Gijs - Van Vaerenberg : La présence de l'inutile

Peterjan Gijs et Arnout Van Vaerenberg, deux architectes louvanistes, parsèment depuis une dizaine d’années le paysage du Bénélux de « fabriques » postmodernes recyclant des modénatures classiques en des matériaux et des dispositifs aussi incongrus que surprenants. Leurs implantations dans des terroirs vierges créent une impression de mirage qui renforce le sentiment d’expérience quasi théophanique.

« Reading between the lines » ou la "chapelle transparente" à Looz se mérite. Garé au mieux à 500 m de marche parmi les pommeraies, on atteint l’édifice en acier coltan imitant des palettes qui s’érige à travers un paysage qui se révèle dans ses interstices polarisants.

L’ouvrage dont ni la proportion, ni la structure ni encore la localisation ne laissent aucune illusion sur son exploitation potentielle, incarne une inutilité qui le rend d’autant plus visible et présent qu’il ne sert à rien. Cette même inutilité qui rend présentes et iconiques la tour de Pise, l’Atomium ou encore la tour Eiffel.

La découverte de l’intérieur de la chapelle est une expérience optique inédite où la notion d’inside-outside chère à Charles  Jencks se matérialise en un manifeste empirique d’un postmodernisme de troisième génération qui s’exonère totalement du kitsch, le sublimant en une expérience assumant une esthétique pure.

Le travail de ces deux architectes belges qui ouvrent un dialogue architectonique avec l'environement, regénérant le concept de "land art", est à découvir via leur site web .