FAIRE DU CENTRE FINANCIER DE KINSHASA, UN CENTRE FINANCIER

Je ne suis pas contre le fait d'organiser des activités culturelles dans le Centre Financier de Kinshasa, mais j'ai l'impression que cela se multiplie et pourrait, à la longue, dénaturer la destination de ce bâtiment.

En effet, je tiens à rappeler qu'un centre financier est un endroit où se concentrent les activités financières, telles que les banques, les marchés boursiers, les compagnies d'assurance et les institutions financières. Ces centres jouent un rôle crucial dans l'économie nationale en facilitant les transactions financières, en offrant des services financiers diversifiés et en attirant des investissements internationaux.

Notre objectif devrait donc consister à prendre des mesures pour attirer ce type d'acteur à s'installer dans cet immeuble afin de créer un microcosme qui en fera un véritable centre financier.

Pour ma part, je suis d'avis qu'il faut prendre les 10 mesures suivantes :

1. Y installer les services, les succursales des entités financières et économiques de l'État (DGI, DGRAD, DGDA, GUCE, DGRK, ANAPI etc...) ;

2. Mettre en place des incitatifs fiscaux et économiques spécifiques pour les banques, les compagnies d'assurances, les bureaux de change, cabinet d'audit, cabinet d'avocat, cabinet comptable, etc... pour les inciter à s'y installer ;

3. Y implanter une bourse, soit des valeurs mobilières, des PME ou des obligations ;

4. Y délocaliser le Tribunal du Commerce et le Centre d'arbitrage et de Règlement Amiable des différends de la RDC ;

5. Y implanter une École de Hautes Études Financières ;

6. Limiter les contrôles fiscaux des entreprises qui s'y installent ;

7. Y autoriser, à titre exceptionnel, l’accès internet via StarLink ;

8. Interdire l’implantation des entreprises n’ayant pas un caractère financier ou connexe ;

9. Rendre immeuble autonome sur le plan énergétique et hydrique (PRIORITAIRE) ;

10. Y implanter une bibliothèque à caractère financier dans laquelle on retrouve les livres, les publications, les revues, les magazines, les bases de données libre accès, les ordinateurs libres services.

Hormis ses mesures, au regard de la destination de cet immeuble, sa gestion quotidienne est un vrai défi en termes d’organisation et de logistique (Nettoyage, sécurité, entretien etc…), il ne peut donc être confié à des amateurs. Voilà pourquoi, il serait prudent de confier sa gestion à une entreprise privée ayant démontré sa capacité de gestion de ce type d’infrastructure.

Un centre financier n’est pas un immeuble que l’on construit et que l’on nomme « Centre financier », c’est un microcosme économique qui se construit de lui-même du fait de l’importance des opérations financières qui s’y déroulent. L’État, en mettant en place l’infrastructure et en prenant les mesures incitatives et de gestion qu’il faut, n’est ici que l’incubateur permettant de créer un environnement propice à l'innovation, à l'investissement et à la collaboration des acteurs du secteur financier.

Mon rêve est de voir un matin, en bas et autour de cet immeuble que l’on appelle « Centre Financier de Kinshasa », des traders, des comptables, des auditeurs, des banquiers et des assureurs discuter sur l’impact des taux d'intérêt et des cryptomonnaies sur les marchés financiers.

ENGUNDA IKALA