European Mobility Week
La troisième semaine de septembre cette année était consacrée à la mobilité. De Landerneau à Tartu, depuis les rives de la mer noire jusqu’aux confins des fjords norvégiens, les initiatives se sont multipliées dans le but d’améliorer la santé publique et la qualité de vie via l’utilisation de moyens de transports propres et durables. L’ubiquité était le don à exercer cette semaine. A défaut, Bartle participait à l’ITS de Copenhague, Innotrans à Berlin, Move In Saclay et Aux journées des nouvelles mobilités en région parisienne ; voici ce qui s’y est passé !
En premier lieu il convient de constater la forte présence des acteurs traditionnels du secteur du transport. Ils ne sont pas venus en observateurs mais proposer des solutions concrètes les positionnant comme véritables initiateurs de tendances. Le sujet est donc à prendre au sérieux dans un contexte de quatrième révolution industrielle. Ainsi le premier vol électrique a eu lieu à Oslo au mois de juin 2018. L’ambition du pays scandinave est de devenir le leader mondial du transport aérien électrique, ce qui augmente la rentabilité des avions, en appliquant cette technologie à tous les vols intérieurs d’ici à 2040.
La technologie n’est plus un frein aux mutations à venir et les innovations proposées lors des différents évènements présentaient un degré d’aboutissement certain. Alstom a signé la vente de 14 rames de trains « Coradia iLint » à hydrogène en Basse Saxe, la mise en service a eu lieu le 16 septembre dernier. Le jeudi suivant Bombardier inaugurait à Hennigsdorf près de Berlin, un train fonctionnant sur batteries, libre de toute ligne électrifiée. D’autre part, les synergies permettent aux industries d’appliquer des systèmes complexes au transport. Thalès peut contribuer à de futurs trains autonomes ou infrastructures en capteurs (radars, lidar) et outils de navigation (GPS, Galileo), technologies développées à l’origine pour la défense.
L’infrastructure routière est également en effervescence où Colas s’allie à la technologie de startups comme Flowell pour créer des routes modulables grâce à l’usage de LED. Sur le bitume, Kéolis présentait son service à Copenhague opérant des navettes autonomes entre la station de métro et le Bella Center, lieu où se déroulait le 25e « Intelligent Transport System » du 17 au 21 septembre dernier. Ces véhicules connectés, autonomes et électriques se multiplient dans les centres urbains comme à la Défense ou à Lyon soient 275000 personnes transportées dans le monde depuis 2016. Si le niveau technologique atteint est convaincant, les participants pragmatiques s’interrogent; « la connectivité induit-elle une amélioration du niveau de vie ? », « A-t-on besoin de voitures autonomes ? », « la ville intelligente s’adresse-t-elle à ses habitants ou à ses technologies ? ».
Pour aller à la recherche des besoins des clients, il fallait se rendre… à Saclay ! MoveInSaclay est une communauté d’acteurs privés et publics regroupés autour d’un territoire ; Paris-Saclay. Supportée notamment par le think-tank Ouishare, l’Université Paris-Saclay et la Fabrique des mobilités, l’initiative met l’utilisateur au centre de ses réalisations. La notion de déplacement est considérée dans son ensemble intégrant les enjeux des parties prenantes ; villes, entreprises, universités, centres de recherches et surtout des usagers. Les solutions abordées peuvent directement pointer les zones péri-urbaines ou rurales via le covoiturage avec l’aide de startups comme Klaxit ou OuiHop ! Il est aussi question de réduire le parcours en déplaçant la destination, la rendant plus accessible via des espaces de « coworking ». Le 30 ouvre à côté de la gare « Massy TGV » et met à disposition de tous des lieux propices à la collaboration. Enfin, la notion de « démobilité » est également abordée visant à optimiser l’utilisation des réseaux souvent saturés en favorisant le télétravail.
Une tendance transverse à l’ensemble des évènements observée est l’implication des politiques, et ce à tous les niveaux. A l’instar de « #MoveInSaclay » et des « Journées des nouvelles mobilités » les agglomérations sont parties prenantes d’initiatives territoriales et locales visant à faire collaborer la multiplicité d’acteurs concernés. Au niveau national, en France les politiques publiques et la législation s’attaquent également au sujet avec la loi d’orientation des mobilités, portée par la ministre du transport Elisabeth Borne, ex-dirigeante de la RATP. A Berlin et Copenhague, c’est la commissionnaire européenne Violeta Bulc qui prend la parole pour prôner un service sans couture et interopérable. Le modèle cité est d’origine finlandaise ; le MaaS intègre l’ensemble des offres de transport présentes sur un territoire dans un unique service.
L’enjeu propre au secteur, et probablement ce qui en fait toute sa complexité, réside dans la coordination de parties prenantes diverses et polymorphes. Les startups côtoient de grands groupes pour développer une offre dédiée à une population de consommateurs représentée par des élus, des entreprises et des associations. Il convient d’ajouter à la problématique une dimension internationale qui se traite sur le plan local et le tableau de la mobilité est brossé. Entre infrastructures, modèles économiques et enjeux financiers existants, il faut composer, adapter. Il ne s’agit plus d’accroître la taille de réseaux gargantuesques mais de compléter, moderniser, changer leur exploitation.
Bartle apporte une approche renouvelée du conseil via l’alignement des acteurs autour d’une vision cible et la construction d’un feuille de route opérationnelle. Nous pilotons la dynamique de transformation et développons l’agilité des organisations auprès desquelles nous intervenons, notamment dans le cadre de la définition de stratégies « customer centric » à travers une expérience client augmentée.
Jean-Raphaël Demangeat SoMobility Issy les Moulineaux, Robert Wrigley Innotrans Berlin, Pierre-Emmanuel Breniaux MoveInSaclay, Cyril Faure & Louis-Antoine Calvy ITS Copenhague