Et si nous étions tous indépendants énergiquement ?

80% de la population vit en ville, si vous souhaitez être indépendant énergétiquement (seul ou en groupe), il vous faudra produire de l’électricité pour faire marcher tout ce qui concerne la maison ou l’appartement, de jour comme de nuit. Quel sera votre action pour l'environnement ?

Vous choisissez les panneaux solaires qui alimentent directement la maison ou des batteries. De jour les émissions de CO2 comptabilisés seront de 41gCO2/kwh et de nuit ils sont de 150gCO2/Kwh (1). En fait 90% des émissions sont réalisées au moment de la construction. Sans rentrer dans les détails de durée des jours et des capacités, on chauffe sa maison l’hiver et principalement lorsqu’il n’y a pas de soleil. La base pour chauffer est donc de 150gCO2/Kwh, ce qui est très proche d’une chaudière au gaz à condensation (160gCO2/kwh).

Au vu de ce constat, si vous cherchez à être indépendant énergétiquement il vaut mieux avoir une chaudière gaz à condensation alimenté par une citerne avec une « petite » batterie pour l’électricité (avec 150gCO2/kwh car on consomme plus l’hiver et lorsqu’on est présent).

Avec l’éolien qui n’est qu’à 11gCO2/Kwh, mais avec des mises en place de réseaux beaucoup plus importants (compter 30% de plus qu’actuellement), on est à 130gCO2/Kwh avec batteries (lorsqu’il n’y a pas de vent (2)). Ce chiffre ne représente pas un écart significatif vis-à-vis des chaudières à condensation si on prend les contraintes générées. On en est donc au même constat qu’avec du solaire.

Comparons cette indépendance à la situation actuelle. La moyenne hivernale d’EDF des émissions de GES est de 45gCO2/kwh électrique, qui tombe à moins de 13gCO2/kwh avec une pompe à chaleur (qui marche à l’électricité). Ceci s’explique par le type de production d’électricité et de chaleur mais aussi par une mise en commun des moyens de production à l’image des transports en commun ou individuels (3). 

A vous de choisir, mais vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas. Ne faire que de l’ENR augmentera significativement les GES pour la France, rendant totalement illusoire l’atteinte de nos objectifs. Abolir le gaz n’est pas forcément LA solution. Suivant la région il faudra aussi tenir compte de la canicule d’été et des mixtes électricité-gaz qui seront pertinents. Quant-au solaire, cela relève plus du gadget pour la planète dans les pays riches de nos contrées. Pour l’éolien, pourquoi pas 10% de la production (20 à 30Gw).

Les coûts n’ont pas été abordés mais même si l’électricité devient très chère (comprendre : si les taxes qui sont passés de 5% à 33% continuent à monter, et avec un +21% sur le prix de production soit +7% sur la facture) elle reste tout à fait compétitive avec une pompe à chaleur. 

                                                                                                                Yves 

(1) Les panneaux solaires ont une signature d’émission de gaz à effet de serre de 41gCO2/Kwh. Les seules batteries ont un ratio de l’ordre de 90gCO2/Kwh (base 1250 cycles de charge /décharge). Le rendement Solaire + batterie est de 70% (environ). A noter que 70% de l’énergie est produite l’été. Il faudra donc avec une surcapacité de production pour pouvoir bénéficier du peu de soleil hivernal.

 (2) Les éoliennes produisent plus et plus longtemps que les panneaux solaires, mais il faut compter une capacité plus importante car les interruptions peuvent durer plusieurs jours. Ce qui entraine une signature CO2 batteries un peu plus importante du fait d’une utilisation moins constante, 110gCO2/Kwh estimé. Les éoliennes produisent 2/3 d’énergie l’hiver et correspondent plus à l’utilisation de l’électricité qui est de 60% l’hiver.

 (3) Ces raisons font qu’il n’est pas intéressant d’avoir que de l’ENR car il faudrait multiplier par 5 ou 6 les puissances installées et les réseaux, auxquels il faut y ajouter des quantités très importantes de batteries. L’autre solution consiste à avoir quelques ENR et du gaz (Belgique, Allemagne), ce qui est équivalent au transfert technologique des batteries (90gCO2/Kwh) vers le gaz (420gCO2/kwh) mais avec une puissance installée que 2 fois la puissance nécessaire. Ce qui donne une moyenne de 275gCO2/Kwh (ce qui est probablement dans le même ordre de grandeur (200g ?) si on tient compte de tous les paramètres pour le couple ENR batteries). Dans ce cas, il est donc conseillé de chauffer les maisons au gaz (160gCO2/kwh) avec une super-isolation qui génère plus de 10tCO2/habitation (>30 ans pour le temps de retour).

 

 

 

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