticence prononcée, voire des moqueries, démontrant un manque cruel de professionnalisme, plutôt que des remarques constructives, une analyse critique rationnelle ou de la simple décence humaine. Tout ça ne fait qu'enfoncer le clou, et peut s'avérer être un réel frein à l'épanouissement des personnes dans le monde du travail, même si celles-ci se montrent assez braves pour oser prendre des risques. Au final, entre mettre son amour propre au panier et s'épanouir, le choix est vite fait pour beaucoup de gens. Ce qui me chagrine c'est qu'on y perd clairement au change. Certains vases cassés ne peuvent jamais être recollés. Merci pour ton article et ta vision, en tout cas :)
J'aide les entreprises et les institutions publiques à optimiser leurs recrutements. Je vous accompagne en coaching et bilan de compétences. Je vous forme sur les sujets liés aux ressources humaines en général.
6 ansMerci Florence pour cet article au coeur des préoccupations de nombre de nos candidats : " Est-ce trop tôt/tard pour changer d'employeur ?" est une question que beaucoup se posent !