Gouvernance, Architecture et Style de l'Organisation du Sport en France

Gouvernance, Architecture et Style de l'Organisation du Sport en France

Gouvernance, Architecture et Style de l'organisation du Sport en France

On parle beaucoup de réformer la gouvernance du #Sport français, cela ne veut pas dire grand chose et lorsque vous interrogez celles ou ceux qui clament ici ou là que c'est une nécessité, vous n'obtenez au final que peu d'éclairage sur ce qu'il faudrait faire ou ne pas faire ; au mieux quelques banalités...

La gouvernance (je n'aime pas ce mot et encore moins l'idéologie qui le sous-tend) n'est que la conséquence de ce que l'on pourrait appeler "l'architecture" du sport français, c'est à dire de la manière dont on a construit au fil des années, sa structuration, ses organisations, qui sont le reflet, la partie visible du "style" français.

Il y a en matière d'organisation du sport dans le monde des styles : le style australien, le style allemand, le style britannique etc, c'est à dire des systèmes de contraintes qui ont été choisis (on a parfois un peu oublié pourquoi ils ont été choisis) ou plutôt préférés à d'autres, imposant par là même des "architectures" particulières. Le plus souvent ce sont plusieurs systèmes de contraintes qui se sont juxtaposés ou empilés "sédimentairement" au fil du temps et qui sont aujourd'hui constitutifs du style propre de chaque pays.

Pour faire un parallèle avec les styles de construction de bâtiments, c'est parce qu'on a choisi de faire des murs extérieurs porteurs que les églises de style "Roman" ont peu d'ouvertures et c'est parce que ce sont les colonnes qui sont porteuses que les murs des églises de style "Gothique", ainsi libérés de la charge de l'édifice, peuvent arborer de magnifiques vitraux. Deux systèmes de contraintes différents génèrent deux styles différents d'architecture. En matière d'organisation du sport c'est la même chose, suivant le(s) système(s) de contraintes qui sera(ront) privilégié(s), le style sera différent et donc "l'architecture" c'est à dire sa partie visible, singulière.

C'est de ces "architectures" que découlent les modes de gouvernance et pas l'inverse.

Donc la question qui est posée de "changer la gouvernance du sport français" n'est peut-être pas la plus immédiate... Peut-être serait-il souhaitable d'essayer de comprendre le "style français" pour évaluer si le système de contraintes qui était sûrement pertinent lorsqu'il a été choisi, l'est toujours aujourd'hui ?

On a vu récemment, après l'échec des JO de Londres en 2012, les australiens changer leur style pour le sport de haute performance, en adoptant un autre système de contraintes, ils ont appelé cette mutation "winning edge" et on voit qu'à l'évidence ce type de changement ne porte pas ses fruits en un temps court, les résultats aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 ou lors des derniers championnats du monde de natation à Budapest en attestent. Pourtant, et malgré la pression forte de celles et ceux qui veulent des résultats tout de suite, le cap est maintenu car l'analyse en profondeur qui a été réalisée, a montré que le style australien et donc son système de contraintes étaient devenus obsolètes pour performer dans un monde du sport devenu "VUCA" (volatility, uncertainty, complexity and ambiguity). Cela ne se fait donc pas sans douleur et l'AIS en a été, dans sa forme classique c'est à dire celle d'un centre permanent d'entraînement de haut niveau, la première victime : voir . Nous verrons à terme si l'analyse qui a été faite était juste et si les évolutions de style sont pertinentes.

La question est donc pour nous, en France, peut-être plus de savoir si notre système de contraintes, notre style, est toujours le plus pertinent et le mieux en mesure de permettre au sport français d'affronter les défis qui sont face à lui.

François BELLANGER

Dir. de TRANSIT-CITY et du Prospective Sport Lab ®

5 ans

Le sport est un mode de vie et le monde des fédérations et de la compétition est un devenu un petit sous-monde du sport. Ce monde institutionnel est devenu marginal. Donc, quand on parle de gouvernance et d'architecture du sport, on ne parle en fait que du petit monde de la compétition. Et ce petit monde là à part essayer de récupérer des licencier, des subventions et des médailles, n'a pas forcément grand chose à dire à la société ... ni sur la société. Faisons une hypothèse sous forme de question : si on supprimait le ministère du Sport et le fédérations sportives, ca changerait quoi dans les pratiques des français aujourd'hui ? Probablement pas grand chose 

PROF and COACH MCCorinne

Professeur de Métier et Coach Professionnel

5 ans

But et moyens, that's the difference.

Henri HELAL

SECRETAIRE GENERAL chez CLUB INSEP ALUMNI

6 ans

Lumineux et imparabke.

Laurie CHAMPIN

Journalisme freelance Sport de HN.Passée par #IHEDN.Chargée de Mission #Diversité #INSEP (20ans).#Sororité #Féminisme

7 ans

L'intention est belle,l'analyse éclairante autant que pertinente. J'aime ta réflexion Patrick. En parlant de "gouvernance sportive" je serai désormais très attentive au mode "architectural" plus qu'au mode "projet" qui patine...voire s'enlise tant la tâche est immense.

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