Et si Wave ...
... déposait une demande d’agrément bancaire pour devenir une banque digitale à part entière. Elle gardera la même stratégie que sur son wallet. Elle financera à un taux supérieur à celui de son refinancement de 1% et étant une banque digitale, elle fera des économies subséquentes de coûts du fait de la réduction des coûts de structure tels que le personnel comparé aux banques classiques, les agences, les sièges et autres frais de structures connexes. Cela facilitera le financement des ménages et des entreprises mais également accentuera les flux monétaires entre les différents agents économiques et la société (Wave) créera un réseau ou un écosystème digital ou virtuel lui permettant de répliquer avec d’autres services connexes à l’image de Mpesa au Kenya qui est devenu une plateforme incontournable dans l’économie kenyane.
Du fait des coûts très bas, Wave se positionnera ainsi comme un des leviers et alternatif aux systèmes bancaires classiques avec un véritable business modèle et une stratégie axée sur la domination par les coûts qui répond amplement aux besoins des consommateurs ou clients de manière générale dans les pays en développement. Au niveau corporate, pour une meilleure gestion des risques, elle pourra demander des garanties supplémentaires de type caution personnelle et les autres types de suretés réelles classiques afin de se prémunir davantage des risques et externaliser la fonction juridique et recouvrement avec des cabinets ou sociétés réputées dans le domaine. Ainsi, de la même manière qu’elle a imposé son rythme à ses concurrents au Sénégal, ce sera la cas avec les banques classiques dont le modèle d’affaires et la stratégie retail comme corporate devrait être revue.
(Mes amis banquiers, nous pourrons échanger autour d’un déjeuner dans un restaurant de place en tout fairplay. Nous sommes frères et amis mais je fais aussi mon boulot de conseil).
En effet, le monde de demain sera totalement digital avec une réduction systématique des coûts, les ménages recherchent moins cher et adapté à leur commodité de vie. Les banques en Afrique ne suivent pas forcement le besoin des consommateurs entre services à améliorer (blocage de gap, lenteur dans la réception des cartes, services à la clientèle parfois défectueux) , lenteurs dans les traitements des dossiers, rigidité opérationnelle et conventionnelle etc.
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Bref, la configuration actuelle des SI, les process d’octroi de crédits, gestion des comptes des banques font appel à trop d’intervention manuelle, perte de temps, lenteurs, frustrations de clients, manque à gagner, perte de coût d’opportunité, services bancaires excessivement coûteux, moins de flexibilité dans l’octroi de crédit, les banques sont plus orientées PNB et résultats avec une gestion drastique du risque (effet de la règlementation Bâle 2 & 3), avec les coûts de structure élevés, elles ne se positionnent pas réellement ou pour nuancer ne jouent pas complètement leurs rôles de financement de l’économie du fait de la rigidité des process écartant de facto plus de 80% de l’économie informelle de son périmètre et champ d’impact. C’est là où à mon avis, Wave a toutes les cartes pour non seulement s’imposer et créer une nouvelle dynamique financière du fait de la facilité de son processus d’utilisation, son service de qualité et la flexibilité opérationnelle. Elle pourra également récupérer des parts de marché considérables des banques actuelles et s’immerger sur un terrain sur lequel les institutions de microfinance qui devaient être une contre balance des banques ont du mal à tirer leur épingle du jeu, du fait de la cherté de leurs services et du niveau de qualité des services.
En définitive, cette contribution est une réflexion non formelle mais plutôt ouverte à la critique et à l'amélioration pour une entreprise qui même si elle n’est pas africaine, comprend les besoins des populations et s’y active plutôt que d’autres dans une logique purement mercantiliste ne font que renchérir les prix au détriment de la population.
Une concurrence saine n’est que l’impulsion des meilleures stratégies pour le bonheur des populations. Bon vent Wave en espérant vous voir plus grand et que nous puissions y investir.
Senior consultant for banks and SMEs
3 ansMerci pour votre réflexion, M. Thiam. Très intéressant ce que vous dites. Au risque de vous décevoir, le dispositif réglementaire actuel ne permet pas la création d'une banque qui ne serait que digitale. Par contre, avec son agrément de banque universelle, Wave pourra développer sa stratégie d'offre digitale. Avec son lot de charges d'exploitation dans un premier temps.
Architecte Solutions, Consultant Java
3 ansBravo Manizor. Kudos. Wave est juste un exemple pour appuyer ta réflexion mais si je changeais simplement le mot wave par un nom qui représente une toute nouvelle entreprise la réflexion serait aussi pertinente. C’est pour dire que le sujet abordé fait à la fois ressortir les problèmes courants de nos banques et apporte des solutions pour y remédier. Et donc une simple implémentation va bouleverser ce secteur que ce soit avec wave ou avec un polytechnicien entrepreneur ambitieux 😂.
PhD C Capital Markets | Economist | Markets and Financial Analyst / Fintech / FX / Derivatives
3 ansEn termes simples dites à wave de faire comme Orange banque en Côte d'Ivoire. Tioye bi diex Je me demande est-ce que Bale 3 est respecté au Sénégal et ou UEMOA même ?