"Gisèle Halimi au Panthéon"
Cela a été scandé par la foule, lors de ses obsèques. Pourquoi pas ? Cette avocate, militante pour les libertés des peuples et militante féministe, mérite, non seulement qu’une place portera son nom à Tunis, comme l’a annoncé le Président de la République tunisienne, mais que ses cendres, qui reposent, depuis le 6 août 2020, aux côtés de celles de son mari, au cimetière Père-Lachaise, soient transférées au Panthéon.
Cette tunisienne, de la banlieue Nord de Tunis, la Goulette, qui avait acquis la citoyenneté française, avait commencé ses combats de militante en Tunisie, son pays natale.
- Son premier combat pour la cause féminine, avait commencé en 1940, en se rebellant contre les traditions sexistes. Elle avait obtenue sa première victoire à l’âge de 13 ans, lorsqu’elle s’était révoltée pour ne plus faire le lit de son petit frère, du fait qu’elle était une fille, et lui un garçon. A l’âge de 16 ans elle avait refusé de se marier, pour continuer ses études et devenir avocate.
- C’est, également en Tunisie, au Barreau de Tunis, en 1949, que Gisèle Halimi réalise ses premières plaidoiries, qui vont être à l’origine de son militantisme pour les libertés des peuples. D’abord, en défendant les tunisiens sous protectorat français, puis à partir de 1956, inscrite au Barreau de Paris, elle se rendit souvent en Algérie, pour défendre les algériens durant la colonisation française. Pour elle, la liberté des peuples n’était pas un vain mot, car elle avait milité pour l’indépendance de son pays, la Tunisie (en 1956), mais aussi pour l’Algérie (en 1962).
- Son combat, en faveur de l’avortement en France, avait démarré en 1972, lors du procès de Bobigny, en prenant la défense d’une femme violée, qui avait avorté clandestinement. Ce procès sera son point de départ, avec son amie Simone de Beauvoir pour le combat des femmes en faveur de l’avortement. En 1975, elle avait obtenue gain de cause, par le vote de la loi Veil qui légalise l’avortement en France.
- Son dernier combat pour les femmes, elle ne l’avait pas terminé « la clause de l’Européenne la plus favorisée ». Il s’agit de choisir dans les 27 pays d’Europe, les lois les plus favorables aux femmes et d’en faire un bouquet législatif qui s’imposerait dans toute l’Europe. Une démarche fondée sur la persistance des discriminations au détriment de femmes, et sur les compétences de l’Union européenne en la matière.
- Gisèle Halimi, descendante, comme toutes les tunisiennes, d’Elyssa « la reine Didon de Carthage », ne pouvait être qu’une insoumise et une éternelle guerrière.
Le Président de la République tunisienne a promis qu’une place portera le nom de Gisèle Halimi à Tunis. Le Président Macron promettra t-il qu’une place lui sera accordée au Panthéon ?
Qu’elle repose en paix (un repos bien mérité).