Financement de la santé : « un impérieux besoin d ‘adaptation » #DécryptageSanté

Financement de la santé : « un impérieux besoin d ‘adaptation » #DécryptageSanté

Le 1er Juin 2021, le laboratoire MSD France a organisé une webcast consacrée au financement du système de santé et à l’accès à l’innovation.

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Intitulée «Décryptage Santé », l’événement animé de main de maitre par le médecin et journaliste Philippe LEDUC, a réuni deux experts aux regards complémentaires :

-      Julia BONASTRE : Économiste de la santé – Gustave Roussy

-      Jean-Yves Blay : Oncologue médical, Directeur général du Centre Léon Bérard, Président d’Unicancer

Organisée dans un contexte particulier, puisque la crise sanitaire que nous traversons a révélé les limites du système de financement de la santé mis en place au gré des politiques sanitaires, l’événement a permis de faire le point sur le sujet.

« Un système de santé qui s’est construit par strates successives. »

 rappelle en introduction Philippe LEDUC.

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Mais aussi

« un système universel qui nécessite un financement universel »

ajoute Julia Bonastre qui rappelle les origines principalement bismarckiennes de notre système de santé.

En effet, à la fin du XIXème siècle , le chancelier allemand Otto Von Bismarck (1815-1898) met en place un système de protection sociale basé sur une logique assurantielle – les prestations sont versées aux individus qui se sont assurés contre le risque. Le risque de maladie est couvert mais progressivement le système s’étend aux risques liés aux accidents du travail puis à la vieillesse et à l’invalidité.

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Au XXème siècle en Grande-Bretagne, l’économiste Beveridge pensera un autre système d’assurance maladie qui portera son nom. Ce système « beveridgien » est basé sur une logique assistancielle – c’est à dire que les prestations sont versées aux individus qui en ont besoin. Il repose par ailleurs sur plusieurs principes qui seront repris par le système français, notamment l’universalité ou l’uniformité.

Les dépenses de santé, appelées aussi la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), s’élèvent en France en 2019 à 208 milliards d’euros également répartis entre la ville et l’hôpital et incluant une part de 20% consacrée aux médicaments.

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Tous les chiffres concernant ces dépenses sont publiés chaque années par la DREES – Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.

Ces dépenses sont financées à 78% par la Sécurité Sociale, le reste étant réparti entre les complémentaires (13%) et les ménages (9%).

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Depuis 1997 les dépenses de l’Assurance Maladie sont encadrées par l’ONDAM, l’Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie, voté chaque année par le parlement dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS).

Un objectif plus basé sur une approche financière que sur les moyens à mettre en place pour atteindre les objectifs de santé.

« Faut-il alors réformer l’ONDAM ? »

demande Philippe LEDUC à ses invités.

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Julia BONASTRE mentionne le récent rapport du HCAAM – Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie – qui plaide pour un ONDAM remanié en fonction de la destination des soins pour permettre des réallocations génératrices d’efficience.

Pour Jean-Yves BLAY

« il y a un impérieux besoin d’adaptation du système pour les questions de l’innovation et de son financement ».

Il rappelle que le rythme de l’innovation n’est pas régulier, c’est plutôt en « marches d’escalier » et le système doit s’adapter.

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Pour lui

« Il faut remettre les experts au cœur du système de santé. » .

La logique d’un financement à l’activité n’est pas tenable.

Évoquant la T2A – la Tarification A l’Activité – il ajoute même

« il y a quelque chose d’étrange à essayer d’équilibrer entre les activités rentables et non rentables ».
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 A cela Julia BONASTRE rappelle que

« ce n’est pas la quantité de T2A qui pose problème mais son application. Il faut payer au juste prix les activités. »

Pour Jean-Yves BLAY la piste d’un financement lié à l’efficience et à la qualité des soins dispensés doit être plus développée. Il est en cela rejoint par Julia BONASTRE qui rappelle que c’est un travail énorme que d’intégrer la notion de qualité :

« le cauchemar c’est de déterminer les indicateurs de mesure ».


Et si finalement la réponse se trouvait dans une tarification au parcours ?

Pour Julia Bonastre c’est une bonne chose que de développer cette approche et cela permet de faire travailler la ville et l’hôpital ensemble.

Mais Jean-Yves BLAY précise que ces tarifs au parcours sont compliqués car

« il n’y a pas de parcours type ».

Une webcast passionnante avec des experts ouverts et constructifs sur les questions de financement du système de santé et de l’accès à l’innovation.

Le replay est disponible sur inscription en cliquant sur ce lien.

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En guise de conclusion, Jean-Yves BLAY rappelle que si la ressource financière est indispensable, les moyens humains le sont tout autant pour délivrer le soin.

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Probablement un sujet pour une prochaine webcast organisée par M.S.D dans la série « Décryptage Santé ».

Un bon moment en perspective. A suivre…. #DécryptageSanté


Retrouvez le live tweet de la webcat dans ce Moment Twitter ainsi que les deux articles écrits pour l’occasion :

DECRYPTAGE SANTE : UNE WEBCAST POUR MIEUX COMPRENDRE LE FINANCEMENT DU SYSTEME DE SANTE – PARTIE 1

DECRYPTAGE SANTE : UNE WEBCAST POUR MIEUX COMPRENDRE LE FINANCEMENT DU SYSTEME DE SANTE – PARTIE 2

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Lionel REICHARDT – Le Pharmageek

Post réalisé en partenariat avec M.S.D.

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