Halte à la révolution !
Je voudrais partager une réflexion concernant le "team member" ou membre d'une équipe Scrum en français.
Certains (coachs ?) voudraient lui donner autant de pouvoir que le Product Owner ou que le Scrum Master. Cette idée est très dangereuse et pourrait conduire à la révolution !
1) Il faut peu de compétence pour être équipier
L'équipier ne fait que développer. Il n'a donc pour faire son travail besoin seulement de connaître quelques langages de programmation et puis voilà. On lui met à sa disposition désormais des AGL avec pleins de librairies de code prêt à l'emploi, des facilités pour compléter/corriger son code à la volée.
Et avec une bonne stratégie de test, avec un contrôle qualité à chaque environnement et une bonne équipe de pilotage, alors aucun risque qu'une grosse bourde arrive en production. Il n'est donc pas grave d'avoir des équipiers pas très compétents. Du coup, ce n'est pas la peine de trop les payer ni de leur donner une perspective de carrière dans ce rôle.
On voit bien que les compétences et responsabilités du PO ou du SM sont tout autres. Si un développeur montre quelques qualités, alors il faut lui proposer d'évoluer vers ces 2 autres rôles beaucoup plus nobles.
En effet, le PO, lui est en contact avec les utilisateurs et les clients. Il faut quelqu'un qui parle bien, propre sur lui, qui a fait des grandes écoles. Le SM, lui, est en relation avec les managers dans l'entreprise, donc pareil pour lui.
2) Les équipiers ne sont pas des personnes responsables
De plus, on voit bien que dès qu'on leur laisse un peu d'autonomie, les équipiers ont tendance à en abuser. On peut difficilement leur faire confiance. D'ailleurs la plupart d'entre eux ne sont pas cadres, c'est bien le signe qu'on ne peut pas compter sur eux.
Pendant le confinement, on peut être sûr que certains en ont profiter pour moins travailler. Alors vous imaginez si on commençait à leur donner quelques pouvoirs sur leur organisation de travail ?
Imaginez si on leur laissait le droit de dire non au PO lorsque celui-ci demande à inscrire un récit en sprint planning ? Ils feraient exprès de moins s'engager pour moins travailler ! Et cela mettrait le PO en difficulté alors qu'il s'est engagé de bonne foi auprès des parties prenantes sur un périmètre et un délais et que la vie du produit en dépend !
Autre exemple: imaginez qu'on demande aux équipiers leur avis sur le recrutement d'un nouvel équipier ? A un moment, il faut respecter les processus et les métiers supports de l'entreprise : il y a un processus de recrutement avec des personnes dédiées à cet exercice, compétentes. Et puis travailler avec quelqu'un c'est pas choisir un copain. Le travail, c'est le travail.
Imaginez qu'on leur donne du pouvoir sur des processus RH comme la validation de leur congés, le choix de leur formation ? Et puis quoi encore ? Pourquoi pas s'attribuer eux-mêmes les augmentations ? Pfft, ils se comporteraient alors comme une meute de loups et ce seront les plus faibles qui en pâtiront.
3) Il faut respecter l'ordre établi
Il y a des personnes responsables dans l'entreprise sur qui on peut compter pour manager. Et elles n'ont pas ce genre de comportement, elles. Elles savent être équitables, impartiales, désintéressées. Elles ont suivies les bonnes études et le bon cursus dans l'entreprise pour cela et elles ont le bon niveau d'emploi validé par la hiérarchie et par la RH.
Alors respectons l'ordre établit s'il vous plaît et ne changeons pas nos fonctions supports ou nos processus d'entreprise ou alors c'est la révolution (et là il peut y avoir des chars avec une étoile rouge qui traverse la frontière ) !
En espérant que vous aurez compris le ton ironique de cet article...
Exploratrice du Monde de l'entreprise
4 ansExcellent Jean Marc.... En fait j'adore, on ne travaillerait pas dans la même entreprise? 😉
Référent Numérique Responsable pour les Caisses Régionales du Crédit Agricole
4 anshasta la victoria siempre !