Etre leader, ce n’est pas vouloir briller, c’est vouloir éclairer !

C’est aussi se réjouir de voir briller l’autre.

En formation, je compare souvent les rôles de leader et de parent. Non pas que je considère qu’un leader doit « paterner » ou materner (tiens, le fait que l’un des deux termes n’existe pas dans la langue française et doive être mis entre guillemets n’est-il pas significatif du sexisme latent ?).

Il me semble toutefois que leader et parent visent des choses assez semblables : l’autonomie et le développement de celles et ceux qui les entourent. Et non, je n’oublie pas que les uns sont des adultes et les autres des enfants …

L’un des objectifs du leader devrait donc être d’accroître continuellement l’autonomie et les capacités des membres de son équipe et de le faire avec (j’ose) amour et bienveillance… mais pas sans exigence. Car non, exigence et bienveillance ne sont en rien incompatibles et la posture qui les rassemble me semble elle aussi susceptible d'unir parents et leaders sous une même bannière.

Que penseriez-vous d’un parent qui s’approprie les succès de ses enfants, qui les étouffe pour montrer combien il leur est supérieur, qui les freine et étrangle leurs initiatives, leurs envies, qui moque leurs échecs ou les juge de manière impitoyable ?

Quel parent serait-ce que celui qui écrase au lieu d’élever ?

Il en va à mes yeux de même du chef… Qui doit faire la courte échelle aux membres de son équipe, leur dire combien il croit en eux et combien il est fier de leur travail, qui doit leur offrir des occasions de se mettre en évidence en se glissant à ce moment dans l’ombre, qui doit susciter l’audace et l’encourager tout en endossant la coresponsabilité d’un éventuel échec en prenant le temps d’aider à le digérer et à en tirer des enseignements, qui doit comprendre que, comme ses enfants, les membres de son équipe sont différents et qu’ils ont le droit d’avoir des aspirations, des rythmes et des possibles différents, tous valorisés, qui doit se rappeler constamment que ce sont des adultes responsables qu’il serait sot de considérer autrement…

Heureuses et heureux celles et ceux qui ont un chef qui éclaire au lieu de briller, un chef qui se réjouit de voir briller ceux qu’il éclaire … sans en prendre ombrage… un phare qui les guide et non un éclairage de mirador qui cherche la faute et emprisonne…