Hassan, Marie-Agnès et les surprises du permis à points
En France, de nos jours, où se joue la mixité sociale ? Existe-t-il un lieu où des personnes d’origines différentes se rencontrent ? Il existe, oui, là où ne l’attendait pas : au stage de récupération des points du permis de conduire.
Contrairement aux idées reçues, les stagiaires de récupération de points ne sont pas si nombreux puisque 75% des automobilistes français ont encore entre 10 et 12 points sur leur permis. Le stage ne concerne que 300 000 personnes par an, en moyenne (sur 40 millions de permis existants).
Nous voici donc dans une petite ville des Yvelines. Les vingt stagiaires du jour sont volontaires… Mais ils n’avaient pas le choix. Qu’ils soient récidivistes du petit excès de vitesse ou malencontreux grilleurs de feux rouges, ils ont décidé d’augmenter leur capital de 4 points (obtenus au terme du stage) pour éviter l’irréparable.
Qui sont-ils ? Tout le monde ! Il y a des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes, des cadres supérieurs, des personnes de condition très modestes, des franchouillards de souche, des personnes issues de l’immigration. C’est un curieux melting-pot, évoqué par Laurent Baffie en 2008 dans sa pièce de théâtre « Un point, c’est tout » et par Coline Serreau en 2014 dans son film documentaire « tout est permis ».
De l’aveu des deux formateurs (un expert de la sécurité routière et un psychologue), l’ambiance d’un groupe est tributaire de ses membres. Impossible à prédire. Traditionnellement, quel que soit le contexte, un groupe de travail est composé au moins d’un leader, d’un trublion, d’un endormi, d’un provocateur, d’un névrosé, d’un marrant, d’un « qui sait tout mieux que l’organisateur », d’un mécontent, etc… Le stage de récupération n’échappe pas à la règle.
La première partie du stage commence par les présentations. À cette occasion, chaque participant explique pourquoi il est là et, immanquablement, il nous parle de sa vie, de ses difficultés. Hassan est coursier et ses origines maghrébines l’exposent à plus de contrôles que les autres. Patrick est cuisinier, il finit à minuit et s’assoupit souvent au volant. Marie-Agnès est mère de quatre enfants, toujours en retard, tête en l’air et se fait systématiquement prendre par le radar installé à côté de chez elle. Philippe est directeur général d’une PME et il aime (trop) la vitesse. Mais ils sont tous égaux devant la sanction.
L’ambiance est bonne dans notre groupe. On s’écoute, on se conseille, on se découvre, bref, on s’intéresse à son voisin. Je ne tombe pas dans l’angélisme en l’affirmant : les gens qui échangeaient n’auraient jamais eu d’autres occasions de se rencontrer. En cela, le stage donne l’opportunité de connaître un peu « l’autre ». Un peu, car le stage dure 16 heures, au total.
En y réfléchissant bien, quand avons-nous l’occasion de nous mêler à « l’autre » ? Par « autre », j’entends celui ou celle qui n’est pas de notre milieu social ou de notre génération ? Rarement ou de manière elliptique. Peut-être qu’à une époque, le service militaire obligatoire imposait une forme de mélange social. Et encore, il s’agissait de jeunes, et d’hommes, exclusivement. Je m’interroge. Y-a-t-il d’autres circonstances où du lien social se crée ? La convocation au jury d’un tribunal ? Le séjour à l’hôpital (la maladie étant très démocratique) ?
Le stage de permis à point est donc l’un des rares endroits où l’on prend pleinement conscience de la diversité sociale, et à travers des constats simples. Pour un chômeur, une amende de 375 euros, c’est un désastre. Pour un CSP++, c’est juste un cadeau stupide fait au fisc. Pour le cadre qui travaille à la Défense, la voiture est un moyen de transport dont il pourrait se passer, dans le pire des cas. Pour le beur de banlieue qui fait des livraisons, la voiture, c’est son outil de travail.
En voyant ces personnes, si différentes, discuter et se marrer ensemble (l’infortune rapproche les caractères), je me demande s’il n’y aurait pas quelque chose à inventer. Ne pourrait-on pas s’inspirer du stage ? Quel motif (rendu obligatoire, forcément) peut-on trouver pour mélanger les gens ? Illusoire, naïf ? En ces temps où la bienveillance est de mise et où la digitalisation facilite les contacts, tout est permis !
Recherche et Développement chez Denis Beyer
7 ansIl y a quand même une sélection : conducteurs et plutôt mauvais. Autrefois, il y avait une sociabilité de la rue. On s'est libéré des obligations, c'est pour en constater le manque ...
Directeur Développement Grands Comptes chez FM Logistic | Logistique, ERP, WMS Président du Pôle d’Intelligence Logistique | Cluster, Relations Publiques, association
7 ansBonne idée !...👍
Officier
7 ansObligatoire ? Et ma liberté, déjà malmenée ? Laissez moi, je vous prie, dans mon ignorance crasse des autres catégories sociaux professionnelles.
Consultant fonctionnel/ testeur logiciels
7 ansAVIS DE RECRUTEMENT AIG SESSION 2017 INFORMATIONS A PARTAGER SUR TOUT LES RESEAU SOCIAUX AFRIQUE: un appel à candidature lancé pour le recrutement de 20.000 différents postes au CANADA INFO A PARTAGE DANS LES RESEAUX SOCIAUX Conformément au décret n° 98-679 du 25 novembre 1998 relatif à la création de l’emploi d’Assistant de l’Enseignement Supérieur et d’Attaché de Recherche, le recrutement des Chercheurs dans l’emploi d’Attaché de Recherche se fait au niveau des Comités Techniques Scientifiques (CTS) thématiques qui se réunissent en une seule session chaque année. Cadres et Jeunes diplômés Bienvenus, Canadian Natural Resources Limited en collaboration avec le service de Citoyenneté et Immigration au Canada est Aujourd’hui à la recherche de 20.000 employés expérimentés dans plusieurs domaines pour travailler dans ses agences, médecin etc sur la zone Afrique -Europe CONDITIONS A REMPLIR POUR TOUTE PERSONNE INTÉRESSÉE - Être âgé de 18 a 50 ans au maximum - Savoir parler le français ou l'anglais - Avoir de bonnes qualités relationnelles - Avoir une bonne moralité Si vous êtes intéressés veuillez nous envoyer sur notre Email une demande d'emploi: drhaig.groupe@gmail.com
PRESIDENTE DE HOSTELLERIE LE VIEUX TILLEUL/RESTAURANT L'INSOLENT
7 ansCe constat est vrai pour tout type de stage. Je le sais pour l'avoir vécu. Ce qui est triste c'est qu'après le stage où se sont créés des liens, alors qu'on s'est presque mis à nu face à des inconnus, il n'y a plus de contact. Chacun reprend le cours de sa vie comme si rien ne s'était passé.