HSBC Paris Sevens, l’heure du Global Rugby
Après 10 ans d’absence, le rugby à 7 revient en France à l’occasion du HSBC Paris Sevens du 13-15 mai 2016, à Jean Bouin. Une étape décisive dans le circuit mondial où les Français auront a cœur de séduire leur public avant les JO de Rio cet été. L’occasion de faire un état des lieux sur la discipline alors que la France et Paris réintègrent enfin le circuit Sevens.
Kenya-Fidji : 30-07. C’est le résultat de la finale du HSBC Sevens de Singapour du 17 avril dernier. En dominant largement les Fidji, le Kenya réalise un rêve qui concrétise 20 ans de développement de ce sport, dans un pays connu avant tout pour ses athlètes de fond et demi-fond. Cette victoire permet surtout de comprendre que le Sevens séduit et fait apparaître sur la carte du rugby le continent africain avec le Kenya mais aussi le Zimbabwe ou Madagascar.
Si ce succès kenyan est remarquable, il va de pair avec l’organisation réussie d’un circuit mondial annuel du rugby à 7. Ce dernier, par opposition, donne un sacré coup de vieux au rugby à XV incapable de s’entendre sur un calendrier cohérent, enfermé dans un système de tournoi pour « pays VIP » et des tournées Nord-Sud obsolètes et moins rentables qu'attendues, en raison notamment d'audiences moindres et de stades trop vides lorsque de "petites nations" viennent y jouer.
En effet, plus de 90 pays participent régulièrement aux épreuves internationales de Sevens. Une véritable légitimité qui, ramenée aux populations de ces pays, dévoile que cinq des dix pays les plus peuplés au monde, c'est à dire 2,7 milliards de personnes, sont concernés par le Sevens et disputent régulièrement la phase finale de la Coupe du monde, tous les quatre ans. La marque d'une mondialisation en voie de réussite qui se confirme notamment aux Etats-Unis où le programme "rookie rugby" amène deux millions de jeunes à pratiquer le rygby au point d'en faire l'un des sports à la plus forte croissance !
HSBC World Series, J.O, l'invitation du Sevens au monde
C’est à Singapour que le sacre kenyan a eu lieu lors de la dernière manche des HSBC Sevens World Series. Rien de surprenant pour un amateur, car l’Asie est la terre sainte de cette discipline et Hong-Kong sa Mecque. Depuis 2016, le World Rugby Sevens s’organise en 10 étapes qui fait ressortir un archipel métropolitain mondial autour des villes de Hong-Kong donc, Singapour, Las Vegas, Londres, Dubaï, Sydney, Vancouver, Cape Town, Wellington et maintenant Paris. Une vraie marque de la mondialité et la première caractéristique de la globalisation sportive du rugby à 7.
Les étapes mondiales du HSBC Sevens, preuve de la mondialité du rugby à 7
Ce circuit, type ATP du tennis, confère une exposition mondiale évidente au Sevens. Il sort le rugby de villes charmantes certes, mais périphériques comme peuvent l’être Cardiff ou Edimbourg. Et plus encore de son berceau européen. Avec un corollaire évident : la couverture médiatique du Sevens dans ces grandes villes du circuit en est facilitée pour les diffuseurs mondiaux que sont Fox, Sky, NBC ou OSN.
Ce qui s'accompagne de surcroit retombées locales croissantes, comme à Las Vegas où de l'étape du HSBC Sevens a rapporté 17 millions d'euros hors recettes du tournoi.
Le Sevens, la féminisation de la planète rugby
La réussite du Sevens dans le monde repose par ailleurs sur le développement d’un circuit féminin mondial. C’est ainsi en France à Clermont-Ferrand les 28 et 29 mai 2016 que la dernière étape de la saison aura lieu. Une ouverture du rugby à VII qui participe grandement au fait que le rugby féminin est le sport qui se développe le plus aujourd’hui.
Le sponsor du Sevens, le groupe HSBC, estime dans son rapport, The Future of Rugby : An HSBC report, que le rugby féminin représentera 40% des joueurs de rugby soit environ 6 millions de personnes. Sport olympique, le Sevens accélère le développement du rugby féminin. Un grand marché s’ouvre et il est mondial comme le prouve le développement ex nihilo d'une équipe nationale 100% professionnelle en Chine.
Le rugby sera Sevens et féminin ou il ne sera pas !
Adrien Boschet et Jean-Baptiste Guégan
Adrien Boschet est enseignant en Histoire-Géographie. Franco-britannique, il voit le sport comme une passerelle culturelle, économique et sociale. Il pratique le rugby et le ju-jitsu depuis de nombreuses années et s’intéresse autant au XV qu’au Sevens.
Pour aller plus loin, nous vous invitons à prendre connaissance du rapport HSBC, The Future of rugby.
Cet article a été publié sur Team Sport Eco, site spécialisé dans les coulisses du sport business. Il est disponible à l'adresse suivante : http://teamsporteco.fr/2016/05/03/e-sport-vers-une-professionnalisation-croissante/