Evénementiel: Olivier Ginon a raison, ce ne sont pas à nos entreprises de payer la casse !
Qui paiera ? Alors que la sortie de la crise sanitaire semble se dessiner à l’horizon, une autre crise doit encore être surmontée, celle de l’endettement. Et on ne pourra pas esquiver un débat de fond sur les dettes des entreprises. Je pense particulièrement aux entreprises du secteur événementiel. Pour tenir depuis plus de quinze mois (et toujours sans activité), elles ont dû puiser dans leurs fonds propres et avoir recours au PGE. Or, c’est bien au titre d’une politique publique inique que les professionnels de l’événementiel se sont vus contraints, pour survivre, d’épuiser leurs économies et de constater l’atrophie de leurs fonds propres. Une situation d’alerte bancaire condamnant tout le secteur au rang de professionnels insolvables ! Et comme chacun le sait, insolvabilité et dettes ne font pas bon ménage… Olivier Ginon, président de GL Events, a bien raison de rappeler sur BFM Business que 20% de ses sous-traitants ont déjà disparu et que la profession se dirige vers un drame si elle n'est pas aidée.
A regarder la santé financière du secteur avec les critères d’avant crise, on pourrait s’interroger sur le maintien même de notre profession ! Or, ces entreprises ne sont pas responsables de cette montagne de dette. Logiquement, elles ne doivent donc pas les supporter. Bruno Lemaire, notre ministre de l’Economie, l’a bien compris et évoque depuis quelques jours de leurs possibles annulations . Je reste prudent et attend de voir si les discours seront suivis d’effets…
Convertir les PGE en fonds propres
Puisque les entreprises de l’événementiel ne pourront pas rembourser leurs dettes, il convient de s’interroger : quelles solutions mettre en place ? De nombreuses voix s’élèvent pour expliquer qu’il faut convertir les PGE en fonds propres. Il me semble que c’est, effectivement, la solution la plus adéquate. Reste tout de même à préciser les modalités. Je tiens tout de même à rappeler quelques chiffres : les entreprises ont eu recours au PGE à 25% par opportunité, à 25% par prévoyance, à 25% par prudence et à 25% par nécessité. C’est seul ce dernier quart qui doit avant tout profiter de la conversion de la dette en fonds propres. Il faudra évidemment procéder au cas par cas pour voir quelles entreprises seront soutenues. Et il serait pertinent que cet arbitrage s’effectue à l’échelle régionale. J’ajoute que les sommes en jeu sont tout à fait soutenables. Notamment au regard du coût supporté par les banques, BPIfrance, l’Etat et les collectivités, si un tel levier n’était pas activé. En résumé : défaillances d’entreprises, PGE non remboursés, chômage, incapacités d’accompagnement de la relance … Pour rappel, 135 milliards d’euros de PGE ont été octroyés par les banques. Les 25% réclamés par nécessité représentent donc environ 33 milliards d’euros.
Gageons que ceux qui nous gouvernent sauront faire preuve de bon sens et réparer l’injustice de ces derniers mois.
Président chez François LEDUEY Conseil (FLC)
3 ansBonne analyse (comme toujours)
Passionné de tourisme et d’hôtellerie
3 ansTrès bonne proposition qui devrait être portée haut et fort par toute l’industrie
Directeur Général TANGRAM
3 ansEffectivement il faut que les dispositifs futurs consolident nos entreprises ! Le sujet du prochain webinar de UMENA le 20/05