[Idées] Faire carrière dans une entreprise, une idée d’un autre temps ?

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Il y a peu, je célébrais mes 25 ans de carrière au sein de PageGroup. Depuis plusieurs années, les carrières professionnelles tendent pourtant à évoluer ; les dynamiques changent, portées par un contexte socio-économique nouveau, par un changement de mentalité, de rapport au travail et à l’entreprise. On évoque souvent des trajectoires professionnelles moins linéaires que par le passé. Dans un marché de l’emploi plus globalisé, porteur d’opportunités, notamment pour les travailleurs qualifiés, le « coup gagnant » est souvent associé à un changement d’entreprise ou de statut, à des sauts de puce qui mènent vers les sommets ou, a minima, vers des avancées en matière de rémunération.

« Si tu restes dans une boîte plus de 5 ans, tu as raté ta vie »

On entend souvent « si tu n’as pas fait ceci ou cela à tel âge, tu as raté ta vie ». Des formules bien sûr humoristiques, mais qui en disent long sur la pression sociale liée à ce que l’on reconnaît comme un accomplissement de vie (changer d’entreprise, gagner plus, faire des enfants, faire un tour du monde, un marathon ou gravir un sommet, …). Pour moi, la question de la réussite ou de l’échec n’a pas à voir avec un âge, ni avec un accomplissement dans le regard des autres ; elle est personnelle, elle est à trouver en soi, dans sa satisfaction personnelle, dans son niveau de bonheur.

Bien sûr, changer d’employeur, mettre en concurrence, prendre de nouvelles responsabilités ou changer de poste, c’est aussi réaliser un bond sur le plan de la rémunération. C’est un aspect non négligeable, particulièrement dans certaines années cruciales de la vie, quand on choisit de s'installer, de fonder un foyer, ou lorsque l’on souhaite devenir propriétaire par exemple. Changer, c’est aussi repartir de zéro, se confronter à de nouveaux environnements et challenges, à de nouvelles personnes, construire un nouveau cercle relationnel, développer son réseau. C’est souvent un réel enrichissement. Il n’y a pour autant aucune obligation de tout changer tous les 3 ans, de « consommer » l’emploi.

Et s’il y avait également du bon dans la stabilité, la progression douce, la projection à moyen ou long terme ?

Dans cette idée, la mobilité interne, le développement professionnel au sein d’une entreprise a également du sens. Particulièrement au sein des groupes, où les opportunités internes peuvent être extrêmement larges : mobilité géographique en région ou à l’international, évolutions transverses, prise de management, changement de périmètre d’action, spécialisation en expertise, … C’est d’ailleurs un enjeu central aujourd’hui pour les entreprises qui souhaitent conserver leurs talents : il faut pouvoir proposer des parcours de mobilité diversifiés, riches, enthousiasmants pour toutes les générations et accompagner les évolutions par la formation et l’intégration.

Selon les ambitions de chacun et les opportunités proposées là où l’on se trouve, il est toujours possible aujourd’hui, en 2024, de faire carrière dans une entreprise. De se développer et de grandir en même temps que l’organisation. De visualiser ses évolutions, ses transformations et d’y prendre une part de plus en plus active. Cela peut également être une source de profonde satisfaction, un réel accomplissement.  

La réussite est propre à chacun ; elle est à mettre en face d’un niveau de bonheur. Pour savoir si l’on doit changer quelque chose dans sa vie, il suffit de s’interroger sur comment on se sent. Si l’on se sent bien quelque part, si l’on s’épanouit dans une situation donnée, si on se sent nourri et reconnu, si l’herbe est d’un vert lumineux là où l’on se trouve, pourquoi tout changer par simple convention ?

[Ideas] Building a lifelong career in just one company: an antiquated idea?

I recently celebrated my 25th anniversary at PageGroup. For several years now, however, professional careers have changed; the dynamics are changing, driven by a new socio-economic context, a change in mentality, and a change in the way people relate to work and companies. We often talk about career paths that are less linear now than in the past. In a more globalised job market, full of opportunities, especially for skilled workers, the ‘winning move’ is often associated with a change of company or status, with leaps of faith that lead to the top or, at the very least, to advances in pay.

‘If you stay in one company for more than 5 years, you've ruined your life’.

We often hear ‘if you haven't done this or that by this age, you've ruined your life’. These phrases are of course humorous, but they say a lot about the social pressure associated with what we recognise as a life achievement (changing companies, earning more, having children, travelling the world, running a marathon or climbing a mountain, etc.). For me, the question of success or failure has nothing to do with age, nor with achievement in the eyes of others; it's personal, to be found within oneself, in one's personal satisfaction, in one's level of happiness.

Of course, changing employer, competing with others, taking on new responsibilities or changing jobs are all part of the process and also means taking a leap in terms of remuneration. This is not a negligible aspect, particularly in certain crucial years of life, if you are starting a family, or when you want to become a homeowner, for instance. Change also means starting from scratch, confronting new environments and challenges, meeting new people, building a new circle of friends and colleagues and developing your network. It's often a real enrichment. But there's no obligation to change everything every 3 years.

What if there was also good to be found in stability, gentle progression and medium- or long-term projection?

Internal mobility and professional development within a company also make sense. Particularly within groups, where internal opportunities can be extremely wide-ranging: geographical mobility within a region or internationally, cross-functional development, taking on management responsibilities, changing the scope of action, specialising in expertise, etc. This is also a central issue today for companies that want to retain their talent: they need to be able to offer diverse, rich and exciting mobility paths for all generations and support developments through training and integration.

Depending on your ambitions and the opportunities available where you are, is it still possible today, in 2024, to build a career in a single company? To develop and grow with the organization? To visualise its changes and transformations and to play an increasingly active part in them? Speaking from personal experience, I would say yes. Choosing to stay with the same company, building a long lasting career in the process, is not without its challenges. It can be very demanding, requiring us to be ready to be flexible and adapt to changing circumstances, but it can also be a source of deep satisfaction and personal fulfilment. 

Success is unique to each individual, and should be measured against a certain level of happiness and satisfaction.  To find out whether you need to change something in your life, all you have to do is ask yourself how you feel. If you feel good somewhere, if you thrive in a given situation, if you feel nurtured and recognised, if the grass is a luminous green where you are, why change everything simply by convention?