Et si on méta-communiquait ?
Nous avons décidé, mon associée et moi-même de réorganiser notre espace de travail et de transformer notre pièce fourre-tout en salle d'attente.
Profitant de la trêve des confiseurs, je m'attelle à la tâche. Première étape : désencombrer cette pièce des archives, mensuels, fournitures et autres objets dont nous ne nous servons plus tels qu'un rétroprojecteur (si, si), une télé datant de la même époque, ...
Si ces derniers vont directement dans le coffre de ma voiture direction la déchetterie dès l’après-midi, je trie et réattribue à chacune d'entre nous ce qui lui appartient personnellement : "C'est bien à toi ça ? Je te le mets dans ton bureau ?". "Le stock de magazines sur lesquels tu as marqué "à trier" aussi ?".
Malgré l'accord verbal de mon associée, j'ai comme l'impression qu'il y a quelque chose qui coince.
Alors, je lui pose la question : "Je me trompe ou il a quelque chose qui ne va pas ?"
"Ce qui ne va pas, me dit-elle d'un ton agacé, c'est que tu m'imposes de faire les choses quand TU l'as décidé !"
Dans mon esprit, je n'impose rien. Je ne lui demande pas de venir m'aider, ni de changer un iota de son planning de la journée, alors ??? Je lui fais part de mon point de vue.
Et elle du sien (toujours agacée) : "Parce que me mettre tous les magazines à trier sous le nez, ça sous-entend que je dois le faire maintenant, ainsi que trouver de la place pour ces objets qui étaient très bien là où ils étaient. De toutes façons, nous n'avons pas de RDV ici avant le 3 janvier, c'est bon !".
"OK, lui dis-je, ce n'était pas mon intention. Je débarrasse cette pièce parce que nous avons convenu d'en faire une salle d'attente et je le fais aujourd'hui simplement parce que j'ai du temps. Loin de moi l'idée de t'imposer ce travail aujourd'hui même. Fais-le quand tu voudras bien sûr."
Et voilà, nous avons méta-communiqué ! C’est-à-dire que nous avons communiqué sur notre communication. J’ai tenu compte de son attitude plus que des mots que mon associée a prononcés. Ce qui a permis d’une part, à mon associée d’exprimer clairement comment elle vivait la situation et d’autre part à ce que moi aussi j’exprime clairement mes intentions.
Méta-communiquer est donc l’action qui consiste à prendre du recul par rapport au contenu de ce que nous échangeons à l’instant « T » pour observer notre relation, le contexte dans lequel nous échangeons et nos différents signes non-verbaux que nous émettons l’un envers l’autre.
Je vous recommande cet exercice. Il est excellent pour éviter les conflits, qui, comme chacun sait, se nourrissent des non-dits et en profitent pour grossir en sourdine.
Attention : Ne cherchez pas à avoir raison (ni l’un, ni l’autre). Expliquer seulement ce que vous vivez (ou ce que vous avez vécu, si vous revenez plus tard sur une situation).
Psychologue clinicienne et psychosociologue. Français, russe, anglais,
7 ansC'est votre vérité. Il faudrait entendre ce que pense votre associée de cet échange.
Conseil éditorial, contenus rédactionnels, formation, modération de conférences
8 ansJ'avais conscience de l'importance de méta-communiquer, même si l'appliquer n'est pas toujours facile. Aujourd'hui, je sais en plus comment ça se dit ! Merci Sylvie !
en reconversion professionnelle
8 ansfaut il déjà en avoir conscience !
Coach RNCP - Formatrice en efficacité Commerciale et créativité Relationnelle#concilier performance avec bien-être ! #Soft Skills#Assertivite#Ecoute active#Leadership#Gestion du stress#Gestion de conflits #Flow
8 ansÇa va sans le dire mais ça va mieux en le disant..Alors osons aller à la pêche aux ressentis pour lever ou desamorcer des malentendus...
Présidente MEDEF Essonne
8 ansExcellent ! Cela passe d'abord par la phase deconstruction pour aboutir à une nouvelle reconstruction ... vous pensez action difficile à mettre en place ? Non dans l'absolu mais les changements de pratique sont les plus durs et notamment la surveillance de soi pour casser ses réflexes. .. Ça se tente