Helicopter Money : La solution à la crise sanitaire du COVID-19 ?
La crise sanitaire impacte nos économies sans limite. Les mesures annoncées par la BCE de 750Mds € et de 1000Mds $ de la Maison Blanche, ne semblent pas inverser la tendance baissière des marchés financiers.
Assouplissement quantitatif, taux de refinancement nul, taux de dépôt négatif, short ban, quel sera le prochain mécanisme de relance des banques centrales ?
L’expression « helicopter money » a été inventée par l’économiste libéral Milton Friedman, en 1969. Elle fut popularisée en 2002 par Ben Bernanke, alors gouverneur de la FED, puis reprise en 2016 par Peter Praët, alors gouverneur de la BCE. Depuis le 17 mars 2020, le secrétaire d'Etat, Steven Mnuchin, souhaite envoyer un chèque de 1 000$ à tous les Américains affectés par la crise sanitaire, du COVID-19. Cette mesure monopoliserait moins de 20% de l’enveloppe totale allouée à la relance économique.
La BCE est-elle prête à prendre de telle mesure ?
Le concept de monnaie hélicoptère se rapporte à la distribution aux ménages ou aux entreprises de sommes d’argent directement créées par la banque centrale, sans aucune contrepartie. La Nordea Bank, dans une étude consacrée au sujet, estime que la BCE pourrait consacrer quelques 444Mds €, soit 1 300 euros par habitant de la zone euro, à la distribution directe de liquidités. Le concept économique veut que les liquidités distribuées aillent immédiatement se répercuter dans l’économie réelle. Celles-ci ne vont pas s’accumuler dans des strates d’investissement, comme les injections de l’assouplissement quantitatif. L’augmentation de la masse monétaire, sans la production de biens ou services en parallèle, va dévaloriser la monnaie et créer de l’inflation (David Ricardo). La consommation et les prix vont alors progresser, engendrant ainsi un cercle vertueux susceptible de relancer l’activité économique et d’éviter le piège de la déflation.
La mise en place d’un tel mécanisme n’est pas si simple et les résultats incertains. Les ménages pourraient décider d’épargner cet argent ou le dépenser en dehors de la zone EU. La BCE n’a également pas d’accès direct aux ménages.
Source : Nordea Bank, Financial Times, BCE, Bloomberg, Investing.