Et si vous aussi, vous sautiez le pas ?

Je n'aurai jamais cru qu'un jour, j'irai où je voudrais. Je n'aurai jamais cru qu'un jour, je quitterai l'entreprise où toute ma vie professionnelle se situe, soit 11 ans. Je m'y voyais vieillir, évoluer. Je n'y étais pas foncièrement mal, j'avais un salaire tout à fait correct, un travail relativement intéressant, certains collègues avec qui j'imaginais vieillir également... Et puis, je l'ai fait. Cela a été facilité par des divergences de vision de plus en plus importantes, mais je l'ai quand même fait, de mon propre chef, sans contrainte. 

J'ai eu peur, et j'ai toujours peur, car la route n'est pas terminée. "Comment je vais faire si j'ai un pépin, sans CDI ? Et si ça ne marchait pas ? Et si... Et si... et si..." Mais je l'ai quand même fait. Alors, ce n'est peut-être pas la période où je suis la plus riche, ce n'est peut-être pas la période où j'achète des chaussures sans trop regarder le prix. Mais pour sûr, c'est la période où je me sens le plus vivante. Je n'ai jamais été aussi heureuse qu'aujourd'hui, où je me tourne vers un métier qui me passionne, où j'ai la chance de pouvoir regarder en arrière en me disant "tu as bien fait !", où j'ai la chance de me lever chaque jour avec le sourire en me demandant de quelle manière je vais pouvoir faire avancer ma petite entreprise. Ce n'est peut-être pas grand chose pour vous, mais pour moi, c'est énorme. Je ne savais pas que je pouvais avoir le courage de quitter mon travail. Je ne savais pas que je pourrai reprendre des études. Je ne savais pas non plus que je pouvais avoir un projet.

C'est parti d'un rêve, puis d'une idée, puis d'un peut-être, puis d'un pourquoi pas, puis d'un, "allez !" Et je voulais vous raconter à quel point on se sent bien lorsque l'on décide de s'écouter et de suivre la route que l'on veut, même si ce n'est pas la plus évidente, même si d'autres vous disent qu'à votre place, ils ne prendraient pas la même. Peu importe, vivons pour nous-mêmes !

Si j'avais dû mettre une note à cette ancienne vie, je pense que ça aurait été un 6/10. Pas suffisamment mauvaise pour me motiver rapidement. C'est comme si j'avais dû attendre que cette note baisse pour me décider. Comme si, tant qu'on n'est pas entièrement malheureux, ça ne valait pas la peine de changer quoi que ce soit.

Si d'autres personnes ont ce sentiment, je leur conseillerai de bien se poser la question : est-ce que vous voulez avoir mieux ? comment pourriez-vous y arriver ? Car nous sommes en très grande partie responsables de cette note. Ce n'est pas forcément uniquement l'environnement, les autres, le monde, c'est avant tout nous, la manière dont nous allons appréhender les choses, la manière dont nous allons composer avec les aléas, les choix que nous allons faire. Tout ce que nous maîtrisons, parfois sans même le savoir ou en l'ayant oublié. J'ai passé 6 ans à faire du coaching en interne, pensant très sincèrement que tout cela était vrai, puis oubliant au fur-et-à mesure que c'était également vrai... pour moi.

Alors ne nous oublions pas, allons au bout de nos idées. Faisons tout ce que nous pouvons pour être satisfaits, n'ayons pas peur de l'échec, ayons peur de ne même pas avoir tenté. Nous pouvons tous le faire. Nous pouvons tous, aussi altruistes que nous soyons, décider d'être un peu plus égoïste lorsque cela ne concerne que nous !

A bon entendeur !

Cyndie