Funds Raising : Le Mirage moderne
Il ne se passe pas un jour, il ne se publie pas une actualité dans la presse sans qu'il soit cité des levées de fonds en rafale, par telle ou telle société, telle ou telle start-up. Tout se passe comme si le dynamisme d'une entreprise ne se mesurait plus que sur sa capacité à lever des fonds autrement dit à spéculer.
Entendons nous bien: qu'une entreprise parvienne à lever des fonds d'investisseurs privés, est une bonne chose. Mais lorsque le dynamisme d'une entreprise n'est plus mesurée que sur ce paramètre, il commence à se poser un problème.
En effet, la levée de fonds comme indicateur éclipse tous les autres indicateurs économiques d'une société. Votre portefeuille client peut s'étioler, le Chiffre d'Affaire
peut être en berne, le bénéfice peut être aux abonnés absents, la dette abyssale, le cashflow inexistant, bref tous les indicateurs rationnels qui permettent de parier ou de miser sur une entreprise peuvent être dans le rouge, mais si vous avez une bonne communication, vous pouvez aller lever des fonds et tout le monde applaudira.
Tout ceci après tout n'est que le problème de ces dits investisseurs.
Là où le problème devient grave, c'est lorsque ce modèle est montré en exemple, et que des tas de jeunes créateurs se bercent d'illusions en pensant qu'il suffit d'avoir une idée sexy, un beau Powerpoint, réussir son pitch, pour lever des fonds.
Ce qu'on ne dit pas assez, c'est que lever des fonds pour une jeune entreprise, est plus difficile que de trouver son premier client et plus coûteux.
En effet le processus de recherche d'investisseurs nécessite au moins d'avoir une personne expérimenté à plein temps pour démarcher et convaincre des investisseurs hypothétiques, il faut parfois avoir recours à des cabinets forts couteux. De plus, on ne dit pas assez que seul 1% des "pitcheurs" parviennent à lever des fonds, et les montants levés ne dépassent en moyenne pas 100K €.
Il est donc temps que les bonnes bases de entrepreneuriat reviennent, que les entreprises en création ne se focalisent qu'à la manière de s'y prendre pour trouver, convaincre et fidéliser les premiers clients qui appelleront d'autres.
Il est temps de sortir plusieurs "startupeurs" du mirage de la levée de fonds facile et salvatrice.