#Humeurdujour : La responsabilité

L’info s’est vite propagée : 8500 respirateurs artificiels fabriqués en urgence ne seraient pas utilisables pour les patients du Covid-19. Air Liquide, PSA, Valéo et Schneider Electric auraient concentré leur effort sur un modèle basic, insuffisant pour ventiler les malades du coronavirus.

Les commentaires de journalistes et des lecteurs sont sans appel : comment pouvons-nous fabriquer des appareils défectueux ? Sommes-nous si mauvais en France ?

Mais est-ce la vraie question ? Ce débat soulève un mal de fonctionnement lié à la question de la responsabilité.

Devons-nous condamner une belle intention d’apporter un soutien collectif, pour un défaut de responsabilité ?

Il ne s’agit pas de faire pour être dans l’action, et considérer avoir participé à une action. La responsabilité est clé. À quel moment, entre celui qui émet l’idée et celui qui se voit recevoir le matériel, quelqu’un a utilisé sa responsabilité individuelle ? Utiliser sa responsabilité c’est se demander à quoi sert ce qu’on est en train de faire. En allant au bout de cette question, on s’impose une vérification totale, on s’interroge sur notre impact en cas de réussite et surtout en cas d’échec.

Si, chaque personne en charge de ce projet, s’était questionné de la sorte, la sonnette d’alarme aurait été tirée plus tôt.

C’est de la responsabilité individuelle que nait la responsabilité collective. Et en faisant tout simplement appel à cette capacité, que chacun possède, nous arriverons à éviter les erreurs et à faire de grandes choses.

Mais aujourd’hui, cette responsabilité individuelle fait peur. Nous laissons les technocrates prendre des décisions. Et nous critiquons quotidiennement ce Jacobinisme, cette centralisation des pouvoirs.

Pourquoi ?

Demandons-nous chaque jour quelle est ma responsabilité. Et endossons-la.