Formateur par monts et par vaux (33)

Formateur par monts et par vaux (33)

"Bonjour Jacques !

- Bonjour à toi.

- Tu as commencé ta carrière comme instituteur dans une classe unique ? On dit aussi une classe à tous les cours ?

- Oui, c'est cela. J'avais des enfants de la maternelle au cours moyen 2ème année dans la même pièce. Au milieu trônait un gros poêle à bois.

- Mais alors, cela signifie que tu avais de multiples cours à préparer en fonction des âges et des niveaux ?

- En effet et je t'avoue que les premiers mois ont été assez compliqués, car le travail était considérable. J'allais tous les quinze jours à mes frais (en 2 cv !) au CRDP (Centre Régional de Documentation Pédagogique) distant de soixante kilomètres pour trouver des ouvrages, des documents images, son, ... pour agrémenter mes cours.

- Et pour les petits, tu avais une personne assistante ?

- Non pas du tout. Je ne disposais même pas de lits pour la sieste. Les maternelles dormaient sur leurs tables.

- Cette situation ne t'a pas dépité ?

- En fait, je pense que cette expérience m'a donné une approche de la pédagogie basée sur l'apprentissage en atelier. La salle de classe est modulable en fonction des activités. On ne fait pas toujours la même chose que son voisin. On se déplace librement dans l'espace classe pour aller chercher ce dont on a besoin pour travailler.

J'ai été influencé par le mouvement de l'Ecole Moderne (Pédagogie Freinet), car j'avais fait un stage de trois semaines chez un instituteur qui pratiquait cette pédagogie. J'ai alors adhéré à ce mouvement.

- Oui, mais en 1972, ce n'était pas trop bien vu ?

- C'est le moins que l'on puisse dire. Nous étions quatre dans notre Ecole Normale à nous intéresser à ce mouvement pédagogique. Nous n'étions pas très bien côtés et pas bien notés non plus par nos enseignants !

- Dans la suite de ta carrière, tu as pu continuer à travailler dans cet esprit ?

- Oui, car j'ai fait le choix de devenir ensuite professeur d'éducation manuelle et technique en collège. (Menuiserie, cuisine, couture, modélisme, ...). Cette discipline m'a permis de travailler dans un atelier et de lier activités intellectuelles et manuelles en pratiquant une pédagogie active.

- Et aujourd'hui comme spécialiste en formation digitale, travailles-tu encore dans cet esprit ?

- Oui, car la formation en ligne se marie bien avec la pédagogie active. Mettre l'apprenant au centre du dispositif n'est pas une expression creuse. Le fait d'engager les personnes dans leur formation, de les mettre en situation de production de contenus seules ou en groupes produit des apprentissages motivants et solides.

Ce passé influence aussi beaucoup ma façon de percevoir mon rôle de tuteur et de mentor."

Jacques Cartier

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