#Fikrainvest: 8 propositions pour soutenir les entrepreneurs qui osent créer leur entreprise au Maroc

Je tiens tout d'abord à saluer l'initiative de M. Othman El Firdaous, Secrétaire d'Etat à l'investissement, qui vise à récolter des propositions sur le nouveau projet de loi de l’investissement à travers le hashtag #fikrainvest, dont voici mon humble contribution.

Les TPE/PME représentent 80% des entreprises marocaines et elles sont un enjeu majeur pour le développement d'un tissu économique territorial solide et avoir plus d'impact sur la population. L'objectif de ces proposition est de provoquer une forte augmentation des neoentrepreneurs et soutenir les entrepreneurs qui ont osé se lancer dans l'aventure entrepreneuriale pour qu'ils puissent créer plus de valeur, de richesse et d'emplois durables.

1) Mettre en place un système de médiation lorsqu'un entrepreneur estime que son dossier a été bloqué ou refusé sans juste motif par une administration ou un organisme, ainsi qu'un mécanisme qui permettrait de sanctionner les abus en termes de délais de paiement, les déboires administratifs et les problèmes de trésorerie sont des ennemis redoutables pour les entrepreneurs.

2) Créer le cadre juridique de l'entreprise sociale et solidaire, avec une fiscalité spécifique et plus attractive ainsi qu'une exonération de charges liées a l'embauche des salariés ce qui incitera des entreprises "de fait" à quitter l'informel pour un meilleur cadre et augmentera le nombre de bénéficiaires dans le royaume, accompagner à l'aide des subventions régionales.

3) Soutenir l'artisanat marocain en ouvrant des locaux d'apprentissage, de fabrication et de commercialisation des objets produits, intégrant la formation au e-commerce et aux métiers du web. Notre savoir faire doit se digitaliser avec plus d'audace et inspirer plus de designers à travers le monde. Le made in Morocco devrait être beaucoup plus présent à l'international grâce à un accompagnement à l'export.

4) Dupliquer le marché solidaire de l'Oasis pour créer encore plus de débouchés aux coopératives marocaines, leurs produits sont plébiscités par les consommateurs marocains et étrangers notamment les produits naturels. Ce sont des filières entières qui bénéficient d'une plus large mise sur le marché, jusque dans les villages les plus reculés du Maroc.

5) Ouvrir des pépinières d'entreprises pour les entrepreneurs qui démarrent surtout dans les quartiers défavorisés, leur offrant locaux, bureaux, espaces de coworking, cela lèverait un frein non négligeable pour nombre d'aspirants entrepreneurs qui ont besoin de ce coup de pouce de départ et cela aurait un impact positif sur tout le quartier, ses jeunes, ses écoles.

6) Distribuer davantage de prêts d'honneur à travers les différentes structures d'accompagnement, le taux d'échec peut effectivement être élevé mais ce sont des efforts nécessaires pour voir émerger davantage de projets à fort potentiel. Inciter les banques à proposer des prêts à taux 0%, notamment dans les secteurs stratégiques comme l'industrie agroalimentaire ou le tourisme vert.

7) Créer une plateforme web regroupant l'ensemble des moyens et acteurs à la disposition des entrepreneurs, selon leurs tailles et l'étape de leur développement. Y intégrer un incubateur virtuel avec des vidéos en français et en arabe darija, qui transmettent les conseils et recommandations préalables dont un entrepreneur a besoin lorsqu'il est à l'étape d'idée ou de projet.

8) Créer le statut doctorant entrepreneur permettant aux doctorants de mettre à profit leur recherches dans une entreprise qu'ils créeraient seuls ou en s'associant avec des entrepreneurs qui sauraient exploiter les résultats de ces années de recherches qui aujourd'hui sont trop souvent gâchées alors que les PME n'ont pas de département R&D et que les entrepreneurs qui réussissent sont les entrepreneurs qui innovent. L'entrepreneuriat doit d'une manière plus générale rentrer dans les universités grâce à la synergie et rencontres des différents acteurs locaux (université, chambre de commerce, CRI, associations, entreprises, administrations/organismes).

Les entrepreneurs attendent avec impatience et beaucoup d'espoir ce nouveau projet de loi, je me joins à eux et j'espère qu'il nous propulsera dans une nouvelle ère encore plus dynamique et positive.