IL NE SUFFIT PAS DE DÉFENDRE LE CLIMAT POUR SAUVER LES FORÊTS DES INCENDIES
Les réactions des réseaux sociaux et de différents médias aux drames des incendies australiens sont très interpellantes ! Oui, il y a des gaz à effets de serre dans notre atmosphère, oui cela provoque un réchauffement climatique, plus personne ne le nie, sauf les climatosceptiques. Mais regardons les choses dans le détail avec impartialité et ne mettons pas tous les drames planétaires sur le dos du réchauffement climatique, cela pourrait être contre-productif et nous éloigner des vraies solutions !
Il y a un principe de base en prévention incendie, pour avoir un départ de feu (un feu qui naît d’un état « sans combustion » vers un état avec « une combustion ») il faut que les trois conditions définies par le triangle du feu soient réunies, soient:
1) un combustible (broussailles, arbustes, arbres, feuilles végétales, etc.),
2) un comburant tel que de l’air atmosphérique ambiant contenant de l’oxygène et
3) une source d’inflammation avec l’énergie suffisante pour allumer le combustible et son comburant.
Une fois ces trois éléments réunis, une combustion peut naître !
Pour que la réaction en chaîne puisse se réaliser et avoir une propagation du feu, il faut que le tétraèdre du feu soit respecté, et cela, en plus du triangle du feu, il faut une quatrième composante qui est :
4) des radicaux libres permettant la réaction en chaîne du feu. En l’absence de radicaux libres, la combustion peut se poursuivre, mais sans flamme.
La situation australienne est légèrement plus compliquée qu’une forêt « traditionnelle ». Certaines forêts australiennes peuvent présenter de l’eucalyptus. Par rapport au risque d’incendie, il faut savoir que ce végétal est composé en partie d’huile, qui une fois exposée à une température suffisante (environ 50 à 60 degrés Celsius), elle peut dégager des gaz inflammables. Ceux-ci, s’ils sont en contact avec une source d’inflammation dont l’énergie est suffisante, ils peuvent s’enflammer. Ces 50 à 60 °C s’appellent le point éclair d’un liquide inflammable.
La température d’auto-inflammation de ces huiles à l’état gazeux est d’environ de 250 à 350 degrés !
À titre d’exemple :
Un morceau de bois s’auto-enflamme seul et sans source d’inflammation, aux alentours des 250-350 degrés Celsius. La durée pour amorcer l’inflammation du bois dépendra bien évidemment du taux d’humidité le constituant.
Une feuille de papier sèche s’auto-enflammera autour des 210 à 250 degrés Celsius.
Un premier constat, le réchauffement climatique à lui seul ne peut enflammer une forêt, quelle qu’elle soit, et cela, même si les températures atmosphériques avoisinaient les 70, 80, et même 100 degrés Celsius.
Le triangle et le tétraèdre du feu sont sans appel : il faut une source d’inflammation pour au minimum avoir une combustion et un départ d’incendie !
Quelles pourraient être ces sources d’inflammation ?
Elles peuvent être multiples, en voici quelques exemples :
- Acte criminel (pyromanes)
- Imprudence et incivilité citoyenne (mégots de cigarettes, autres)
- Concentration de faisceau lumineux du soleil (morceaux de verres abandonnés)
- Des incidents électriques sur des infrastructures de réseaux électriques aériens ou publics en pleine nature
- Des impacts de décharges atmosphériques (foudre)
- Les décharges des « orages de feu ». Celles-ci sont provoquées par des fumées d’incendies, ce qui représente un cercle vicieux pouvant provoquer de nouveaux incendies à des dizaines, voire, des centaines de kilomètres. (L’état de victoria en 2009 a vécu ce phénomène)
- Des particules incandescentes issues d’une zone incendiée et propagée en hauteur par les turbulences dues à la convection de la chaleur d’un incendie. Ces particules peuvent être propagées par des vents violents provoqués par ces mêmes incendies et pouvant même générer des tornades de feu qui pour la plupart deviennent incontrôlables.
- Des déchets abandonnés pouvant présenter des réactions chimiques générant un feu (batteries, accumulateurs, piles, etc.)
Seules ces sources potentielles d’inflammation peuvent atteindre des températures suffisamment grandes (200 à 250 et même 20.000 degrés Celsius pour la foudre) pour amorcer l’inflammation d’une forêt ou les vapeurs de gaz issues des huiles d’eucalyptus. Invoquer que seul le réchauffement climatique par ses températures ambiantes enflammerait des forêts est scientifiquement un énorme mensonge !
Afin d’être impartial, la seule source d’inflammation qu’on pourrait accuser de provenir d’un éventuel réchauffement climatique serait la foudre si l’activité électrique augmentait. Selon le Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement (LSCE), actuellement en Europe, aucun climatologue n’ose se prononcer sur le sujet, car il n’y a aucun recul sur les nombres d’impacts enregistrés. En 2020, selon les cartes de densité de foudroiement de la NASA, rien ne permet de conclure qu’il y a une augmentation des impacts de foudre en Australie, l’Australie ayant toujours été une région du monde à forte densité de foudroiement !
Depuis longtemps, tous les bâtiments non domestiques bénéficient d’un cloisonnement résistant au feu permettant de compartimenter un feu qui débuterait dans un lieu. Ce compartimentage résistant au feu (1 à 2 heures), à l’objectif d’éviter sa propagation et surtout de permettre aux équipes d’intervention d’avoir le temps d’arriver sur place et d’éteindre le feu.
Une forêt, c’est impossible « de la compartimenter », mais on applique des solutions équivalentes avec la mise en place de grands couloirs dépourvus de toutes végétations (pare-feu) et qui permettent d’éviter la propagation d’un incendie. La largeur de ces couloirs de sécurité est déterminée en fonction de l’expérience et peut même être basée sur des calculs de charges calorifiques (rayonnement) et d’éventuels vents dominants. Ces couloirs de sécurité peuvent également être des cours d’eau et des éléments naturels. Il faut juste qu’ils soient ininflammables et non propagateurs d’incendies.
Un impératif facile à comprendre à ce stade de l’analyse, c’est que ces couloirs de sécurité doivent absolument être entretenus et être dépourvus de toutes végétations pour être efficaces. Dans le cas contraire, ils perdent totalement leur fonction de sécurité et ne jouent plus du tout leur rôle d'arrêt ou de frein à la propagation d'incendies.
Même avec des températures climatiques de 5 ou 10 degrés de moins et le manque d’entretien de ces couloirs de sécurités, oui les incendies se propageront moins vite étant donné qu’il fera moins sec, mais ils se propageront toujours autant.
Les écologistes qui pensent qu’il n’y a qu’à diminuer les températures climatiques pour diminuer les incendies des forêts ne font en fait qu’augmenter les rejets de CO2 et aggraver le réchauffement climatique !
Bien comprendre les risques et leurs mécanismes est indispensable à la mise en place de solutions de prévention qui sont réellement efficaces pour notre planète.
Comprendre de manière erronée les dangers et les risques, cela pourrait nous diriger vers des actions de prévention totalement à l’opposer de l’intérêt et du bien-être de notre humanité.
Si on pense qu'en se passant d’améliorer et d’entretenir les couloirs de sécurité, qu’il suffit de stabiliser ou diminuer le réchauffement climatique pour diminuer les risques d’incendie des forêts, on se trompe. Cela serait encore plus catastrophique étant donné que chaque forêt, qui brûlerait par manque d’actions de prévention correctement adaptées, rejetterait des millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère !