Expression et intelligence collective
Nous sommes nombreux à évoquer sur les réseaux sociaux notre opinion et ressenti à propos de cette période exceptionnelle et unique dans notre histoire due à la pandémie du Coronavirus. Ce n’est pas étonnant...
Nos sensibilités à chacun nous poussent naturellement à apporter un soutien de quelque manière que ce soit. Pour certains, qu'ils soient coachs, thérapeutes, formateurs, consultants, artistes, experts et bien d'autres en périphérie des professionnels de la santé, tous ces accompagnants ont une propension naturelle à voir le monde dans son ensemble et son principe d'évolution — c’est peut-être la raison pour laquelle ils font le métier qu’ils font—, et cette propension les pousse à exprimer ce qu’ils captent et à apporter des voies de réconfort, quelles qu’elles soient.
Alors en effet, les messages de prise de conscience, d’optimisme, de soutien, de trucs et astuces sont nombreux. Nous percevons dans cette période de pandémie et à présent de confinement, la marque d’un évènement majeur dans notre société. Notre vie quotidienne est bousculée. Le confinement, bien qu'il soit évident, nous apparait néanmoins comme une contrainte. Des mesures jusqu'à présent jamais vécues s’imposent à nous. Un fort sentiment de "subir" un arrêt brutal dans notre routine nous étreint. Nous n’étions pas près à cela. Bien que peu souvent tranquille, la vie ne suit plus son long fleuve habituel.
Nous subissons les effets de la vie.
Nous subissons les effets de la vie. Nous subissons des effets autant naturels qu'induits par notre propre mode de vie. Cette situation nous révèle qu’il existe des limites à notre capacité de maîtrise. Qu’il nous faut modifier nos habitudes et agir concrètement pour éviter le pire. Nous sommes face à ces limites que nous ne pensions pas rencontrer et c’est probablement cela qui nous bouscule. C’est certainement cela que nous avons à regarder dans ce qui se joue.
Notre société comprend qu’elle ne peut pas toujours, qu’elle ne peut plus aujourd’hui, composer individuellement mais qu’elle doit composer collectivement. Depuis une décennie, les entreprises ont découvert l’appel à l’intelligence collective et à l’inscrire dans ses processus. Cependant, elle peine encore à être entendue et à trouver sa voie d’expression dans le fonctionnement quotidien de la sphère professionnelle. Les accompagnants en sont terriblement conscients. C’est aujourd’hui dans la sphère sociale qu’elle s’invite.
Cette pandémie et les mesures drastiques ont fait apparaît une difficulté à entendre l’importance d’agir en considérant l’autre, d’agir en tenant compte du collectif. Mais il reste suspendu à des peurs et des menaces de libertés individuelles qui provoquent insouciance, déni et attitudes à risque. Beaucoup trop de message politiques ont joué avec la peur pour instaurer des mesures draconiennes. On a trop souvent fait appel au bénéfice commun tout en négligeant nos structures collectives. Ce message paradoxale passe mal.
Peut-être que tout cela nous permettra d’avancer enfin vers une ère de conscience où la qualité de nos infrastructures techniques et humaines se fera jour. Systèmes de santé, de soutien, de développement, d’apprentissage, tout cela ne peut être garanti sans un seuil de qualité. Un seuil trahi depuis longtemps. Car la qualité n’est pas un vain désir mais un besoin évident trop longtemps négligé à l’avantage de la notion de profits, notion encouragée par une politique mondialiste sans âme ni conscience collective.
Comme d’autres événement forts qui ont eu lieu dans notre histoire, la période que nous vivons fait partie de ces événement mondiaux qui nous poussent à nous regarder et à nous élever collectivement dans notre intelligence émotionnelle. Tant que nous pensons individuel, tant que notre connexion à l’autre n’est pas une connexion de cœur à cœur, c’est dans la cacophonie de directives à contre-sens que nous nous perdrons.
C’est ensemble, liés par l’intelligence collective de l’âme humaine, que nous parviendrons à construire cet avenir où nous auront la capacité de confronter sans crainte les limites et les soubresauts de la vie. C’est cela que les “accompagnants” expriment sur les réseaux sociaux, un appel à la conscience collective...