Hautes-Alpes : y aller à pied ou à cheval ?
Le 25 février dernier, le ministère des Transports, a fait un « grand geste » en faveur de la décentralisation dans les Hautes-Alpes. Le cabinet d’Elisabeth Bornes a laissé comprendre aux représentants politiques et économiques du département, venus le rencontrer à Paris, qu’ils devraient se débrouiller seuls en matière de financement des infrastructures routières et que leur département resterait loin de Paris.
D’où l’idée de ressortir ses chaussures de marche, son vélo ou son cheval pour se rendre à Gap, la capitale du département, depuis Grenoble ou Marseille. Ou de faire appel au privé pour payer les routes…
Le prolongement routier entre la sortie de La Saulce et l’entrée de Gap, avec une deux fois deux voies, a été évoqué, mais sans rien de concret pour l’instant. Celui du prolongement de l’autoroute ou d’une deux fois deux voies par la vallée de l’Avance (entre La Saulce et Montgardin) semble être congelé dans une crevasse du glacier Blanc. Quant au chantier de la rocade qui contourne Gap (il reste à en réaliser les deux tiers) il devrait se perdre dans les champs et les forêts, sous le col Bayard. Et terminer en cul-de-sac, faute de financement ?
Si la délégation haut-alpine a pu s’exprimer devant le cabinet de la ministre et montrer son unité, elle est ressortie de ce rendez-vous amère. Et Stéphane Scarafagio, le président de la Fédération du BTP 05, de réagir à la sortie : « C'est plus rapide pour les Bretons d’aller à New York que de venir chez nous ».
Bonne nouvelle pour ceux qui veulent éviter de prendre leur voiture : il y a encore le train, pour se rendre dans les Hautes-Alpes ! Mais il faut s’armer de patience : compter un peu plus de trois heures pour faire Marseille-Gap dans un bucolique TER. Ah oui, l’Etat a apparemment perdu le dossier de modernisation de la ligne ferroviaire Gap-Grenoble dans un chourum* du Dévoluy… Cette dernière est menacée de fermeture.
Heureusement, le conseil départemental investira, en 2019, 35,5 millions d’euros pour sécuriser ses infrastructures routières (notre article est à lire dans la rubrique « chantier »). Et sur certains projets, il arrive à travailler avec l’Etat comme le pont sur le Grand Buëch.
Bonne route et bonne lecture !
* Grotte naturelle en forme de tunnel.